«J’ai été vaccinée voici une semaine et demi avec du Moderna, j’ai eu mes règles un jour plus tôt et je saigne comme quand j’avais vingt ans». Lorsque la scientifique américaine Kate Clancy évoque sur Twitter ses perturbations menstruelles il y a quelques mois, d’autres témoignages de femmes affluent sur les réseaux sociaux, décrivant des règles plus longues ou plus courtes, en avance ou en retard, ou encore un syndrome prémenstruel accentué.
Si aucun lien n’a pour le moment été établi entre la vaccination contre le Covid-19 et les troubles menstruels, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de classer comme «signal potentiel» ces perturbations du cycle dans son point hebdomadaire sur les effets indésirables de la vaccination : 229 cas enregistrés au 27 juillet après un vaccin Pfizer BioNTech – sur plus de 6,4 millions d’injections – et 36 après Moderna – sur plus de 53 millions de doses attribuées.
«Quoi qu’il arrive, ce n’est pas quelque chose de grave», rassure la gynécologue obstétricienne Jessica Dahan Saal, à qui aucun cas n’a été rapporté. Pour la cheffe de service à l’hôpital Pierre-Rouquès, à Paris, les potentiels troubles menstruels après la vaccination ne vont pas avoir d’impact sur «la santé ni [sur] la fertilité de la personne». Ces dysfonctionnements du cycle sont, de toute façon, des «effets indésirables très rares».
S’il reconnait que les troubles menstruels peuvent «perturber et gêner» les femmes à qui cela arrive et qu’il faut les rassurer, il estime cependant qu’il s’agit là d’effets indésirables marginaux. Faut-il prévenir les femmes au moment de la vaccination ? Pour Jessica Dahan Saal, ce n’est pas nécessaire : «Je ne suis pas sûre qu’il faille forcément informer de tous les effets indésirables rares», estime-t-elle. De manière générale, plusieurs études, comme celle menée en février par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), aux Etats-Unis, tendent à démontrer que les femmes éprouvent davantage d’effets secondaires après un vaccin que les hommes.a
Si aucun lien n’a pour le moment été établi entre la vaccination contre le Covid-19 et les troubles menstruels, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de classer comme «signal potentiel» ces perturbations du cycle dans son point hebdomadaire sur les effets indésirables de la vaccination : 229 cas enregistrés au 27 juillet après un vaccin Pfizer BioNTech – sur plus de 6,4 millions d’injections – et 36 après Moderna – sur plus de 53 millions de doses attribuées.
«Effets non graves» mais «inattendus»
Pour autant, l’ANSM assure qu’«en l’absence de bilan complémentaire pour la plupart des cas déclarés, il est difficile de déterminer précisément un rôle du vaccin dans la survenue de ces saignements menstruels ou génitaux». Et de préciser qu’il s’agit d’«effets non graves» bien qu’«inattendus».Derrière ces inquiétudes, des questionnements sur la fertilité
«Chez n’importe quelle patiente, il ne faut pas grand-chose pour modifier un cycle hormonal», souligne le professeur Olivier Picone pour qui ce genre d’effets secondaires «n’a rien d’extraordinaire ni d’inquiétant». Selon le membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, c’est effectivement «l’inquiétude de la fertilité qui se cache derrière». En poste à l’hôpital Louis-Mourier à Colombes (Hauts-de-Seine), Olivier Picone rappelle qu’il peut aussi y avoir des modifications des règles lors d’une infection au Covid-19. Mais là encore, assure-t-il, «il n’y a pas d’impact à long terme».
Autres articles
-
Inondations aux Comores: le gouvernement dresse un premier bilan avec ses partenaires
-
Pologne: du matériel d'écoutes découvert dans une salle de réunion du gouvernement
-
Attaque au couteau dans un hôpital chinois: 2 morts et 21 blessés
-
Foncier sur le littoral : Madiambal Diagne se lave à grande eau et fait des révélations
-
France: mort du présentateur et écrivain Bernard Pivot à l'âge de 89 ans