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Cameroun: Fotokol sous le choc après l'attaque sanglante de Boko Haram

Fotokol est toujours sous le choc deux jours après la contre-offensive lancée par Boko Haram. La secte islamiste a massacré plusieurs centaines de personnes, majoritairement des civils, dans cette ville camerounaise frontalière avec le Nigeria. Mardi, l'armée tchadienne avait franchi la frontière pour combattre en territoire nigérian les islamistes. Boko Haram s'est vengée. Depuis, la population terrorisée a fui la ville pour se réfugier dans les campagnes.



Jeudi encore, Fotokol comptait ses morts. Plusieurs témoins sur place parlent de plusieurs centaines de tués, 400 dit-on. L'armée camerounaise, elle, avance le chiffre de 80. Des civils égorgés, fusillés ou brûlés.

Selon un habitant de Fotokol, les premiers assaillants sont arrivés clandestinement vers 2h du matin, mercredi. « Ils avaient des tenus militaires et parlaient le Kanori », rapporte un habitant. Durant deux heures, ils ont pris possession de la ville en toute discrétion. A 4h30 du matin, au deuxième appel de la prière, une seconde colonne est arrivée par le pont, prenant en tenaille les soldats camerounais qui tenaient ce secteur. Au moins six d’entre eux sont morts.

Où les assaillants sont-ils partis ?

Jusqu'à 10h, « les hommes de Boko Haram ont tué, tué », raconte cet habitant. Ils sont allés dans plusieurs mosquées, tuant les fidèles égorgeant l'imam de la grande mosquée. Maison par maison ils ont ratissé plusieurs quartiers éliminant les hommes, laissant les femmes et les enfants. Vers 10h du matin seulement, l'armée tchadienne est arrivée de Gamboru, de l'autre côté de la frontière faisant fuir les islamistes.

Reste une question angoissante pour les civils qui sont restés en ville : Où sont partis les assaillants ? « On les a vus disparaître d'un coup, ils ne sont pas partis loin », assure cet homme qui explique que Boko Haram a aujourd'hui des relais partout dans cette région frontalière, faisant régner un véritable climat de terreur.


■ La Croix-Rouge alerte sur le sort des civils

Les attaques de Boko Haram et les combats qui s'en suivent n'épargnent pas les populations civiles. Le nord du Cameroun qui concentre le gros des opérations est sinistré. L'association des sociétés de la Croix-Rouge d'expression française, hispanophone et lusophone qui tient son assemblée générale à Libreville débat sur le volet humanitaire de cette crise.

Selon la Croix-Rouge, il y a six mois, la région de l'extrême nord du Cameroun comptait déjà 48 000 réfugiés nigérians et 30 000 déplacées internes. Il n'y a pas de statistique sur la situation actuelle, mais le représentant régional de la Croix-Rouge en Afrique centrale, Denis Duffeau, basé à Yaoundé, décrit une situation catastrophique : « Nous pouvons dire que les deux régions nord et extrême nord du Cameroun sont affectées totalement et sinistrées par ce qui se passe ».

La Croix-Rouge est particulièrement inquiète suite à l'intensification des attaques de Boko Haram et la riposte des armées camerounaise et tchadienne. Les populations deviennent plus vulnérables et manquent de tout. « Les besoins sont très primaires comme manger, dormir, le froid, mais aussi un support psychologique », détaille Denis Duffeau.

Aujourd'hui, la Croix-Rouge prépare une demande d'aide internationale pour couvrir les besoins de ces populations durant les six prochains mois : « Nos moyens sont limités et nous avons besoin de la communauté internationale pour nous appuyer dans cette action essentielle pour la survie de ces populations », rappelle Denis Duffeau.


Rfi

Vendredi 6 Février 2015 - 12:36


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