Le budget général de l’État du Sénégal a été exécuté à hauteur de 103,70 % en 2024. Mais cette performance masque une pression croissante sur les finances publiques, avec un niveau élevé de dépenses et des arriérés de paiement préoccupants.
Les dépenses du budget général ont atteint 6 506,16 milliards de FCFA à la fin de l’année 2024, dépassant les crédits ouverts de la loi de finances rectificative (6 273,52 milliards), selon le rapport officiel du ministère des Finances.
Cette hausse est due en partie à l’augmentation des dépenses en capital, qui s’élèvent à 2 267,14 milliards, ainsi qu’à 4 239,02 milliards de dépenses ordinaires, incluant notamment 1 420,36 milliards de dépenses de personnel et 822,32 milliards de charges de la dette.
Mais le rapport signale également des arriérés de paiement importants, notamment :
-
146,3 milliards au titre des subventions à l’énergie,
-
105,20 milliards pour les travaux réalisés par le secteur des BTP,
-
249,5 milliards d’investissements non réglés financés sur ressources extérieures.
Sur la dette, les charges ont connu une forte progression : +44,5 % par rapport à 2023, atteignant 822,32 milliards. « Cette augmentation est imputable à la hausse des charges de la dette extérieure (+36,64 %) et intérieure (+93,33 %) », précise le ministère.
En parallèle, les dépenses de personnel ont aussi crû de 8,92 %, en lien avec les recrutements dans les forces de défense et les rappels salariaux.
Ces chiffres montrent une pression soutenue sur les finances publiques malgré les efforts de recouvrement, posant la question de la soutenabilité budgétaire à moyen terme.
-
Financement : l’État du Sénégal lève 364 milliards FCFA lors de son deuxième appel public à l’épargne de 2025
-
Nouvelle dégradation de la note du Sénégal par S&P : B- et perspective négative
-
Marché des titres publics : le Sénégal mobilise 352,3 milliards FCFA au premier trimestre 2025 (DPEE)
-
Dette publique : l’État du Sénégal clarifie la situation et rassure les marchés
-
Financement du développement : le Président Diomaye Faye appelle à une réforme urgente de la gouvernance économique mondiale