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Togo: L'opposition se voit en tête

Quelque 3,2 millions de Togolais étaient appelés aux urnes jeudi pour élire leur président. L'opposition, réunie autour d'un seul candidat, Jean-Pierre Fabre, et fédérée par le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, dit être en tête du scrutin vendredi. Joint par leJDD.fr, le parti du président sortant Faure Gnassingbé parle de "désinformation". Les résultats officiels ne sont pas attendus avant huit jours.



Togo: L'opposition se voit en tête
Au lendemain du scrutin présidentiel à un seul tour au Togo, peu d'informations sont disponibles quant à l'issue du vote. La raison est simple: les médias togolais ont en effet l'interdiction de publier des résultats provisoires à partir des décomptes effectués dans les différents bureaux de vote. Seule la publication des résultats définitifs par la Commission électorale indépendante (Ceni) vaut. Et ceux-ci ne sont pas susceptibles d'appel. La Ceni n'a pour l'heure pas communiqué la date de la proclamation mais un délai de huit jours est évoqué. Quant aux médias étrangers, plusieurs d'entre eux, notamment Radio France, RFI, RTL et La Croix se sont vus refusés les visas pour leurs envoyés spéciaux.

Mais le camp de l'opposition, emmené par Jean-Pierre Fabre et l'Union des forces de changement (UFC), et incarné par le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, assure être en possession de premiers résultats significatifs. Selon Amina Kirsch, représentante du Front républicain pour l'alternance et la démocratie, fille et coordinatrice de campagne de Kofi Yamgnane, dont la Cour constitutionnelle a invalidé la candidature à l'élection présidentielle, l'opposition arrive en tête. Jointe par leJDD.fr, la fille de l'ancien secrétaire d'Etat de François Mitterrand fait état de résultats portant sur "environ deux tiers des bureaux de vote dépouillés". De même source, l'UFC l'emporterait avec des scores allant de 86% à 96% dans le Sud du pays, qui représente environ un tiers de l'électorat togolais. Amina Kirsch parle de "raz de marée" de l'opposition au Sud et de "percée historique" dans le centre du pays. Selon elle, Jean-Pierre Fabre y remporterait entre 56% et 89% des voix selon les bureaux de vote. Et de préciser que l'UFC s'imposerait dans le fief du président Faure Gnassingbé, notamment à Agou, le village de la mère du président sortant. Les résultats de l'extrême Nord du pays, qui représente un peu moins d'un tiers de l'électorat, ne sont pas encore connus.

"On peut dire que Jean-Pierre Fabre a remporté cette élection"

"Sur la base de ces résultats, on peut dire que Jean-Pierre Fabre a remporté cette élection", annonce la coordinatrice de campagne, dont le père serait nommé Premier ministre en cas de victoire de Jean-Pierre Fabre à la présidence. Et d'attribuer ces résultats à la volonté de changement du peuple togolais. Elle rappelle par ailleurs que le tandem formé par Jean-Pierre Fabre, originaire du Sud, et Kofi Yamgnane, originaire du Nord, a permis de surmonter la politique ethniciste du gouvernement en place."Ils ont rassemblé les Togolais autour d'un projet commun constructif. Des gens du Sud ont voté pour des gens du Nord: c'est du jamais vu!", note-t-elle encore.

Selon la fille de l'ancien député socialiste du Finistère, le président sortant, Faure Gnassingbé, fils de l'ancien chef d'Etat Gnassingbé Eyadema (au pouvoir entre 1967 et 2005), arrivé au pouvoir en 2005 dans des conditions controversées - les violences ont fait 800 morts selon la Ligue togolaise des droits de l'Homme -, serait prêt à reconnaître sa défaite. Mais du côté de sa formation, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), on ne partage pas cette analyse. Loin de là. Joint à Lomé par leJDD.fr, le RPT se contente de dire que la campagne et le scrutin se sont déroulés dans "de bonnes conditions". Interrogé avec insistance sur ces premiers résultats partiels, le parti au pouvoir dénonce, à reculons, la "désinformation" et la "manipulation".

L'opposition dit désormais craindre l'action d'un petit groupe "d'irréductibles", composé par l'état-major et une partie de la gendarmerie, qui serait prêt à défendre le maintien au pouvoir de Faure Gnassingbé. Si elle dit redouter des "violences" - "C'est une menace réelle qu'il ne faut pas négliger" - Amina Kirsch se montre toutefois confiante: "Le scrutin s'est déroulé dans le calme", note-t-elle notamment, relevant, par exemple, l'absence de coupure des communications téléphoniques et de l'électricité, comme c'est souvent le cas au soir des scrutins. L'UFC fait toutefois d'ores et déjà état de fraudes, notamment dans l'extrême nord du pays. "Des individus notoirement mineurs sont allés voter, dans les campagnes reculées, il y a eu parfois plus de bulletins dépouillés que d'inscrits et il y a eu des tentatives pour introduire des bulletins de vote en cours de dépouillement", relève Amina Kirsch. Le camp de l'opposition redoute d'ailleurs que le président sortant ne proclame sa victoire. Mais là aussi, la fille de Kofi Yamgnane se montre confiante, évoquant le risque que représenterait une réélection dans ces conditions pour un Faure Gnassingbé en quête de légitimité.
Source: Lejdd.fr

Lejdd.fr

Vendredi 5 Mars 2010 - 16:00


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