
Par grappes, ils débarquent de leurs provinces. Souriants mais déterminés. Comme Mme Mirrh Naeuh, venue en famille de Kampot, qui ne mâche pas ses mots : « si aujourd'hui on manifeste, c'est pour demander que ce soit Sam Rainsy qui devienne le Premier ministre, car c'est son parti qui a vraiment gagné les élections ».
Beaucoup se disent prêts à un combat de longue haleine, comme cet homme qui murmure être un militaire. « Je vais rester ici les trois jours, et plus s'il le faut, jusqu'à ce qu'on retrouve les bulletins de vote perdus ». Srey Mom, assise devant sa carriole de desserts, se mêle spontanément à la conversation. « Le peuple cambodgien n'aime plus le Premier ministre actuel, il est temps qu'il s'en aille et qu'on en change, car il ne fait pas du bon boulot. »
Une étonnante liberté d'expression
Un jeune chômeur a effectué à vélo deux heures de route pour rejoindre le rassemblement, avec drapeau du Parti du sauvetage national au vent et l'équipement de base pour camper. On l'entoure à son arrivée, on lui glisse des billets, il est salué comme un héros. « Je voudrais un changement de gouvernement et aussi que l'on arrête de considérer les Cambodgiens comme des ignorants ».
Cette étonnante liberté d'expression, qui a comme éclos lors de la campagne électorale, ne s'est pas évaporée. Tout comme le mouvement qui a permis une montée en puissance de l'opposition ne s'essouffle pas. Mais sa base a changé. Les oubliés du développement économique ont pris le pas sur une jeunesse éduquée de la classe moyenne.
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