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Libye: les forces du gouvernement d’union progressent dans Syrte

Les avions de l'armée américaine ont commencé à frapper en Libye. A la demande du gouvernement intérimaire libyen, les Etats-Unis ont mené des raids contre des positions du groupe Etat islamique dans la ville côtière de Syrte, leur bastion depuis plus d’un an. L’objectif est de permettre la reprise de la ville sur laquelle les forces progouvernementales butent depuis des semaines. Des forces qui ont d'ailleurs, dans la foulée, pris le contrôle d'un quartier de la ville et qui progressent vers le centre.



Après avoir nettoyé le quartier du Dollar où elles s’emploient actuellement, les forces de Misrata et de l'ouest de la Libye progressent lentement dans la ville. Elles bénéficient des frappes américaines pour avancer et elles sont maintenant dans un autre quartier où des combats avec l'Etat islamique ont lieu.
 
Ce mardi matin, les avions militaires américains ont mené de nouveaux raids visant les positions de l'Etat islamique au cœur de la ville. Une information confirmée par le colonel Mohammed al-Ghasri, le porte-parole des forces loyales au gouvernement d'union nationale à Tripoli : « Nous nous coordonnons totalement avec l'aviation américaine. Les Américains ont frappé aujourd'hui comme hier plusieurs positions de l'EI à Syrte. Il y a une dizaine d'agents de renseignements américains et britanniques qui nous donnent des informations sur le nombre de combattants de l'EI, leurs positions, etc. Mais sur le terrain, il n’y a que nos forces ».
 
Le colonel Ghasri confirme donc aussi présence de Britanniques et d’Américains à l'Ouest. Il y a quelques jours, la révélation de la présence française à l'est du pays pour des opérations de renseignements avait fait un tollé chez les Libyens qui refusent toute sorte d'ingérence. Le colonel confirme aussi la capture d'un des chefs de l'EI à Syrte. De nationalité palestinienne, l’homme essayait de fuir par la mer. Il est actuellement interrogé et a livré des informations sur les mines cachées par l'EI au cœur de la ville. Par ailleurs, la presse libyenne mentionne la mort de deux autres chefs de l'EI. Deux Tunisiens venus de la ville de Ben Guerdane à la frontière libyenne.
 
A l’est du pays, le Parlement a pour sa part considéré les frappes américaines comme illégales. « Il n’y a pas eu de coordination avec le Parlement libyen, seule instance élue par le peuple libyen. C'est le chef du Parlement, représenté par Aguila Salah Issa qui a la fonction du directeur général des forces armées en Libye. C'est lui le vrai chef de l'armée selon la Constitution. Le conseil présidentiel du gouvernement de Tripoli, en donnant son accord aux Américains, s'est approprié la fonction. Ce gouvernement n'a pas encore la confiance du Parlement et il n'a pas fait le serment », estime Fathi al-Maryami, le conseiller médias de ce Parlement.
 
■ Premières réactions internationales
 
Après l’annonce de ces frappes, les premières réactions internationales se font entendre. La Russie a condamné l’initiative américaine par la voix de son ambassadeur en Libye. Le pays est favorable à des frappes contre l’EI, mais dans le respect des normes internationales. Moscou estime que, sans décision du Conseil de sécurité des Nations unies, ces frappes n’ont « aucune base légale ».
 
Côté égyptien, on ne condamne pas. On affirme avoir été mis au courant de ces frappes alors que Le Caire soutient traditionnellement les forces du général Haftar au service du gouvernement de l’Est, non reconnu par la communauté internationale.
 
Du côté de l'Europe occidentale, alors que l’Italie « étudiera » une éventuelle demande des Etats-Unis d’utiliser sa base aérienne en Sicile, ce mardi matin la France a « salué » la décision des autorités libyennes de faire appel à l'aide internationale. Le ministre français des Affaires étrangères a contacté par téléphone le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj afin de l’assurer de son soutien au gouvernement d’entente nationale basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale. Il s’agissait pour Paris de clarifier sa position une semaine après les révélations sur la présence de militaires français dans l’est du pays. Une présence aux côtés des forces du général Haftar. Une « ingérence inacceptable », selon Tripoli.
 
Pour l’instant, aucune réaction officielle n'est venue des pays voisins. La Tunisie et l’Algérie voient d’un mauvais œil cette intervention militaire et penchent plutôt pour une solution politique à la crise libyenne.


Source: Rfi.fr 


Mardi 2 Août 2016 - 14:56


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