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Colombie: offensive militaire lancée contre les groupes armés dans le Catatumbo

Plus de 100 morts et 36 000 déplacés : en Colombie, le bilan des affrontements entre deux groupes armés dans la région dite du Catatumbo continue de s’alourdir. Pour mettre fin à cette situation, l’armée a lancé une offensive, ce vendredi 24 janvier, contre la guérilla de l’ELN jugée responsable de la crise en cours. L’objectif est de pacifier cette région où la coca est cultivée et par où passe le trafic de cocaïne.



Colombie: offensive militaire lancée contre les groupes armés dans le Catatumbo
Le gouvernement de la Colombie a annoncé vendredi 24 janvier avoir lancé une offensive militaire à la frontière avec le Venezuela contre les guérilleros de l'ELN, engagés depuis une semaine dans des combats ayant fait au moins 80 morts et 38 600 déplacés. « Il y a déjà eu un premier combat de l'armée contre des membres de l'Armée de libération nationale (ELN) (...). L'ordre est de prendre le territoire », a déclaré le ministre de la Défense Ivan Velasquez depuis la ville frontalière de Cucuta.
 
Le président de gauche Gustavo Petro avait promis la paix. L’horreur des violences commises par l’ELN contre la population civile du Catatumbo l’a contraint à déterrer la hache de guerre, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf. Gustavo Petro a suspendu les négociations de paix avec l'ELN et les mandats d'arrêt contre une trentaine de chefs de cette guerilla ont été réactivés.
 
« On est effectivement dans une rupture des discussions avec l'ELN, expliquait cette semaine Yann Basset, professeur de sciences politiques à l'université du Rosario, à Bogotá, à RFI. C'est une rupture qui vient de loin, qui n'est pas soudaine. On voyait bien, depuis quelques mois, que les négociations ne fonctionnaient plus entre le gouvernement et le groupe armé... La seule chose qu'a obtenu Gustavo Petro depuis le début de son mandat, ce sont des avancées avec un tout petit front, les Communeros del Sur, qui se trouve plutôt dans le Nariño et qui est bel et bien en train de signer la paix. Mais ce dernier s'est détaché de la branche principale de l'ELN, les relations se sont envenimées au sein de cette dernière et aujourd'hui, c'est l'impasse ».
 
Certains chefs pourraient être à Caracas
Vendredi 24 janvier, le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, a annoncé le déploiement de 9 000 soldats dans cette région frontière avec le Venezuela. Il a également offert une récompense de 700 000 euros pour la capture des grands chefs de l’ELN qui, il y a encore un mois, étaient assis à la table des négociations de paix avec le gouvernement Petro, à Caracas.
 
Les chefs guérilleros sont peut-être encore au Venezuela. Le ministre Velasquez a rencontré ce 24 janvier son homologue vénézuélien, le général Vladimir Padrino, pour parler sécurité et lutte contre le trafic de drogue. Mais les relations sont très tendues entre les deux pays, Petro n’ayant pas formellement reconnu la réélection, très contestée, de son voisin Nicolas Maduro. La crise diplomatique pourrait compliquer encore la tragédie du Catatumbo.
 
Les services de renseignements colombiens ont longtemps affirmé que l'ELN bénéficiait du soutien et de la protection du Venezuela, certains de ses dirigeants vivant vraisemblablement de l'autre côté de la frontière. Le Venezuela accuse pour sa part la Colombie de fournir un « abri » aux chefs du Tren de Aragua, un des plus grands gangs vénézuéliens, d'environ 5 000 membres, qui sévit dans toute l'Amérique latine. Des zones du nord de Santander se sont transformées en immenses camps de déplacés, où affluent des enfants et des personnes âgées.
 
Le Catatumbo au centre de multiples enjeux
La zone a sombré dans la violence depuis que la guérilla de l'ELN a pris pour cible des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un groupe armé rival, qui n'a pas signé l'accord de paix en 2016, ainsi que des civils. L'ELN tente d'affirmer son contrôle sur une partie de cette région frontalière, qui abrite des routes du trafic de drogue et des plantations de coca, l'ingrédient principal de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.
 
La Colombie replonge ainsi dans l'une des pires crises sécuritaires de ces dernières années, anéantissant les espoirs du gouvernement de désarmer l'ELN avec laquelle il avait relancé des pourparlers de paix en 2022.

RFI

Samedi 25 Janvier 2025 - 12:46


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