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Fadel Barro sur RFI: «Obama est un président sympa et attentif»

Fadel Barro, membre fondateur du mouvement des jeunes Y’en a marre, a fait partie de la dizaine de représentants de la société civile que Barack Obama a rencontré lors de sa visite à Dakar, le 27 juin dernier. Il en a profité pour faire passer le « message de la jeunesse » au président américain : faire pression pour avoir plus de démocratie en Afrique.



Fadel Barro sur RFI: «Obama est un président sympa et attentif»

Fadel Barro, journaliste, a fondé en février 2011 un mouvement baptisé Y’en a marre, avec ses deux amis rappeurs du groupe Keur Gui, Thiat et Fou Malade. Ces trois jeunes ont été aux avant-postes du combat pour la démocratie et le respect de la Constitution du Sénégal. Ils ont été arrêtés le 22 juin 2011, à la veille du mouvement populaire du 23 juin de la même année.

Une vaste fronde et des émeutes qui ont contraint le président sortant, Abdoulaye Wade, à renoncer à son projet de modification de la Constitution. Il avait l’intention de se faire réélire pour un troisième mandat avec seulement 25% des voix. Et ce alors que le nombre de mandats présidentiels est limité à deux au Sénégal. Fadel Barro, devenu un leader d’opinion respecté, avait déjà reçu la visite de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, le 29 juillet 2012 à Dakar.

Cette fois, c’est le premier président noir des Etats-Unis qui lui a marqué son soutien, en même temps qu’à dix autres représentants de la société civile, parmi lesquels l’historienne et militante féministe Penda Mbow, le représentant de l’ONG Enda Tiers-Monde Emmanuel Ndione et Moussa Mbaye, du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency International. La rencontre s’est tenue pendant une demi-heure dans une ambiance décontractée au Gorée Institute, une ONG de promotion de la paix et de la démocratie en Afrique fondée en 1992 à Dakar.

Délivrer un message d’espoir

« Nous lui avons délivré un message d’espoir de la jeunesse africaine, explique Fadel Barro. Les Y’en a marristes représentent des jeunes qui ne veulent plus tendre la main, mais qui ont besoin de s’émanciper, de travailler et de se développer chez eux. Nous voulons rester là, dans notre pays, ne pas être un fardeau - ni pour les autres ni pour nous-mêmes - mais une énergie. Les jeunes représentent 70% de la population au Sénégal. Ils sont le moyen et la force pour se développer. A condition que les élites suivent… Si nous ne sommes pas dans des Etats démocratiques, nous n’irons nulle part. De ce point de vue, le président des Etats-Unis peut faire pression pour que les évolutions aillent dans ce sens ».

« Obama s’est montré très enthousiaste, poursuit-il. Il nous a dit que nous sommes dans l’ère où il faut déplacer les idéalismes et rester concrets. Il nous a dit de rester forts et indépendants. Il a rappelé que le Sénégal est en avance sur beaucoup de choses qui se font en Afrique, et insisté sur le fait que la société civile sénégalaise doive en inspirer d’autres en Afrique ».

Montrer une autre facette de l’Afrique

« Nous n’attendions pas Barack Obama en tant que mythe, dit encore Fadel Barro. Nous voulions surtout montrer au président du pays le plus puissant de la planète une autre facette de l’Afrique. Nous n’attendions pas une quelconque réaction de sa part, car le boulot se fera ici… Cela étant, nous avons rencontré un président sympa et attentif, qui s’est montré très pragmatique. C’est la première fois qu’un chef d’Etat américain rencontre la société civile en Afrique, et nous l’avons remercié pour cela ».

Le fondateur du mouvement Y'en a marre ne se fait cependant guère d'illusion sur les conséquences de la venue du président américain. « Nous ne pensons pas qu’un pouvoir extérieur puisse nous renforcer. Si c’est le cas auprès de nos interlocuteurs, tant mieux ! Avec le gouvernement de Macky Sall, nous restons dans la même posture d’alerte et de veille que sous le régime d’Abdoulaye Wade », prévient-il.

Le président Macky Sall peine à dire où il veut aller

Fadel Barro reconnaît cependant que le président sénégalais a fait des efforts en matière d'impunité. Avant de tempérer : « Il ne parvient pas à définir une politique claire et cohérente de développement. Il peine à dire où il veut aller et comment. Nous ne nous attendions pas à ce qu’il règle nos problèmes d’un coup de baguette magique. Mais pour l’instant, on reste sur le registre des incantations. Le pays n’a pas changé ».


avec RFI



Samedi 29 Juin 2013 - 13:08


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