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Tribunal de Dakar : Abou Diallo persiste dans ses propos mais s'engage à ne plus les répéter



Tribunal de Dakar : Abou Diallo persiste dans ses propos mais s'engage à ne plus les répéter
Ce lundi, le chroniqueur de la SENTV, Abou Diallo, a comparu devant le tribunal de Dakar, accompagné de six avocats. L'affaire trouve son origine dans une émission où l'on entend le mis en cause appeler la population du Fouta à se mobiliser en faveur de Farba Ngom. Dans un enregistrement, diffusé dans la salle d'audience, Diallo déclarait : « Farba ne sera jamais condamné. À l’instar de Karim Wade, le dossier n’ira nulle part. Farba a résisté et s’est imposé lors des législatives. L’APR, c’est Mansour Faye, c’est Farba Ngom qui a gagné le Nord. » Il poursuivait en affirmant que certains cherchaient à diviser la communauté foutanké en opposant Macky Sall à Farba Ngom.

« Si on veut l’arrêter, qu’on le retrouve au Fouta, tout comme Sonko s’était réfugié à Ziguinchor. Ils veulent éliminer la base politique de Farba Ngom au Fouta », peut-on entendre dans l’enregistrement.

Abdou Diallo a reconnu avoir tenu ces propos, mais a nié toute intention malveillante. Pour sa défense, il a expliqué qu’il parlait uniquement de politique en évoquant des faits et des bastions politiques au Sénégal. « J’ai parlé du Nord comme étant le fief de Farba Ngom. Je voulais dire que si on voulait l’arrêter, ses partisans le soutiendraient », a-t-il précisé.

Le chroniqueur a ajouté que tout avait commencé lors des élections législatives, lorsqu’Ousmane Sonko s’était rendu au Fouta et avait menacé Farba Ngom dans son fief. Quant à ses propos selon lesquels « Farba Ngom ne sera jamais condamné », il a expliqué les avoir tenus avant la levée de l’immunité parlementaire du concerné, estimant qu’il avait droit à une présomption d’innocence.

Le procureur, pour sa part, a estimé que le chroniqueur minimisait la gravité de ses propos. « Vous niez les accusations à votre encontre, mais vous devez comprendre que vos paroles ont eu un impact. Vous avez fait appel aux habitants du Fouta, et vos propos ont engendré des tensions ethniques, des marches de protestation et des conflits sur les réseaux sociaux. Vous ne pouvez pas nous faire croire qu’il s’agissait simplement d’une déclaration politique », a-t-il déclaré.

Abou Diallo a réaffirmé qu’il n’avait jamais eu l’intention d’inciter à la haine ou de diviser les populations. « Je fais des chroniques depuis dix ans. Mon objectif a toujours été politique et non ethnique », a-t-il insisté.

Le représentant du ministère public a également pointé du doigt l’utilisation du terme « kidnapping » par le chroniqueur, soulignant que ce choix de mots était inapproprié pour décrire une arrestation. « Vous suggérez qu’il s’agirait d’un enlèvement, et si vous répétez ces propos, vous risquez d’être à nouveau arrêté », a-t-il averti.

Enfin, Abou Diallo a reconnu sa faute et promis de ne plus tenir de tels propos à l’avenir, afin de ne pas heurter la population. "Prochainement je ne tiendrai plus ses paroles pour ne pas heurter". 

Le chroniqueur a été placé en garde à vue la semaine dernière, après sa convocation à la Division spéciale de cybercriminalité (DSC). Il fait face à des accusations de « discours publics contraires aux bonnes mœurs », « incitation à la discrimination ethnique » et « diffusion de fausses nouvelles ».
 

Ndeye Fatou Touré

Lundi 27 Janvier 2025 - 11:01


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