Croissance des PME au Sénégal: la société civile pose les contraintes

L’atelier sur La Lettre de Politique Sectorielle –PME, organisé sous l’égide de la direction des PME en collaboration avec la GTZ (coopération allemande au développement) a été initié à l’intention de la société civile et vient par là constituer la troisième étape après les précédentes rencontres avec l’Etat et le secteur privé. La réunion a été ainsi une opportunité pour présenter le projet de LPS aux membres de la société civile afin qu’ils donnent leurs avis. Ce document de la Lettre de Politique Sectorielle des Petites et Moyennes Entreprises (LPS-PME) vise la création des conditions d’atteinte des objectifs de croissance soutenue, de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté sur l’ensemble du territoire à l’horizon 2015.

Les différents participants ont, par ailleurs, fait part de leurs points de vue par rapport aux problèmes des PME. Le directeur des PME, Ibrahima Diouf a souligné que «beaucoup de projets échouent parce que les bénéficiaires n’y ont pas été associés dès l’élaboration». Pour la directrice de la GTZ, Mme Muller, le potentiel d’entreprendre doit être mis en avant afin de se démarquer de l’approche assistanat et aide.

Dans ce sens elle soutient que « l’esprit d’entreprenariat permet de responsabiliser davantage les PME et de les encourager au processus de formalisation ».

M Ibrahima Diouf abondant dans le même sens a expliqué que pour ce faire « on doit procéder à influer les politiques publiques davantage afin que dans la mise en œuvre de la politique sectorielle par le partenariat : Etat, Secteur privé et Société civile, on puisse harmoniser des programmes d’appui en faveur des populations ». A ce sujet M. Momar Talla Kane membre du CONGAD a rappelé au directeur des PME que « certains projets de ce partenariat tripartite ont été bloqués par une forme de ministralisation par l’Etat ».
Cependant, la question sur les problèmes des PME a été remise à l’ordre du jour et tous les participants on été en parfait accord avec le fait que la PME sénégalaise n’est pas compétitive. Même si bénéficiant de certains avantages tels que la souplesse de la fiscalité et les lois pour la bonne marche et la promotion, la PME sénégalaise souffre de plusieurs soucis liés à l’accès au foncier, aux NTIC, accès limité et difficile au marché, attractivité du secteur formel…. Mais les difficultés les plus récurrentes soulevées par les intervenants demeurent le problème du financement et de la formation. Par ailleurs, M. Amacodou Diouf vice-président du CONGAD a invité tous les acteurs concernés par les PME à revoir le cycle économique et à spécifier l’argumentaire sur l’accès au marché. Il a aussi tenu à rappeler que « cette réunion avec la société civile consolide le cadre existant déjà et permet de travailler sur un support cartographique qui va amener la croissance locale en encourageant l’implantation d’unités de production dans toutes les régions ».

Cette rencontre de « partage et d’enrichissement» avec la société civile vient en prélude avant le dernier atelier prévu avec les bailleurs en vue de la grande présentation du document de la LPS-PME au chef de l’Etat le 27 janvier 2009.