Soixante-cinq élus américains ont écrit à Barack Obama pour lui demander d’évoquer la question des droits de l’homme, et la situation de la femme dans la société saoudienne, avec le roi Abdallah. Mais si le président des Etats-Unis est à Riyad pour tenter de renouer des liens qui se distendent de mois en mois, ce n’est peut-être pas la bonne entrée en matière, d’autant que les sujets délicats ne manquent pas.
Les Saoudiens reprochent publiquement à Washington son refus de livrer des armes létales aux opposants syriens et le manque de soutien à la prise de pouvoir des militaires en Egypte. Ils ne cachent pas non plus leur inquiétude concernant les négociations avec l’Iran. Quant au processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, il est également au programme, alors que Riyad vient de refuser un visa au correspondant du Jerusalem Postpour la couverture de ce voyage - ce que Washington a peu apprécié.
Certes, le royaume saoudien est toujours le deuxième fournisseur de pétrole des Etats-Unis, et l’étroite coopération sur les dossiers de sécurité n’est pas remise en question. Mais Barack Obama va avoir du mal à rassurer le roi Abdallah, puisque tel est, selon la Maison Blanche, l’objectif de cette seconde visite en cinq ans.
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■ Vu d'Arabie saoudite : les Américains veulent resserrer les liens
Avec notre correspondante à Riyad,Clarence Rodriguez
Cette deuxième visite de Barack Obama à Riyad est placée sur fond de tension et de divergences. Le président américain n'est plus attendu par le roi Abdallah comme un homme providentiel. Ici, les Saoudiens n’ont pas oublié le beau discours d’espoir d’Obama, prononcé au Caire en juin 2009. Cinq ans plus tard, c’est la déception.
Entre temps, les printemps arabes sont passés par là. Le roi Abdallah n’a pas apprécié le « lâchage » de son ami Moubarak par les Etats-Unis. Le souverain saoudien n’a pas accepté non plus le rapprochement entre Washington et Téhéran, et encore moins l’accord de novembre 2013 qui prévoit un gel partiel du programme nucléaire iranien. Dans le dossier syrien, l’Arabie Saoudite, principal soutien de la rébellion, reproche au président Obama ces tergiversations, son inaction. Cependant, et malgré ces nombreux différends et un contexte délétère, les experts se veulent rassurant.
Barack Obama aussi. Il va tenter de dissiper les malentendus. Et rappeler que les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite sont liés par le pacte de Quincy signé en 1945. Un pacte qui repose sur le pétrole fourni aux Américains contre la sécurité du royaume. En presque 70 ans de mariage diplomatique, l’heure n’est plus à la lune de miel. Les Etats-Unis pourraient prendre leur indépendance énergétique grâce à la production de pétrole de schiste. Les Saoudiens, eux, ne sont pas inquiets. Ils draguent de plus en plus l’Asie, en particulier la Chine.
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