Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

À la Une: le coup d’État au Burkina Faso



Au-delà, pointe encore Le Pays, c’est le lieu de s’interroger sur les fondements de ces coups d’État récurrents en Afrique. Une situation qui interroge d’autant plus le système électoral que d’Amadou Toumani Touré à Alpha Condé en passant par Ibrahim Boubacar Keita, ces pronunciamientos sont intervenus dans des contextes où ces présidents avaient été "confortablement réélus". Si le jeu électoral est faussé à la base, avec tout ce qui se dit comme achats de votes et de consciences, peut-on véritablement s’étonner de la suite ? C’est dire, conclut Le Pays, s’il est temps, pour les Africains, de tirer leçon des coups d’État en vue de revoir de fond en comble le système électoral (…). C’est à ce prix que l’Afrique pourra véritablement construire la démocratie. »
 
Décadence éthique…
« Pourquoi ces coups d’État en cascade en Afrique de l’Ouest ? », s’interroge également Ledjely à Conakry. La sous-région « fait les frais de la décadence éthique dans la gestion des dirigeants des différents pays. Deux personnes en particulier illustrent ce recul préjudiciable, affirme le site guinéen : Alpha Condé et Alassane Ouattara. (…) Le fait que ces deux anciens opposants martyrisés aient fait le choix, avec une arrogance assumée, de s’offrir des troisièmes mandats n’aura pas amélioré les choses. Mettant à mal le vivre-ensemble dans leurs pays respectifs, ils ont en outre aidé à faire germer une défiance de l’État sans précédent. Sans oublier les risques d’instabilité qu’ils ont fait peser à la Guinée et à la Côte d’Ivoire. Mais au-delà, c’est essentiellement aux voies empruntées par Alpha Condé et Alassane Ouattara que l’on doit le discrédit actuel de la Cédéao. C’est à l’incapacité de l’organisation sous-régionale de leur tenir tête que l’on doit que personne ne veut plus écouter ce qui émane d’elle. »
 
Haro sur la Cédéao
Un discrédit illustré par ce commentaire de Malikilé à Bamako : « La Cédéao, ces prochains jours, mandatera un envoyé spécial à Ouagadougou, puis convoquera un sommet extraordinaire qui appliquera au Burkina Faso toutes les mesures qu’il avait avalisé pour le Mali et qui commenceront par la suspension du Burkina de la Cédéao. Un médiateur sera ensuite désigné et le cirque continuera », s’exclame Malikilé.
 
« Après donc les deux poumons d’un même corps pour désigner le Mali et la Guinée, le putsch du 24 janvier pourrait faire du Burkina Faso le frère jumeau du Mali. Ainsi donc, conclut Malikilé, est tombé comme un fruit pourri, un président qui prétendait, il n’y a pas longtemps, faire la morale au Mali et punir les Maliens. Mal lui en a pris ! »
 
Après le Mali, après la Guinée, c’est maintenant au tour du Burkina Faso : « le variant Assimi Goïta se propage dangereusement ! », titre non sans humour le site d’information WakatSéra à Ouaga. WakatSéra qui poursuit dans le registre footballistique : « alors que le Cameroun accueille la Coupe d’Afrique des nations, il se joue dans une autre partie du continent, la Coupe d’Afrique de l’Ouest des coups d’État ! Après un dribble diabolique qui a désarçonné la défense malienne et son libéro, feu IBK, le colonel Assimi Goïta a adressé une courte passe au colonel Mamady Doumbouya qui, après avoir donné le tournis à Alpha Condé, a fait un long centre au colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, qui, d’une tête imparable a cloué au pilori le gardien de but burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré (…). C’est ainsi, conclut WakatSéra, que l’équipe des colonels, profitant des défaillances de l’éternel arbitre, nommé Cédéao - qui siffle toujours en retard, gérant les conséquences, ignorant les causes des fautes - continue de marquer des buts, applaudie par un public diversifié de peuples profondément déçus par leurs dirigeants. »
 
Et maintenant ?
Alors, « voici venus les jours du MPSR », soupire le quotidien burkinabè Aujourd’hui. « Que vont faire le lieutenant-colonel Damiba et ses compagnons ? Évidemment, l’impératif pour le MPSR reste le terrorisme avec 2000 victimes (dont 500 FDS) et 1 million et demi de déplacés internes. Et ensuite, la réconciliation nationale. Sans oublier que le pays a touché le fond, économiquement et avec le Covid-19 : les Burkinabè sont à bout de souffle. »
 
« Avec ce coup de force, renchérit le quotidienLe Pays, c’est une nouvelle période d’interrogations qui s’ouvre pour le pays des Hommes intègres qui ne sait pas de quoi demain sera fait. (…) Cela dit, pour de nombreux Burkinabè, ce coup force est loin d’être étonnant, poursuit le journal. Car, les conditions semblaient réunies face à la détérioration continue de la situation sécuritaire et aux nombreuses frustrations exprimées par les populations qui souffrent le martyre au point qu’elles ne savent plus véritablement à quelle armée se vouer. (…)

RFI

Mardi 25 Janvier 2022 - 08:21


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter