
Six mois après les élections locales qui ont vu l'opposition gagner dans les grandes villes, quelque 7 millions de Sénégalais sont de nouveau appelés aux urnes ce 31 juillet, pour le renouvellement les 165 députés de l’Assemblée nationale. La coalition présidentielle qui se déclare "largement victorieuse" des locales, domine largement l’Assemblée nationale.
Elle veut conserver une majorité confortable, afin de permettre à Macky Sall de gouverner jusqu’à la prochaine présidentielle de 2024. Avant la présidentielle de 2024, ces législatives considérées comme un test, devraient départager une bonne fois les deux camps.
Huit coalitions sont en lice pour ces élections, dont celles de la majorité, BBY et Yewwi Askan Wi, la principale coalition de l'opposition, formée autour de Ousmane Sonko, même s’il n’est pas candidat (la liste nationale des titulaires a été invalidée pour respect de la parité, NDLR). Celle-ci s'est alliée à la coalition Wallu Sénégal, dirigée par l'ex-président Abdoulaye Wade. La moins bien placée dans un département s'engage à soutenir l'autre avec pour objectif d'« obtenir une majorité parlementaire » et d'« imposer une cohabitation gouvernementale ».
Pour Bacary Domingo Mané, journaliste et analyste politique au Sénégal, on ne peut pas être catégorique sur une possible cohabitation à l’Assemblée nationale. « On ne saurait être catégorique, mais la proximité avec les élections locales peut expliquer plus ou moins l'espoir que suscite l'inter-coalition Wallu-Yewwi parce que ce sont de grandes coalition qui ont du monde derrière. Maintenant, les mobilisations ont été faites. On a vu les caravanes parcourir le Sénégal. Et parmi celles-ci, la caravane de Yewwi et Wallu qui draine de loin du monde comparée aux autres coalitions ».
Même si cette immense foule n’est pas un critère, le journaliste estime que ça peut être une sorte de « baromètre » pour voir un peu l'engouement que les Sénégalais manifestent à l'égard de ces élections législatives. Evoquant le cas du fichier électoral qu’il qualifie d’ « inconnu » dans les mains du ministre de l’Intérieur, « partisan » et « organisateur », M. Mané craint quelques stratagèmes du pouvoir comme le « transfert massif d’électeurs ».
Tout compte fait, une victoire de l’opposition à ces élections législatives s’avère difficile. « Ce sera une Assemblée nationale où on n’aura pas une coalition qui aura l'écrasante majorité. Ça va être des blocs. Je ne pense pas que l'inter-coalition Wallu-Yewwi puisse avoir une écrasante majorité durant ces élections. Même si une coalition n'a pas l'écrasante majorité, il y a le jeu des alliances. Wallu et Yewwi n'auront pas de chance de voir les autres députés à leurs côtés. Ça c'est clair. Ce que l'on craint c'est que ces gens aillent renforcer le camp du pouvoir ou jouer les non-alignés. Dans les tous les cas, l'enjeu c'est d'imposer la coalition et ça reste d'être difficile compte-tenu des facteurs que je viens de souligner ».
Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une défaite aux législatives pourrait alors sérieusement contrarier ses projets. A ce sujet, le constitutionnaliste Ngouda Mboup a fait savoir qu'en période de cohabitation, "le Gouvernement et le législatif seront contrôlés par l'opposition et le Président de la République va devenir selon la maxime de Gambetta, un monarque qui règne mais ne gouverne pas..."
Il faut noter que les députés sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. Depuis 2017, la diaspora a droit à siéger à l’Assemblée nationale. Ce qui lui permet pour ces élections de faire élire 15 députés pour porter la voix des quelque 500 000 Sénégalais de l'extérieur au sein de l'Assemblée nationale dont deux représentants pour la France.
Elle veut conserver une majorité confortable, afin de permettre à Macky Sall de gouverner jusqu’à la prochaine présidentielle de 2024. Avant la présidentielle de 2024, ces législatives considérées comme un test, devraient départager une bonne fois les deux camps.
Huit coalitions sont en lice pour ces élections, dont celles de la majorité, BBY et Yewwi Askan Wi, la principale coalition de l'opposition, formée autour de Ousmane Sonko, même s’il n’est pas candidat (la liste nationale des titulaires a été invalidée pour respect de la parité, NDLR). Celle-ci s'est alliée à la coalition Wallu Sénégal, dirigée par l'ex-président Abdoulaye Wade. La moins bien placée dans un département s'engage à soutenir l'autre avec pour objectif d'« obtenir une majorité parlementaire » et d'« imposer une cohabitation gouvernementale ».
"on n’aura pas une coalition qui aura l'écrasante majorité"
Pour Bacary Domingo Mané, journaliste et analyste politique au Sénégal, on ne peut pas être catégorique sur une possible cohabitation à l’Assemblée nationale. « On ne saurait être catégorique, mais la proximité avec les élections locales peut expliquer plus ou moins l'espoir que suscite l'inter-coalition Wallu-Yewwi parce que ce sont de grandes coalition qui ont du monde derrière. Maintenant, les mobilisations ont été faites. On a vu les caravanes parcourir le Sénégal. Et parmi celles-ci, la caravane de Yewwi et Wallu qui draine de loin du monde comparée aux autres coalitions ».
Même si cette immense foule n’est pas un critère, le journaliste estime que ça peut être une sorte de « baromètre » pour voir un peu l'engouement que les Sénégalais manifestent à l'égard de ces élections législatives. Evoquant le cas du fichier électoral qu’il qualifie d’ « inconnu » dans les mains du ministre de l’Intérieur, « partisan » et « organisateur », M. Mané craint quelques stratagèmes du pouvoir comme le « transfert massif d’électeurs ».
Tout compte fait, une victoire de l’opposition à ces élections législatives s’avère difficile. « Ce sera une Assemblée nationale où on n’aura pas une coalition qui aura l'écrasante majorité. Ça va être des blocs. Je ne pense pas que l'inter-coalition Wallu-Yewwi puisse avoir une écrasante majorité durant ces élections. Même si une coalition n'a pas l'écrasante majorité, il y a le jeu des alliances. Wallu et Yewwi n'auront pas de chance de voir les autres députés à leurs côtés. Ça c'est clair. Ce que l'on craint c'est que ces gens aillent renforcer le camp du pouvoir ou jouer les non-alignés. Dans les tous les cas, l'enjeu c'est d'imposer la coalition et ça reste d'être difficile compte-tenu des facteurs que je viens de souligner ».
Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une défaite aux législatives pourrait alors sérieusement contrarier ses projets. A ce sujet, le constitutionnaliste Ngouda Mboup a fait savoir qu'en période de cohabitation, "le Gouvernement et le législatif seront contrôlés par l'opposition et le Président de la République va devenir selon la maxime de Gambetta, un monarque qui règne mais ne gouverne pas..."
Il faut noter que les députés sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. Depuis 2017, la diaspora a droit à siéger à l’Assemblée nationale. Ce qui lui permet pour ces élections de faire élire 15 députés pour porter la voix des quelque 500 000 Sénégalais de l'extérieur au sein de l'Assemblée nationale dont deux représentants pour la France.
L'enjeu du taux de participation
L’autre enjeu de ces joutes électorales, la participation. En 2017, le taux de participation aux législatives était de 54 %. Cette année le scrutin coïncide avec l’hivernage marqué des inondations dans les grandes villes. Déjà la météo a prédit des orages de pluies dans la nuit de samedi à dimanche matin. Une situation qui peut déteindre sur le taux de participation, selon le commissaire de police divisionnaire Abdoul Aziz Sarr et directeur des opérations électorales à la Direction générale des élections.
« Tout dépend de la communication des acteurs politiques dans ce domaine. Je pense que ce sont des militants qui vont voter et la sensibilisation doit être de rigueur pour les acteurs politique. Ils doivent pouvoir mobiliser leurs troupes et les pousser à aller voter dimanche. C’est vrai que c’est une situation qui peut déteindre sur le taux de participation, mais également tout dépend de la sensibilisation et de l’engagement des acteurs politiques. Mais si cette question n’est pas suffisamment tenue en compte, il peut y avoir des conséquences. Donc prions et croisons les doigts », a-t-il dit à PressAfrik.
D’ailleurs, Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty International et membre de la société civile, a invité les autorités sénégalaises à prendre des mesures pour permettre aux citoyens d'accomplir leur devoir civique, en retardant la fermeture des bureaux de vote ou en envisageant un vote sur 02 jours, en cas de fortes pluies dimanche.
« Le ministre de l'Intérieur annonce l'installation de tentes qui résisteraient aux intempéries. A supposer qu'elles soient installées partout dans le pays, le problème de l'accès aux centres de vote se posera pour beaucoup d'électeurs aussi bien en milieu urbain que rural », a-t-il souligné.
L’autre enjeu de ces joutes électorales, la participation. En 2017, le taux de participation aux législatives était de 54 %. Cette année le scrutin coïncide avec l’hivernage marqué des inondations dans les grandes villes. Déjà la météo a prédit des orages de pluies dans la nuit de samedi à dimanche matin. Une situation qui peut déteindre sur le taux de participation, selon le commissaire de police divisionnaire Abdoul Aziz Sarr et directeur des opérations électorales à la Direction générale des élections.
« Tout dépend de la communication des acteurs politiques dans ce domaine. Je pense que ce sont des militants qui vont voter et la sensibilisation doit être de rigueur pour les acteurs politique. Ils doivent pouvoir mobiliser leurs troupes et les pousser à aller voter dimanche. C’est vrai que c’est une situation qui peut déteindre sur le taux de participation, mais également tout dépend de la sensibilisation et de l’engagement des acteurs politiques. Mais si cette question n’est pas suffisamment tenue en compte, il peut y avoir des conséquences. Donc prions et croisons les doigts », a-t-il dit à PressAfrik.
D’ailleurs, Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty International et membre de la société civile, a invité les autorités sénégalaises à prendre des mesures pour permettre aux citoyens d'accomplir leur devoir civique, en retardant la fermeture des bureaux de vote ou en envisageant un vote sur 02 jours, en cas de fortes pluies dimanche.
« Le ministre de l'Intérieur annonce l'installation de tentes qui résisteraient aux intempéries. A supposer qu'elles soient installées partout dans le pays, le problème de l'accès aux centres de vote se posera pour beaucoup d'électeurs aussi bien en milieu urbain que rural », a-t-il souligné.
#Senegal: Si la météo annonce une journée pluvieuse le dimanche 31 juillet, les autorités devraient prendre des mesures pour permettre aux citoyens d'accomplir leur devoir civique, en retardant la fermeture des bureaux de vote ou en envisageant un vote sur 02 jours. @AFADiome 1/2
— Seydi Gassama (@SeydiGassama) July 29, 2022
Le ministre de l'intérieur annonce l'installation de tentes qui résisteraient aux intempéries. A supposer qu'elles soient installées partout dans le pays, le problème de l'accès aux centres de vote se posera pour beaucoup d'électeurs aussi bien en milieu urbain que rural. 2/2
— Seydi Gassama (@SeydiGassama) July 29, 2022

Ceci est (voir photo) la répartition des députés du scrutin majoritaire des législatives 2022 par région. Par rapport aux législatives de 2017, il y a 7 députés supplémentaires qui ont été ajoutés à ce scrutin. 4 dans la région de Thies, 1 à Dakar, 1 à Sedhiou et 1 à Kolda, à cause de l'augmentation de la population électorale dans ces régions.
Pour gagner ce scrutin dans chaque département, il faudra juste être 1er dans le département, même sans avoir 50% des voix. Une coalition pourrait être majoritaire à l'assemblée sans ainsi avoir une majorité d'électeurs, explique le journaliste Elimane Ndao sur sa page Facebook .En 2017, la coalition Benno Bokk Yaakar n'avait remporté qu'environs 1/3 des voix à Dakar et elle avait obtenu tous les 7 députés du département.
Lors de ce scrutin, un œil attentif sera gardé sur les autres coalitions. Parmi elle, la récente coalition AAR Sénégal, Alternative pour une Assemblée de rupture, créée fin avril et porté par sa tête de liste nationale Thierno Alassane Sall, ancien ministre du président Macky Sall. Le fait marquant est que ces derniers jours, on assiste à des querelles inter-coalitions opposant surtout les leaders de AAR à Ousmane Sonko qui a qualifié les autres coalitions d'être à la solde de Macky Sall.
Le scrutin législatif, à un seul tour, vise à renouveler pour cinq ans les 165 sièges. Il sera en principe suivi par l’arrivée d’un nouveau Premier ministre. Le poste, supprimé par Macky Sall en 2019, puis rétabli en novembre 2021, n’a toujours pas été pourvu. Le choix de la personnalité qui prendra la tête du gouvernement pourrait être une première indication sur les intentions du chef de l’État pour 2024.
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