La mémoire du continent vous raconte le tragique massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, en Guinée. 156 morts, des centaines de femmes violées, un millier de blessés. À la tête de l’État, un jeune capitaine qui s’est invité au pouvoir quelques mois plus tôt, Moussa Dadis Camara. Quinze ans après la tragédie, un procès s’est tenu. Près de deux ans d’audience, temps fort de la mémoire et du devoir de justice. Un verdict historique, avant un goût d’inachevé.
Un rassemblement pacifique devenu tragédie
Le 28 septembre 2009, date hautement symbolique en Guinée, près de 50 000 opposants se rassemblent pacifiquement au stade du 28 septembre pour réclamer le retour à l’ordre civil et dénoncer la tentation de candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Malgré l’interdiction, l’ambiance est d’abord joyeuse et déterminée.
En fin de matinée, les forces de la garde présidentielle, des milices et des supplétifs en civil encerclent le stade. Les accès sont bloqués et l’impensable se produit. Les militaires ouvrent le feu à bout portant. Le vaste espace se transforme en scène de guerre : 156 morts, un millier de blessés, des centaines de femmes violées, des leaders frappés ou enlevés. Certaines victimes sont poursuivies et traquées les jours suivants.
Témoignages de l’horreur
Les survivants évoquent des tirs indiscriminés, des viols d’une brutalité extrême, des enlèvements, des corps entassés près des sorties. Des femmes témoignent de violences sexuelles innommables, parfois suivies de grossesses forcées. La répression fait ressurgir une longue histoire de violences d’État en Guinée.
Depuis l’ère Sékou Touré, en passant par le régime de Lansana Conté, la Guinée a connu répressions, internements, tortures et massacres occultés. Le camp Boiro reste le symbole de cette tradition autoritaire. L’arrivée de Dadis Camara en 2008, après un coup d’État, s’inscrit dans cette continuité : promesses non tenues, militarisation du pouvoir, culture de l’impunité.
Chute de la junte et procès historique
Face à l’indignation internationale, Dadis Camara minimise les faits, évoquant de simples bousculades. Les tensions internes à la junte éclatent lorsqu’en décembre 2009, son aide de camp Toumba Diakité lui tire une balle dans la tête, affirmant vouloir dénoncer sa trahison et son implication dans le massacre.
Pendant des années, ONG, victimes et organisations internationales réclament justice. Une longue instruction s’achève en 2017. En 2021, un nouveau coup d’État porte au pouvoir le colonel Mamadi Doumbouya, qui accélère l’organisation du procès pour restaurer l’image du pays. Une salle spéciale est construite, et le procès débute en septembre 2022.
Douze accusés comparaissent, dont Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité. Les victimes espèrent reconnaissance, vérité et réparation après treize années d’attente. Ce procès, largement médiatisé, marque un tournant majeur : une tentative de mettre fin à la spirale d’impunité qui hante l’histoire guinéenne.
Un rassemblement pacifique devenu tragédie
Le 28 septembre 2009, date hautement symbolique en Guinée, près de 50 000 opposants se rassemblent pacifiquement au stade du 28 septembre pour réclamer le retour à l’ordre civil et dénoncer la tentation de candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Malgré l’interdiction, l’ambiance est d’abord joyeuse et déterminée.
En fin de matinée, les forces de la garde présidentielle, des milices et des supplétifs en civil encerclent le stade. Les accès sont bloqués et l’impensable se produit. Les militaires ouvrent le feu à bout portant. Le vaste espace se transforme en scène de guerre : 156 morts, un millier de blessés, des centaines de femmes violées, des leaders frappés ou enlevés. Certaines victimes sont poursuivies et traquées les jours suivants.
Témoignages de l’horreur
Les survivants évoquent des tirs indiscriminés, des viols d’une brutalité extrême, des enlèvements, des corps entassés près des sorties. Des femmes témoignent de violences sexuelles innommables, parfois suivies de grossesses forcées. La répression fait ressurgir une longue histoire de violences d’État en Guinée.
Depuis l’ère Sékou Touré, en passant par le régime de Lansana Conté, la Guinée a connu répressions, internements, tortures et massacres occultés. Le camp Boiro reste le symbole de cette tradition autoritaire. L’arrivée de Dadis Camara en 2008, après un coup d’État, s’inscrit dans cette continuité : promesses non tenues, militarisation du pouvoir, culture de l’impunité.
Chute de la junte et procès historique
Face à l’indignation internationale, Dadis Camara minimise les faits, évoquant de simples bousculades. Les tensions internes à la junte éclatent lorsqu’en décembre 2009, son aide de camp Toumba Diakité lui tire une balle dans la tête, affirmant vouloir dénoncer sa trahison et son implication dans le massacre.
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