Le président sud-soudanais, Salva Kiir (centre gauche) est reçu par son homologue chinois, Hu Jintao (centre droite) au Palais du peuple, le 24 avril 2012. RFI/Stéphane Lagarde
Les cris de l’Armée populaire de libération (APL) dans le grand hall du Palais du peuple, le crépitement des appareils photos puis l’hymne du Soudan du Sud joué à Pékin pour la première fois, Salva Kiir a eu droit au tapis rouge ce mardi à Pékin. Une journée où tout va très vite car tout est à faire.
Nouveaux crépitements des appareils photos : « C’est un grand honneur d’être ici, le moment est historique », se réjouit alors Salva Kiir pour l’ouverture de la toute nouvelle ambassade du Soudan du Sud à Pékin.
Dans la journée des informations remontent sur les bombardements de lundi. « Je profite de ce moment pour saluer à nouveau l’indépendance du Soudan du Sud », affirme en fin d’après-midi le président chinois Hu Jintao. Puis c’est au tour de son hôte de parler. Salva Kiir chausse ses lunettes, sa voix est empreinte de gravité : « Cette visite intervient à un moment critique pour mon pays, explique-t-il. Khartoum a déclaré la guerre à la République du Soudan du Sud ».
Les propos ne sont peut-être pas aussi harmonieux que souhaités, les journalistes sont alors invités à quitter la salle. Dans la délégation certains nous confient alors que la visite prévue pour durer jusqu’à samedi, pourrait être écourtée en raison des violences sur le terrain.
Et sauf changement de programme de dernière minute, le président Salva Kiir doit rencontrer mercredi le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang et le président de l’Assemblée du peuple Wu Bangguo. Par ailleurs plusieurs accords portant sur la coopération économique et l’aide sanitaire de la Chine à la République du Soudan du Sud ont été signés ce mardi soir au Palais du peuple, à Pékin.
La délicate position de la Chine
Ce voyage était prévu de longue date, mais il survient à un moment de grande tension entre le Soudan et le Soudan du Sud. La Chine, partenaire historique de Khartoum, a commencé à établir des relations avec Juba un peu avant l’indépendance. Depuis, les investisseurs affluent et la Chine se retrouve dans une position à la fois privilégiée, mais délicate, notamment sur le contentieux pétrolier.
« Faire l’équilibre entre les vieux amis de Khartoum et les nouveaux amis à Juba est une position délicate et c’est certainement plus difficile en ces moments de tensions entre le Nord et le Sud. Mais je pense que cette visite peut renforcer les relations avec le Sud, consolider la stabilité du pays à travers une coopération économique, permettre de construire des infrastructures. Mais la Chine a aussi un rôle à jouer pour tenter de convaincre les deux camps d’éviter l’escalade », explique Zach Vertin, chercheur à International Crisis group, auteur d’un rapport analysant les nouveaux rapports de la Chine avec le Soudan du Sud.
Les discussions durant cette visite porteront principalement sur le pétrole, le pétrole soudanais qui représente seulement 3% des importations, mais dont les infrastructures sont des investissements chinois.
En discussion, un prêt accordé au Soudan du Sud, et une série d’accords commerciaux – notamment la construction de l’oléoduc qui traverserait le Kenya vers le port de Mombasa - qui pourraient ouvrir encore plus d’opportunités pour les investisseurs chinois.
Source: RFI
Nouveaux crépitements des appareils photos : « C’est un grand honneur d’être ici, le moment est historique », se réjouit alors Salva Kiir pour l’ouverture de la toute nouvelle ambassade du Soudan du Sud à Pékin.
Dans la journée des informations remontent sur les bombardements de lundi. « Je profite de ce moment pour saluer à nouveau l’indépendance du Soudan du Sud », affirme en fin d’après-midi le président chinois Hu Jintao. Puis c’est au tour de son hôte de parler. Salva Kiir chausse ses lunettes, sa voix est empreinte de gravité : « Cette visite intervient à un moment critique pour mon pays, explique-t-il. Khartoum a déclaré la guerre à la République du Soudan du Sud ».
Les propos ne sont peut-être pas aussi harmonieux que souhaités, les journalistes sont alors invités à quitter la salle. Dans la délégation certains nous confient alors que la visite prévue pour durer jusqu’à samedi, pourrait être écourtée en raison des violences sur le terrain.
Et sauf changement de programme de dernière minute, le président Salva Kiir doit rencontrer mercredi le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang et le président de l’Assemblée du peuple Wu Bangguo. Par ailleurs plusieurs accords portant sur la coopération économique et l’aide sanitaire de la Chine à la République du Soudan du Sud ont été signés ce mardi soir au Palais du peuple, à Pékin.
La délicate position de la Chine
Ce voyage était prévu de longue date, mais il survient à un moment de grande tension entre le Soudan et le Soudan du Sud. La Chine, partenaire historique de Khartoum, a commencé à établir des relations avec Juba un peu avant l’indépendance. Depuis, les investisseurs affluent et la Chine se retrouve dans une position à la fois privilégiée, mais délicate, notamment sur le contentieux pétrolier.
« Faire l’équilibre entre les vieux amis de Khartoum et les nouveaux amis à Juba est une position délicate et c’est certainement plus difficile en ces moments de tensions entre le Nord et le Sud. Mais je pense que cette visite peut renforcer les relations avec le Sud, consolider la stabilité du pays à travers une coopération économique, permettre de construire des infrastructures. Mais la Chine a aussi un rôle à jouer pour tenter de convaincre les deux camps d’éviter l’escalade », explique Zach Vertin, chercheur à International Crisis group, auteur d’un rapport analysant les nouveaux rapports de la Chine avec le Soudan du Sud.
Les discussions durant cette visite porteront principalement sur le pétrole, le pétrole soudanais qui représente seulement 3% des importations, mais dont les infrastructures sont des investissements chinois.
En discussion, un prêt accordé au Soudan du Sud, et une série d’accords commerciaux – notamment la construction de l’oléoduc qui traverserait le Kenya vers le port de Mombasa - qui pourraient ouvrir encore plus d’opportunités pour les investisseurs chinois.
Source: RFI
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