Pour la tenue du scrutin, le cas Rose Wardini s’invite dans les débats. Puisque désormais, la gynécologue est mise hors course. Elle croupit sous le joug de l’article 28 de la Constitution. Qui dit que pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut être exclusivement de nationalité Sénégalaise. Hors, Rose Wardini détient en même temps la nationalité française. L’affaire avait soulevé un tollé et la dame était même en détention préventive avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle. L’affaire, cependant reste toujours pendante devant la justice.
Le nom de Rose Wardini figure toujours sur la liste des 20 candidats. Sur sa participation à la présidentielle, le professeur de droit Ameth Ndiaye s’exprimant sur Iradio, lors de l’émission Jury du Dimanche a donné son avis sur cette question. « L’affaire Rose Wardini, comme l'affaire de corruption des juges, comme l'affaire de la mise en place de commission d'enquête, commence à se dégonfler comme un ballon de baudruche. C'est-à-dire l'article 34 de la Constitution, modifié en 2007, nous dit que lorsqu'il y a un empêchement définitif, et là nous sommes en présence d'un empêchement définitif, le Conseil constitutionnel jouit de la compétence et de la prérogative de refaire la liste ». Selon professeur Ndiaye, en mettant hors course Rose Wardini, l’on va se retrouver avec 19 candidats. « Mais juridiquement, rien n'empêche que se met en branle, mais tout simplement le processus électoral. Et c'est là où je m'interroge souvent sur la pertinence de l'article 28 de la Constitution qui met en place l'exigence de la nationalité exclusivement sénégalaise », a fait comprendre le constitutionnaliste.
Sur la même question et dans le même cas, Serge Louis Déthié Cissé, juriste et auditeur, prend le contre- pieds de l’analyse de l’universitaire. D’après le juriste et auditeur, il est une obligation d’informer les Sénégalais sur le cas Rose Wardini. Ils doivent être informés sur la décision du Conseil constitutionnel portant validation de 20 candidatures à l’élection du 25 février 2024 dont celle de Rose Wardini. "Cette décision est contraire à la Constitution du Sénégal. C'est une décision qui viole les dispositions de la Constitution du Sénégal car entrainant une non-conformité découlant de la candidate Rose Wardini. Puisque c’est la Constitution qui dit qu’il faut exclusivement être de nationalité sénégalaise. Cette décision maintenant est nulle et non avenue. Donc obligatoirement, il faut que le Conseil constitutionnel la rectifie" a fait savoir monsieur Cissé.
Par analogie, il a pris l’exemple du chèque bancaire d’un million sur lequel on rapporte correctement la somme en chiffres et en lettres mais que la signature n’est pas conforme. Ce chèque ne fera l’objet de paiement dans une banque. Puisqu’on dit-il "le document dans son intégralité comporte une anomalie qui fait qu’il s’annule de plein droit. C’est le même cas de figure avec la décision de Rose Wardini, délibérée par le Conseil constitutionnel". Dans cette affaire c’est comme un chèque en banque dont madame Wardini est le document de non-conformité.
Et pour monsieur Cissé, il est très simple de corriger cette décision. "A la suite de la décision annulant le décret reportant l’élection présidentielle, le président Sall le jour où il sortira un autre décret pour convoquer le corps électoral mentionnant la nouvelle date de l'élection. Ce nouveau document servira de données d’entrée pour le Conseil constitutionnel qui sera obligé, derrière cette nouvelle décision de Macky Sall de sortir une décision. Qui va maintenir la nouvelle date fixée par le président Sall. En prenant cette décision, il va créer la conformité des dates et arrêter la liste des candidats de ce fait il va rayer le nom de Rose Wardini. De sorte que maintenant, on se retrouve avec deux documents où aucune disposition ne viole la Constitution. A partir de ce moment, l'on peut aller vers une élection, suivant la nouvelle date arrêtée" a fait savoir le juriste auditeur.
Ainsi, le cas Rose Wardini est considéré comme une épine dans le pied du Conseil constitutionnel. Mais d’après les avis du professeur Ndiaye et du juriste auditeur Cissé, des solutions pour régler cette affaire sont sur la table. Il suffit juste de battre les cartes.
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