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Burkina: pour les chefs coutumiers, un président ne peut régner à vie

Alors que des chefs religieux et coutumiers prennent part aux concertations sur la transition qui se déroulent à Ouagadougou, l’envoyé spécial de RFI est allé à Bobo Dioulasso interroger les représentants de la royauté bobo sur les événements politiques actuels.



L'assemblée des conseillers du roi des Bobo Mandaré à Bobo Dioulasso, le 8 novembre 2014. RFI / Nicolas Champeaux
L'assemblée des conseillers du roi des Bobo Mandaré à Bobo Dioulasso, le 8 novembre 2014. RFI / Nicolas Champeaux

Les chefs religieux et coutumiers sont parties prenantes aux concertations sur la transition qui se déroulent à Ouagadougou. Le Moro Naba y représente l’ethnie majoritaire mossi. Dans la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso, la royauté bobo jouit aussi d’une certaine aura. Ses messages comptent, surtout dans des périodes tourmentées.

On retrouve Karim Sanou sur la terrasse d’une boutique de masques, dans une allée en contrebas d’une mosquée de style soudanais du quartier Dioulassa Bâ. Bientôt millénaire, le quartier est logé entre les rivières Sanyon et Oué. Elles regorgent des poissons sacrés qui ornent les actes de naissance de Bobo Dioulasso.

Le chef de village animiste ne répond qu’en proverbes, et file des métaphores toutes musicales. À la question de savoir si Blaise Compaoré devait partir, il répond en bobo : « Nul n’est capable de danser du matin jusqu’à la tombée de la nuit », et ajoute qu’il faut céder la place aux autres qui souhaitent se déhancher.

Le règne à vie, une jouissance réservée au roi

Sur le retour à la vie à Bobo Dioulasso et les chances de réussite de la transition, il dit qu’il faut « raccommoder les instruments percés pour que la musique reprenne », et surtout « veiller à ne pas tomber dans la gueule d’un autre loup ».

Du côté du roi des Bobo Mandaré – l’un des huit chefs coutumiers les plus importants du pays –, on est sourcilleux sur le protocole et on pratique l’esquive. Sa majesté, frêle et très âgée, laisse son conseiller répondre. Sanon Oumarou Moriba lance un message de paix et prône le dialogue. Il finit tout de même par préciser que le règne à vie est « une jouissance qui revient au roi, et non aux présidents de pays démocratiques comme le Burkina ».


Rfi.fr

Dimanche 9 Novembre 2014 - 09:23


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