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Ciments du Sahel : la CNTS/FC dénonce une décennie de violations du droit syndical



Dans une déclaration au ton offensif rendue publique à l’approche du 1er mai, Cheikh Diop, secrétaire général de la centrale syndicale CNTS/FC, interpelle les autorités sénégalaises sur ce qu’il qualifie de « protection mystérieuse » dont bénéficierait la direction des Ciments du Sahel (CDS), accusée de violations systématiques du droit syndical depuis dix ans.

Selon la centrale syndicale, aucune élection de délégués syndicaux n’a été organisée depuis 2015 au sein de cette entreprise pourtant stratégique, opérant dans le secteur du ciment. Une situation que la CNTS/FC juge inacceptable, soulignant que malgré des engagements pris devant le Directeur général du travail, notamment lors de la session de négociation des 18, 19 et 20 mars 2025, aucune initiative concrète n’a été prise à ce jour.

La direction des CDS justifie cette inaction par l’inexistence d’un syndicat spécifique au secteur du BTP, secteur auquel elle rattache son activité, alors que les travailleurs sont affiliés à un syndicat des industries extractives. Pour Cheikh Diop, cette argumentation est non seulement incohérente, mais aussi fallacieuse : « Pourquoi donc la société figure-t-elle dans tous les rapports sur le secteur extractif du Sénégal et relève-t-elle du ministère des Mines si elle ne s’en réclame pas ? » interroge-t-il.

La Direction générale du travail a pourtant tranché : la tenue des élections syndicales ne dépend nullement du rattachement à une convention collective spécifique, et des éclaircissements juridiques ont été fournis à la direction de CDS pour lever toute ambiguïté. Malgré cela, aucune suite n’a été donnée.

Cheikh Diop rappelle également qu'en août 2024, le ministre du Travail d’alors, Yankhoba Diémé, s’était personnellement déplacé à la cimenterie pour exiger l’organisation immédiate des élections syndicales, une injonction restée lettre morte.

Face à cette attitude jugée provocatrice et méprisante envers l’État, la CNTS/FC s’interroge : « Qui protège réellement la direction des CDS ? Pourquoi cette impunité prolongée ? »

En l’absence de représentants syndicaux légalement élus depuis une décennie, les droits des travailleurs sont gravement bafoués, dénonce la centrale syndicale, qui alerte l’opinion publique et les plus hautes autorités sur la nécessité urgente d’agir pour restaurer l’état de droit au sein de l’entreprise.

Cette déclaration, faite à la veille de la fête du Travail, vise à remettre sur la table un conflit social qui cristallise depuis plusieurs années l’hostilité entre la direction de CDS et ses employés, dans un climat de plus en plus tendu.

Ndeye Fatou Touré

Mercredi 30 Avril 2025 - 13:52


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