​Contrôlée depuis le Luxembourg : BDK, un actionnariat troublant

La démission fracassante de sa Directrice générale et du Président de son conseil d’administration, respectivement Anta Dioum et Mamadou Seck, renforce encore les zones d’ombres autour de la Banque de Dakar (Bdk) dont l’actionnaire principal, le milliardaire Albertino Cortina, a préféré se «cacher» derrière un fonds d’investissements basé au Luxembourg.
 
Anta Dioum, la désormais ex-directrice général de la Bdk fait au moins l’unanimité sur un point : sa rigueur. Sa démission fracassante liée à l’orientation de la BDK, ne fait que renforcer les soupçons et nébuleuses qui entourent cette banque depuis le début de sa création. S’il est vrai que l’actionnaire principal est Albertino Cortina, il n’en demeure pas moins qu’elle est contrôlée à travers un mystérieux fonds qui regroupe plusieurs sociétés: la BDK Financial Group SA, sert «Libération». Ce fonds, logé au Luxemburg, un paradis fiscal, au 11 avenue de la Porte Neuve a été créé le 19 mai 2014 sous le numéro B187018. C'est-à-dire un mois avant la naissance sur le papier de la Bdk, société anonyme créée le 5 juin 2014, avec comme gérant Vasco Pinto Machado Duarté Silva qui a pris la place de Mamadou Seck, le Président du Conseil d’administration démissionnaire. Pour dire que Cortina qui pouvait être un actionnaire physique, a préféré se « cacher » derrière un fonds dont se demande s’il est le seul actionnaire.
 
Cortina a connu des déboires avec la justice espagnole. Il avait été condamné, en même temps que son cousin, dans une affaire de faux et d’escroquerie impliquant la société Urbanor Sa qu’ils dirigeaient à l’époque. Cette société, qui disposait d’un terrain à Madride l’avait vendu au Kuwait Investment Office qui avait alors mis à sa disposition plusieurs actions détenues à la Banque centrale espagnole. Il se trouve que plusieurs actionnaires d’Urbano avaient porté plainte après avoir découvert plusieurs irrégularités dans la transaction. Cortina et son cousin avaient été condamnés en deuxième instance. Et plus récemment, le recours qu’ils ont introduit devant la Cour européenne des droits de l’homme a été déclaré irrecevable.