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Au moins 12 migrants morts dans le pire naufrage de l'année 2024 dans la Manche



Au moins 12 migrants morts dans le pire naufrage de l'année 2024 dans la Manche
Il s’agit, pour l’heure, du pire naufrage d'une année déjà très meurtrière. Au moins 12 migrants, selon un bilan encore provisoire, sont morts mardi 3 septembre quand l'embarcation sur laquelle ils tentaient de traverser la Manche s'est disloquée.

L'embarcation s'est trouvée en difficulté au large de la France, au niveau du Cap Gris Nez, en fin de matinée ce 3 septembre, avec plus de 60 personnes à bord, a indiqué la préfecture maritime de la Manche. Un navire affrété par l'État, le Minck, qui l'avait repérée, s'est porté à son secours dès qu'elle s'est disloquée, a rapporté le lieutenant de vaisseau Étienne Baggio à l'AFP.

Selon le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin, le bilan atteint 12 morts, deux disparus et « plusieurs blessés ». Le ministre a précisé sur X se rendre sur place. La préfecture maritime de la Manche a indiqué avoir pris en charge 65 naufragés, dont 12 ont été déclarés décédés en mer, et plusieurs autres hospitalisés dans un état grave à terre.

Outre le Minck, des hélicoptères des pompiers et de la Marine, deux bateaux de pêcheurs et des navires militaires sont mobilisés pour l'opération, toujours en cours plusieurs heures après le naufrage. Les recherches se poursuivent tandis que les bateaux ayant pris en charge des victimes sont en train de les ramener à Boulogne-sur-Mer.

De nombreux véhicules du Samu et des pompiers sont déployés au port de Boulogne-sur-Mer, où un poste médical avancé a été mis en place pour la prise en charge des victimes, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont vu plusieurs sacs mortuaires.

Un nombre record de traversées
L'association d'aide aux migrants Utopia 56 dénonce une militarisation de la côte autour de Calais, point de départ historique pour la traversée de la Manche. Cela pousserait les migrants à prendre plus de risques en partant de plus en plus loin et dans des conditions toujours plus précaires. Une politique répressive aussi dangereuse qu'inefficace, fustige Axel Gaudinat, son coordinateur à Calais. 

« Ça n'a aucune efficacité. Ça fait 30 ans que ça dure, qu'on reste dans cette idée de répression, de blocage des personnes. Et en fait, ce sont des personnes qui fuient la guerre, le Soudan, la Syrie, l'Irak. Bien souvent, elles sont bloquées par le système Dublin en Europe. Ce qui fait qu'elles ont plus la possibilité de demander à la ville dans un pays en Europe et donc, la traversée vers l'Angleterre est leur dernière chance, déplore-t-il, au micro de Laura Martel, du service France de RFI. Peu importe les moyens policiers, les moyens d'entrave que l'État mettra en place, les gens s'adapteront. Quand on n'a pas d'autre choix pour sa vie que de tenter une traversée dangereuse, on la tente. Peu importe le prix que ça peut coûter à ces personnes. » 

Aminata Diouf

Mercredi 4 Septembre 2024 - 11:17


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