C’est la suite de l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali et accusés d’être des mercenaires : la junte au pouvoir a ordonné mercredi l’expulsion du porte-parole de la mission de l’ONU dans le pays, Olivier Salgado. La junte lui reproche d’avoir publié des informations qu’elle juge « tendancieuses et inacceptables » sur le réseau social Twitter. À savoir, cette remarque : « les soldats interpellés (…) sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte d’un de nos contingents. »
Une précision du porte-parole de la Minusma qui bat en brèche la version des autorités maliennes qui accusent ces soldats ivoiriens d’être des mercenaires. Maliweb à Bamako précise que « le gouvernement malien reproche à Olivier Salgado d’avoir été incapable d’apporter la preuve des affirmations contenues dans son tweet ».
Provocation ?
En fait, remarque Jeune Afrique, « la communication du porte-parole de la Minusma a été perçue comme une provocation par les autorités, alors que l’imbroglio administratif persiste autour de la présence de ces soldats ».
Le bras de fer s’intensifie donc avec les casques bleus dont les rotations ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. « Cette expulsion n’est pas sans rappeler celle, en janvier dernier, de l’ambassadeur français Joël Meyer, remarque encore Jeune Afrique. En pleine crise diplomatique avec Paris, les autorités maliennes avaient donné soixante-douze heures au diplomate pour quitter le pays. » Et le site panafricain de conclure : « l’avenir de la mission onusienne, dont le mandat a été renouvelé fin juin, semble plus que jamais incertain ».
Sur le départ ?
« Olivier Salgado, persona non grata au Mali : la Minusma, énième souffre-douleur de la junte », s’exclame Aujourd’hui au Burkina Faso. « Avec cette opération, le Mali tape encore fort sur la Minusma, estime le quotidien ouagalais. (…) Attitude étonnante tout de même quand on sait que les sanctions de la Cédéao ont été levées, la Banque mondiale va recommencer ses décaissements. Alors, s’interroge Aujourd’hui, pourquoi, cette frilosité qui frise l’animosité pour souvent des questions qu’une diplomatie souterraine peut résoudre ? Que se passe-t-il donc ? Il faudra peut-être que le médiateur attitré de la Cédéao Faure Gnassingbé commence par ça, car à ce rythme, on a l’impression que peut-être après Barkhane et Takuba, le Mali pourrait demander le départ de la Minusma. »
Force d’occupation ?
Alors les militaires maliens au pouvoir veulent-ils se débarrasser des casques bleus ? Rien n’est encore officiel, pointe WakatSéra. « S’il est vrai que la junte malienne n’a jamais voulu du renouvellement du mandat pour un an de la structure onusienne intervenue le 30 juin, il faut dire que les autorités n’ont pas encore franchi le Rubicon en demandant officiellement son départ. Elles disent même leur disponibilité à coopérer avec tout le monde. Et elles laisseront sans aucun doute la sale besogne aux fameuses organisations de la société civile qu’elles manipulent à souhait, pointe WakatSéra, certaines d’entre elles étant purement et simplement leur création. Le Mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts donne déjà le ton. À travers une lettre adressée au chef de la Minusma, Yerewolo accuse la mission onusienne d’être "devenue une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés au Mali", et demande son "retrait pur et simple" du territoire malien "avant le 22 septembre". Encore un ultimatum ! », s’exclame WakatSéra qui conclut par cette interrogation aux allures d’affirmation : « le bras-de-fer est-il donc engagé entre la junte malienne et l’ONU, à travers la Minusma ? »
Se ressaisir ?
En tout cas, prévient Le Pays, toujours au Burkina, « au rythme où Bamako multiplie les actes de rupture, elle risque de se mettre à dos tout le monde et se retrouver finalement seule avec Wagner, face à l’ennemi [jihadiste] qui donne du fil à retordre aux FAMA, aux forces armées maliennes. Bien sûr, tant qu’elle continuera à délier les cordons de la bourse, elle aura toujours l’accompagnement des mercenaires russes. Mais la Russie, à elle seule, ne peut venir à bout du terrorisme au Mali sans l’appui d’autres partenaires. C’est dire si Bamako doit se ressaisir, estime encore Le Pays. Car, il ne sert à rien de vouloir jouer les Zorro alors qu’on n’a pas toujours les moyens de sa politique. »
Une précision du porte-parole de la Minusma qui bat en brèche la version des autorités maliennes qui accusent ces soldats ivoiriens d’être des mercenaires. Maliweb à Bamako précise que « le gouvernement malien reproche à Olivier Salgado d’avoir été incapable d’apporter la preuve des affirmations contenues dans son tweet ».
Provocation ?
En fait, remarque Jeune Afrique, « la communication du porte-parole de la Minusma a été perçue comme une provocation par les autorités, alors que l’imbroglio administratif persiste autour de la présence de ces soldats ».
Le bras de fer s’intensifie donc avec les casques bleus dont les rotations ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. « Cette expulsion n’est pas sans rappeler celle, en janvier dernier, de l’ambassadeur français Joël Meyer, remarque encore Jeune Afrique. En pleine crise diplomatique avec Paris, les autorités maliennes avaient donné soixante-douze heures au diplomate pour quitter le pays. » Et le site panafricain de conclure : « l’avenir de la mission onusienne, dont le mandat a été renouvelé fin juin, semble plus que jamais incertain ».
Sur le départ ?
« Olivier Salgado, persona non grata au Mali : la Minusma, énième souffre-douleur de la junte », s’exclame Aujourd’hui au Burkina Faso. « Avec cette opération, le Mali tape encore fort sur la Minusma, estime le quotidien ouagalais. (…) Attitude étonnante tout de même quand on sait que les sanctions de la Cédéao ont été levées, la Banque mondiale va recommencer ses décaissements. Alors, s’interroge Aujourd’hui, pourquoi, cette frilosité qui frise l’animosité pour souvent des questions qu’une diplomatie souterraine peut résoudre ? Que se passe-t-il donc ? Il faudra peut-être que le médiateur attitré de la Cédéao Faure Gnassingbé commence par ça, car à ce rythme, on a l’impression que peut-être après Barkhane et Takuba, le Mali pourrait demander le départ de la Minusma. »
Force d’occupation ?
Alors les militaires maliens au pouvoir veulent-ils se débarrasser des casques bleus ? Rien n’est encore officiel, pointe WakatSéra. « S’il est vrai que la junte malienne n’a jamais voulu du renouvellement du mandat pour un an de la structure onusienne intervenue le 30 juin, il faut dire que les autorités n’ont pas encore franchi le Rubicon en demandant officiellement son départ. Elles disent même leur disponibilité à coopérer avec tout le monde. Et elles laisseront sans aucun doute la sale besogne aux fameuses organisations de la société civile qu’elles manipulent à souhait, pointe WakatSéra, certaines d’entre elles étant purement et simplement leur création. Le Mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts donne déjà le ton. À travers une lettre adressée au chef de la Minusma, Yerewolo accuse la mission onusienne d’être "devenue une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés au Mali", et demande son "retrait pur et simple" du territoire malien "avant le 22 septembre". Encore un ultimatum ! », s’exclame WakatSéra qui conclut par cette interrogation aux allures d’affirmation : « le bras-de-fer est-il donc engagé entre la junte malienne et l’ONU, à travers la Minusma ? »
Se ressaisir ?
En tout cas, prévient Le Pays, toujours au Burkina, « au rythme où Bamako multiplie les actes de rupture, elle risque de se mettre à dos tout le monde et se retrouver finalement seule avec Wagner, face à l’ennemi [jihadiste] qui donne du fil à retordre aux FAMA, aux forces armées maliennes. Bien sûr, tant qu’elle continuera à délier les cordons de la bourse, elle aura toujours l’accompagnement des mercenaires russes. Mais la Russie, à elle seule, ne peut venir à bout du terrorisme au Mali sans l’appui d’autres partenaires. C’est dire si Bamako doit se ressaisir, estime encore Le Pays. Car, il ne sert à rien de vouloir jouer les Zorro alors qu’on n’a pas toujours les moyens de sa politique. »
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