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Afrique du Sud: dans les bidonvilles des mineurs d’Amplats en grève

La commission d’enquête nommée par le président Jacob Zuma doit reprendre son travail ce lundi 22 octobre sur le massacre par la police de 34 ouvriers de la mine de Marikana, le 16 août dernier. Les familles des victimes seront présentes à l'audience qui se déroule à Rustenburg. A quelques kilomètres de là, la tension reste très vive dans les mines, notamment à Amplats, une mine de platine, filiale du groupe Anglo American, numéro un du platine dans le monde. Les salariés d'Amplats réclament une hausse de leurs salaires et sont en grève depuis près de six semaines. Et les habitants vivent en état de siège permanent.



Les mineurs du site de Rustenburg (nord) d'Amplats ont tenu samedi 6 octobre un rassemblement pacifique pour protester contre le licenciement massif de 12 000 personnes.
Les mineurs du site de Rustenburg (nord) d'Amplats ont tenu samedi 6 octobre un rassemblement pacifique pour protester contre le licenciement massif de 12 000 personnes.

Après six semaines de grève, les habitants du bidonville de Mfidikwe sont à bout. A quelques centaines de mètres, on aperçoit l'un des puits de la mine de platine Amplats à l'arrêt. Fikiswa sort couverte de suie d'une petite épicerie. La veille, des habitants du bidonville ont mis le feu à l'échoppe et sont nombreux à se ruer dans le magasin fumant pour piller ce qu'ils peuvent encore récupérer.

« J'espère vendre ces bouteilles vides et récupérer quatre ou cinq euros pour au moins avoir quelque chose. Plus personne ne travaille ici, mon mari mineur est en grève. Alors, je ne sais plus comment faire pour avoir un peu d'argent et nourrir mes six enfants ».

Les violences ont déjà fait près d'une dizaine de morts. Dans un autre township de la mine, un homme a été brûlé vif il y a quelques jours. On murmure ici qu'il a été attaqué par des grévistes qui ne voulaient pas qu'il aille pointer pour obtenir son salaire à la fin du mois. Alors, Vuyani Ngubhane qui travaille toujours dans un puits voisin, vit la peur au ventre.

« Chaque jour, je pense que je peux mourir brûlé aussi ». Depuis, selon les habitants, la police aurait effectué plusieurs descentes la nuit. Des femmes, des hommes montrent les traces douloureuses laissées par les balles en caoutchouc tirées par les forces de l'ordre. Lamla ouvre sa chemise et dévoile son ventre marqué par les impacts de balle et par une longue cicatrice sanguinolente, stigmate de la lourde opération qu'il a dû subir.

"J'étais couché quand la police a frappé à ma porte. Quand j'ai ouvert, ils ont ouvert le feu avec des balles en caoutchouc. Je ne sais même pas pourquoi ils m'ont attaqué. Je ne suis pas même pas mineur, je suis arrivé il y a cinq mois pour trouver un travail".

Les négociations entre les grévistes et la direction d'Anglo American doivent reprendre ce lundi 22 octobre.
Source: RFI


Lundi 22 Octobre 2012 - 11:36


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