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Cryptomonnaies en Afrique francophone : les stablecoins gagnent du terrain, la régulation peine à suivre

La fintech Yellow Card a organisé un webinaire d’échange avec des journalistes pour parler des actifs numériques dans les marchés francophones d’Afrique. Deux représentants de l’entreprise, Ines Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest francophone, et Jefferson Iwenge, conseiller juridique pour la région, ont partagé leur expertise sur l’évolution du secteur et les défis liés à la régulation des fintechs (entreprise qui utilise les technologies numériques pour proposer des services financiers innovants).



Pour ce qui concerne l’Afrique francophone, pus de 90% des opérations de Yellow Card sont basées sur le stablecoin, qui une cryptomonnaie dont la valeur est stable et adossée à une monnaie fudiciaire (dollar, euro, franc CFA) contrairement aux bitcoins par exemple, qui eux sont des monnaies des crypto-actifs qui font l'objet de fluctuations.
 
Un cadre réglementaire encore en construction
 
Jefferson Iwenge a précisé que Yellow Card n’est pas un conseiller en investissement, mais bien un prestataire de services sur actifs numériques, une activité qui n’est pas interdite ni dans l’espace UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) ni dans les États membres.
 
« Nous opérons en tant que prestataire de services actifs et non comme un conseiller en investissements financiers. Les activités de prestataires de services des actifs virtuels ne sont pas interdites en zone UEMOA ni dans chaque Etat membre. Donc ce qui signifie que ces activités sont légales », a déclaré Jefferson Iwenge.
 
Concernant l’évolution des cadres réglementaires, il précise qu’il n’y a pas encore de système très développé en Afrique francophone. « Alors déjà le paysage actuel en Afrique francophone au niveau de la zone UEMOA et la zone Afrique centrale, on va dire CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale) et République démocratique du Congo, ce sont les zones où Yellow Card opère le plus ».
 
Selon lui, en Afrique francophone, que ce soit dans l’UEMOA, la CEMAC, il n’y a pas encore de régulateur clairement désigné, à l’exception de la COSUMAF (Commission de Surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale) dans la zone CEMAC.
 
Un usage en croissance, mais encore limité en Afrique francophone
 
Pour Jefferson, les banques centrales ne considèrent pas encore les prestataires crypto comme relevant de leur champ d’action, contrairement aux fintechs classiques, qui elles, peuvent demander des agréments.
 
Ines Lowe Sall a partagé quelques chiffres pour illustrer l’évolution des stablecoins en Afrique francophone.
 
« En 2024, plus de 117 milliards de dollars de transactions en cryptomonnaies ont été enregistrés en Afrique. Les stablecoins représentaient près de 50 % de ce volume », a fait savoir la directrice régionale adjointe, Afrique de l'Ouest francophone, Yellow Card.
 
Selon elle, en Afrique francophone, la part reste plus modeste, entre 10 et 20 %.
 
Concernant le niveau d'utilisation des stablecoins dans le pays comme le Sénégal, elle dira que la demande est de plus en plus forte.
 
« On a des commerçants qui aujourd'hui tendent vraiment à l'utilisation de stablecoins pour tout ce qui est transaction. Donc on peut dire que c’est une monnaie qui prend de l'ampleur de jour en jour », a laissé entendre Ines Lowe Sall.
 
Ce webinaire a permis de mieux comprendre le fonctionnement de Yellow Card, mais aussi les enjeux réglementaires auxquels sont confrontés les acteurs du secteur.
 

Moussa Ndongo

Mardi 24 Juin 2025 - 20:20


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