En Côte d'Ivoire, le parti du président Alassane Ouattara largement en tête des législatives

L’absence du Front populaire ivoirien (FPI), de l’ex-président Laurent Gbagbo, a laissé un boulevard au tandem RDR-PDCI. Les chiffres détenus par les états-majors des deux partis sont parvenus à la télévision publique. Ils ont été confirmés par la Commission électorale indépendante. Le nouveau Parlement ivoirien sera dominé par la coalition qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir. Une Assemblée nationale sans groupe d’opposition.

Au FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui a boycotté ces législatives, l’ancien Premier ministre haïtien, Gérard Latortue, à la tête des observateurs de la Francophonie, a donné ce conseil, hier à la télévision ivoirienne : « Dans la plupart des pays et pas seulement en Côte d'Ivoire, tous ceux qui ont à un moment donné pris la responsabilité de ne pas participer à des élections, ont toujours fini par le regretter après. Et quand j'ai rencontré les représentants du FPI, je leur ai dit "surtout, ne commettez pas la même erreur en mars ou en avril prochain lors des élections municipales. Allez-y, allez-y en grand nombre, parce sinon vous serez écartés [du pouvoir, NDLR]". C'est un principe de la démocratie représentative : les absents ont tort ».

Tous les observateurs saluent le climat détendu qui entoure ces élections. Gérard Latortue a critiqué le découpage des circonscriptions, fait à la hâte et sans concertation après la crise postélectorale. Un découpage censé favoriser le RDR. Les observateurs ont noté la faible mobilisation des électeurs à ces législatives.

Le Premier ministre Guillaume Soro a été élu dans la ville de Ferkessédougou, dans le nord du pays, avec près de 99% des voix. Un score prévisible. L'ancien chef de la rébellion doit rencontrer ce jeudi 15 décembre, le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo. Ce dernier avait affirmé que des crimes avaient été « commis de tous côtés » lors des violences post-électorales et que Laurent Gbagbo ne serait « pas le dernier » à rendre des comptes.

En principe, le PDCI de Henri Konan Bedié devait obtenir le poste de Premier ministre après la présidentielle de 2010 : les deux partis s'étaient alliés pour élire Alassane Ouattara qui faisait face à Laurent Gbagbo. Toutefois, les anciens alliés se sont présentés divisés à ces législatives.
Source: RFI