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Wade veut capter les 500 milliards de "ribba" des banques islamiques

Le marché international de la finance islamique est estimé à plus 1000 milliards de dollars. Si cette manne qui compte également le « riba » rejetée par les banques islamiques aiguise beaucoup l’appétit du monde des affaires, le président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), Me Abdoulaye Wade, veut qu’elles soit utilisée pour financer la lutte contre la pauvreté dans les pays de la oummah islamique.



Wade veut capter les 500 milliards de "ribba" des banques islamiques
L’industrie de la finance islamique est estimée à presque 1000 milliards de dollars Us dont 822 milliards d’actifs portés par les banques et les reste par les sociétés d’assurance et autres structures financières. Président le premier forum international de la finance islamique en Afrique de l’Ouest que l’Institut africain de la finance islamique (Iafi) et le Ministère de l’Economie et des Finances ont ouvert depuis hier, lundi 11 janvier à Dakar, le président de la République, Me Abdoulaye Wade estime que le développement du volume des actifs financiers islamiques est caractérisé par une forte innovation de l’offre.

Sur ce registre, il a tenu à rappeler que la motivation essentielle de la Banque islamique de développement (Bid) qui s’investit à fond dans la promotion de la finance islamique, c’est la solidarité. Me Wade estime que « la Bid n’a jamais cessé de jouer un rôle important dans la promotion de la finance islamique, de l’assurance islamique mais aussi de la finance de solidarité ». Sur ce point, il souligne que « le Sénégal a, en particulier, bénéficié très largement des ressources de la Bid ». Mais c’est pour se désoler par ailleurs : « je regrette simplement en tant que président en exercice de l’Oci que la Bid n’ait pas d’avantage de ressources.J’aurais souhaité que ses ressources soient multipliées ».

Il fait ainsi savoir : « notre vocation, ici au Sénégal, en tant que pays laïc mais largement musulman, est de bénéficier de ressources non seulement islamiques mais du monde ». Avant de relever que : « Aujourd’hui, l’industrie financière islamique est caractérisée par une tendance à la globalisation de l’offre et de la demande de produits avec l’émergence de nouveaux produits adaptés aux besoins du secteur à forte valeur ajoutée. Elle offre de nombreuses opportunités justifiant le positionnement des places financières européennes, asiatiques notamment l’Angleterre, la France, le Japon et Hong Kong ».

Malgré l’engouement que suscite la finance islamique dans le monde, le président Wade a souligné que : « En vérité, tout se passe comme si la finance islamique tournait le dos aux musulmans et à l’Afrique ». Devant cet état de fait, il fait remarquer que « la Bid a un système à part qui est fondé sur la solidarité dont les opérations sont basées sur la charia ». Mais, a-t-il relevé, la finance islamique est une finance de banques privées du moment qu’à travers l’Europe, il y a 300 grandes banques islamiques qui travaillent sur 800 milliards de dollars Us. Par contre, en Afrique, la part des pays sur l’activité de la finance islamique représente moins d’un pour cent.

Le président en exercice de l’Oci n’a pas caché sa désapprobation face la lutte idéologique entre ceux qui pensent que la finance islamique peut s’adresser à tout le monde. « Je pense que la finance islamique devrait avoir comme première préoccupation de faire des opérations dans les pays islamiques ou en majorité de musulmans ». Selon le président Abdoulaye Wade : « Aujourd’hui, les banques islamiques qui exercent en Europe, désireuses de respecter la charia mettent de côté tout ce qu’elles considèrent comme usure et elles sont évaluées à 500 milliards de dollars ». A son avis, « l’intérêt c’est de mettre la main sur cet argent. Je souhaite que cet argent qui correspondait à la « riba » que ne veulent pas toucher les banques islamiques soit investi dans la lutte contre la pauvreté dans la communauté islamique ». Pour lui, « au lieu de les laisser dans les banques qui vont tirer des profits ne serait ce qu’en les réinvestissant, on peut les investir dans les pays pauvres de la oummah islamique ».

Parmi les défis auxquels la finance islamique doit faire face, le président Wade a cité la standardisation et l’harmonisation des pratiques, la création des conditions d’une gestion optimale, la transparence et la disponibilité de statistiques, la gestion du risque et de la formation.

Sur ce registre, le directeur général de l’Institut africain de la finance islamique (Iafi), Mouhamadou Lamine Mbacké, a déroulé la feuille de route de la structure qu’il dirige dans sa démarche de promotion de la finance islamique. Un cheminement qui ambitionne d’organiser annuellement ce forum international sur la finance islamique, la promotion de l’activité et la construction à Dakar d’un centre de formation sur la finance islamique qui sera destiné à tous les pays de l’Uemoa.



Bacary Dabo (Sud)

Mardi 12 Janvier 2010 - 14:27


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