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ESCLAVAGE EN LIBYE: LES VRAIES RAISONS D’UN FIASCO POLITICO-SOCIO-ECONOMIQUE AFRICAIN

Education, Formation et Emploi; un triptyque bien tabou chez les gouvernements africains



ESCLAVAGE EN LIBYE: LES VRAIES RAISONS D’UN FIASCO POLITICO-SOCIO-ECONOMIQUE AFRICAIN
Quand, au 21èime siècle, les gouvernements africains peinent toujours à éduquer, à former et à garantir un emploi à leur jeunesse pourtant choyée par dame nature en ce que leurs sous-sols détiennent comme ressources. C’est ce paradoxe qui fait dire à Jean Ziegler, célèbre sociologue suisse, que « l’Afrique est un mendiant assis sur une mine d’or ». Le sort de centaines de milliers de jeunes africains noirs, est laissé au gré descaprices de la mer méditerranée, des scorpions et serpents du désert du Sahara et des odeurs pestilentielles des geôles libyennes. Quand je pense aux souffrances et peines jusqu’aux périls de leur vie; que ces jeunes innocentsont endurées, chassés, qu’ils ont été par leurs gouvernements de leurs pays d’origine, qu’ils ont quand même aidés à accéder au pouvoir; un sentiment de culpabilité ne cesse de heurter ma conscience humaine. Pourtant cette manne énergique, en terme de force de travail, devrait constituer une sève nourricière, vitale pour booster davantage les économies africaines encore frêlesà cause du chômage, du sous-emploi, de l’ignorance, de la pauvreté et d’une absence criarde de vision et de prospective. Nos gouvernants africains sont les éternels médecins après la mort, les abonnés absents dans la gestion et le suivi quotidiens de leurs ressortissants qui croupissent dans les prisons des pays arabes et occidentaux. Aucun dirigeant africain n’est capable aujourd’hui de te donner des chiffres fiables sur le nombre exact de sa population. Combien de millions d’enfants africains (ce que nous appelons communément les apatrides); sont laissés en rade au cours des recensements des populations.Aucun travail sérieux ne se fait en amont; sinon un sempiternel laxisme qui perdure au grand dam des populations qui continuent à souffrir le martyre de l’ignorance, de la pauvreté et de l’oisiveté. Le manque de volonté politique chez nos gouvernants est manifeste et récurrent et ne saurait perdurer car la pression monte et le peuple grandit et murit à un rythme tel; que le jeu du chat et de la souris; savamment orchestré par les occidentaux; doit cesser de facto. Vous connaissez mieux que quiconque, les priorités auxquelles les populations aspirent : Education et Formation, Emploi, Santé et Loisirs. L’heure est arrivée où un nouveau contrat social sous le sceau de la confiance doit marquer de façon indélébile les rapports entre les dirigeants et leurs peuples. Il s’agit d’Institutions fortes à la place d’hommes forts, de l’égalité des chances «LE YÉMALÉ» entre tous les citoyens; quelque soient leurs origines ou leurs appartenances confrériques, cultuelles, politiques et ethniques. Que le tiers-Etat, symbolisé par les élèves des abris provisoires, les enfants de la rue (exploitation honteuse de la couche la plus vulnérable de la population) ; les mendiants dont les 90% sont constitués d’individus valides à la place des handicapés et les populations des banlieues impactées par les grands chantiers de l’Etat déguerpies de force de leurs milieux naturels, aux ex-travailleurs d’anciennes sociétés fermées, entre autres ; ne soit plus qu’un mauvais souvenir et que le slogan du Sénégal Pour Tous, Avec Tous et De Tous soit une réalité concrète et non un vain mot.
 
Rappel historique sur l’esclavage en Afrique
Migrants : les esclaves de LibyeAu 15ème siècle, les européens ont réalisé un ensemble d’inventions et de découvertes qui leur ont permis de découvrir d’autres continents. La boussole, le gouvernail, la cartographie, l’Imprimerie, la poudre à canon et la caravelle auront beaucoup contribué à changer le monde contre vents et marées. Ces outils, aideront beaucoup Des Navigateurs comme Barthélémy Dias qui découvrit le Cap de Bonne Espérance en 1487, Christophe Colomb l’Amérique en 1492, Magellan (Del Canon) tour du monde en 1522, Dénis Diaz le Cap-Vert en 1441, CadaMosto le Sénégal entre 1455 et 1456, Diego Gomez, la Gambie et le Sine en 1456-1459, Vasco De Gama, l’Inde en 1498, Pedro Cabral, le Brésil en 1500. Des explorateurscomme Mongo Park, en Gambie, René Caillé, Tombouctou, Savorgna de Brazza, Le Congo, David Levingstone, le Congo, Gustave Rachnigal, le Darfour et le Tchad. La traite négrière ou commerce des esclaves a eu lieu sur les côtes d’Afrique par les européens. Il fut fait d’abord par les arabes et plus tard par les portugais, les hollandais, les espagnols, les français et les allemands. C’était un commerce triangulaire entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. L’axe Afrique Amérique (esclaves), l’axe Amérique Europe (produits de luxe) et enfin l’axe Europe Afrique (pacotille).Entre l’adoption des textes et le délai consacré pour leur mise en application, il y a toute une durée dans le temps.L’esclavage a été officiellement aboli en Mauritanie en 1980 puis incriminé en 2007 et classé «crime contre l'humanité » en 2015. Selon le professeur Abdarahmane Ngaïdé, de l’Ucad, la réalité est tout autre. Si l’étape mécanique est révolue, par contre celle mentale, psychologique reste incrustée dans les esprits de certains africains.Nos chérifs Aidara de Banguère en Casamance et ceux des Al kountiyou de Ndiassène sont tous des descendants du Prophète (Psl), malgré leur peau noire. Mais dès qu’il s’agit d’un arabe à la peau blanche, les africains se transforment volontiers en esclaves.

« Mais l'esclavage mental, psychologique, lui, continue de faire florès. C'est pourquoi l'enseignement a un grand rôle à jouer, et cela doit commencer dès l'école primaire. Car, sur le plan de la psychologie collective, la blessure de l'Histoire infligée par l'esclavage peut demeurer vivace au sein de la société et conduire à limiter les ambitions de certains individus, et les amener à s'autocensurer de manière quotidienne. Si l'enseignement de l'histoire doit être utile et servir à quelque chose, au-delà de la transmission rigoureuse de la connaissance des faits passés, c'est certainement contribuer à la libération mentale des individus.

Malheureusement, il est le plus souvent utilisé comme une arme tournée contre quelque chose, voire contre un «groupe» d'individus. Parce qu'il faut le signaler, les «castes», et surtout leurs travers, résistent au temps long de l'histoire.» Mais, monsieur le professeur Ngaïdé,nous faisons face à une troisième étape après celle mécanique et mentale; il s’agit de celle conjoncturelle.

ET KHADDAFI S’EN EST ALLÉ ET BONJOUR LE CHAOS
Une phrase, une seule, et Mouammar Kadhafi serait encore en vie. Et il aurait peut-être fêté ses 65 ans le 19 juin. Il ne serait certainement pas à la tête de la Libye, mais quelque part dans un pays africain pour profiter de ses vieux jours, sous son turban d'exilé. En 2011, alors que la guerre en Libye fait rage et que son régime est au bord du chaos, Kadhafi accepte de se retirer. Pour s'exiler. "Il était d'accord de quitter la Libye avec des conditions", révèle l'ancien ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio sur le plateau de l'émission Opinion (Walf Tv). Il fallait d'abord convaincre les Américains qui, à leur tour, pourraient freiner le Président français Nicolas Sarkozy et l'Otan, qui étaient engagés à fond dans la bataille. Gadio fait ses valises et traverse l'Atlantique. "Je suis allé aux États-Unis et j'ai négocié difficilement, rembobine celui qui fut ministre des Affaires étrangères sous Wade pendant onze ans. Ils m'ont dit qu'ils sont d'accords, mais à condition de l'envoyer (Kadhafi) au Venezuela. Je leur ai dit qu'il n'ira pas au Venezuela ni nulle part, il va rester et mourir en Afrique. "Pendant ce temps, les chefs d'État africains tenaient une réunion à Addis-Abeba, en Éthiopie, sur la Libye. Les États-Unis saisissent la balle au bond. Ils font savoir à Gadio que si les homologues de Kadhafi soutiennent sa démarche et acceptent de mettre dans une résolution la phrase suivante : "Nous exigeons l'arrêt de la guerre et l'ouverture de négociations", ils valideront la solution de sortie de crise. Kadhafi sera épargné. Cet élément de langage ne figurera pas dans la résolution des chefs d'État africains. Pour des raisons que l'ancien chef de la diplomatie sénégalaise n'a pas dévoilées. "La guerre a continué et Kadhafi a été assassiné", regrette Gadio, qui se remémore cet épisode des relations internationales le cœur gros, avec la forte conviction que certains présidents africains sont en partie responsables de la mort de l'ancien guide libyen.

QUAND LES AFRICAINS SONT PRIS EN OTAGE PAR LEURS DIRIGEANTS :
Pour contenir le flux migratoire, les occidentaux ont agi de connivence avec les groupes rebelles libyens; moyennant de fortes sommes d’argent; en les encourageant dans cette pratique odieuse du commerce d’esclaves noirs africains; un crime contre l’humanité; indigne au 21ème siècle.Les dirigeants européens ont la mémoire courte en faisant fi de cet appel mémorable du Président Barack Obama en 2016 du haut de
la tribune des Nations-Unies : « Nous ouvrons notre communauté à nos semblables migrants dans le besoin ». La situation alarmante qui a rabaissé une partie de l’humanité à un niveau de bestialité sans précédent,et dont le monde entier continue de dénoncer avec véhémence, ce sont les dures conditions que les arabes et occidentaux continuent à faire subir aux négro-africains en Lybie, en Mauritanie, dans la plupart des Etats arabes et sans oublier le racisme auquel les africains américains sont confrontés sur leur terre d’origine des États-Unis d’Amérique. Ce

phénomène; n’est pas un fait nouveau selon les nombreux observateurs avertis. Depuis des années, les pêcheurs Guet-Ndariens au Nord du Sénégal, à Saint-Louis, se font canarder comme des animaux par des garde-côtes mauritaniens sans aucune réaction appropriée des autorités sénégalaises. Ce qui est une preuve suffisante que la race noire comparativement à celle juive; sont les éternels damnés de la terre, même si les juifs, par la suite, se sont tirés d’affaires grâce à leur seule volonté et leur détermination sans faille, pour ne plus accepter de se laisser faire. Comment les africains en sont arrivés à ce stade désolant? Pourquoi nos gouvernants sont souvent réactifs et jamais proactifs? Quelle est l’utilité de l’Union africaine? Comment repenser les rapports arabo-africains? Faudrait-il mettre en place une  force expéditionnaire africaine pour délivrer les milliers de victimes? S’inspirer de l’opération Entebbe vers les années 1970, en Ouganda par les forces spéciales israéliennes? Comment nos gouvernants devraient-ils procéder pour fixer leur jeunesse? Quelle stratégie les sociétés civiles africaines en relation avec leurs peuples devraient-elles mettre en place pour proposer un plan de sortie de toutes ces crises avec la mise en place d’une réelle politique de développement où la prospérité, la sécurité et la bonne gouvernance ne seront plus des vains mots ? « Plus jamais ça » devrait être le slogan par lequel tous les jeunes africains devraient s’identifier en le portant fièrement.Le temps de nos dirigeants;qui ont pourtant l’obligation de se soumettre exclusivement aux préoccupations de leurs peuples; n’est pas celui de leurs administrés. Le pouvoir ne devrait pas constituer une sinécure pour la minorité et un enfer pour la majorité.

Des Institutions fortes devraient les contraindre à construire leurs maisons de retraite, à domicilier leurs comptes bancaires, à se soigner avec leurs épouses et enfants dans les hôpitaux de leurs pays respectifs, à y scolariser leurs enfants dans les écoles ou instituts du pays et de cesser d’être à la solde de leurs mentors occidentaux.Nous dénonçons une certaine complicité des gouvernements africains dans leurs responsabilités face à ces actes moyenâgeux. Profitant d’une manière éhontée, des ressourcesfinancières par le biais des transferts d’argent des migrants vers leurs pays d’origine et dont les montants avoisineraient des milliers de milliards. Cette boîte depandores monétaire avec les Accords de Partenariat Economique (APE) qui viendront s’y greffer. Dès lors, l’opinion est en droit de se poser la question suivante : A qui profitera ce jeu de la libéralisation du commerce entre l’Union européenne et l’Union africaine?Pour ironiser, je dirai que l’Ue est un loup dans la bergerie des marchés africains. Et pourtant, René Dumont, Jean Ziegler, Axelle Kabou, Matar Diouf et tant d’autres imminents économistes et politologues nous avaient déjà prévenus mais face à cette naïveté béate de ces dirigeants africains, l’heure du grand retour triomphal de l’histoire dans la vie politiquea sonné.

POURQUOI UN PLAN MARSHALL NORD-SUD ET NON SUD-SUD?
Comment, avec un manque de volonté politique avéré; les gouvernements africains pourraient-ils gagner la guerre contre le sous-développement avec une ignorance des vraies priorités autour de leurs sphères immédiates. Est-il raisonnable pour des pays pauvres comme l’Afrique qui peinent à arriver à une croissance à deux chiffres de se payer des voitures de luxe (8x8, 4x4) avec des prix unitaires qui avoisineraient les 50 millions; au profit de centaines de ministres, députés, sénateurs et hauts-conseillers? Malgré toutes les bonnes décisions et volontés de l’Union européenne pour un semblant d’aide « Plan Marshall » pour développer le continent, tant que les rapports entre gouvernants et administrés ne seront pas assainis ; celles-ci se heurteront toujours à un népotisme et un laxisme de dirigeants paternalistes. Notre Institution la plus sublime, l’Union africaine (UA) a été érigée par la Chine populaire en guise de don, après plus d’un demi-siècle d’indépendance de plus de 50 Etats africains. Ne se désolant pas d’un tel acte ; l’Afrique continue toujours à tendre la main à un jeune Président de moins de 40 ans qui s’appelle Macron qui leur tient un tel discours pour un semblant de plan d’action conditionné : « Je veux dire ici que ce plan d'action de court terme, très rapide, que nous avons mis en œuvre, c'est, me semble-t-il, la réponse la plus immédiate, la plus efficace à ce à quoi nous assistons depuis plusieurs mois et qui est intolérable ; le fait que certains groupes de trafiquants qui sont les trafiquants d'armes, les trafiquants de vies humaines, de drogue et les groupes liés au terrorisme et qui ont fait du désert en Afrique un cimetière et de la Méditerranée, un cimetière. Ce sont les mêmes qui sont profondément liés au terrorisme. Et donc lorsque nous voulons traiter ces sujets, nous traitons la chaîne continue de ces problèmes. »

Persévérant toujours dans sa franchise blessante, Macron pointe du doigt les dirigeants africains qui de par leurs échecs dans leurs politiques d’emploi ;orientent les jeunes dans des choix migratoires en prenant ces routes de la nécessité au péril de leur vie, et qui font vivre les trafiquants parce qu'ils n'arrivent pas à avoir une vie normale et un développement normal dans leur pays : « Solidarité, humanité, efficacité sont les principes qui ont prévalu à l'action que nous souhaitons conduire et aux conclusions du texte d'aujourd'hui en redisant très clairement que tout cela n'a de sens que si cela s'inscrit dans la politique de long terme que nous souhaitons conduire, nous pays européens, en lien avec l'Union européenne, à savoir une politique de développement puisqu’une grande majorité justement de ces migrants qui prennent ces routes de la nécessité au péril de leur vie, font vivre les trafiquants parce qu'ils n'arrivent pas à avoir une vie normale et un développement normal dans leur pays. Et donc la politique de développement que l'Union européenne conduit et que nous conduisons sur le plan bilatéral, doit évidemment être renforcée et c'est ce que ce texte acte aussi, qui nous permettra d'aller en ce sens et c'est le cadre d'ensemble dans lequel nous inscrivons la démarche d'aujourd'hui. »
 
QUI SONT CES LOBBY TAPIS DANS L’OMBRE?
TARIQ RAMADAN, GADIO ET KHADAFI : LES VRAIES RAISONS D’UNE CHASSE AUX SORCIERES
 
L’article titré : «LE MALI, LA FRANCE ET LES EXTRÉMISTES» (Tariq Ramadan) sera la goutte d’eau de trop qui débordera du vase; que l’occident ne pardonnera jamais au professeur Tariq Ramadan de l’Université d’Oxford et quiaura été à l’origine de cette campagne de diabolisation contre lui; menée de mains de maîtres par ses détracteurs pour une histoire de harcèlement sexuel; Kadhafi avec ses pléthores de projets satellitaires, monétaires pour une vraie indépendance économique de l’Afrique et le dernier et pas des moindres, Gadio avec le dossier sur les vraies raisons de l’assassinat de Mouammar Kaddafi; une patate chaude qu’il détenait entre ses mains[[NG1]]url:#_msocom_1  , telles sont les explications de ces chasses aux sorcières contre ces imminents intellectuels panafricanistes et tiers-mondistes hors pair, qui mériteraient autre chose de plus honorable qu’une ignominie de cette sortecomme les occidentaux savent si bien le faire. Ce jusqu’au-boutisme haineux de la manière la plus irrévérencieuse; colle parfaitement à leur nature colonialiste et impérialiste séculaire : «Tout sauf l’éveil des consciences africainesChaque africain devrait s’approprier cet article comme bréviaire.
 
VOICI,CI-APRÈS,  L’ARTICLE
(Tariq Ramadan) : «Le peuple ami malien vaut bien que l’on défende son sang, sa liberté et sa dignité quand on sait, accessoirement, ce que peut recéler son désert de gaz et de pétrole. Ce ne sont pas les ressources minières du nord du Mali qui sont un mirage mais bien la réalité de la décolonisation.»Le monde observe, et la classe politique française semble unanime sur le principe d’une intervention militaire au Nord du Mali contre les «islamistes», «djihadistes», «extrémistes». D’aucuns reprochent certes au gouvernement de s’être engagé seul mais ils estiment « juste » la décision de mener une action militaire.Le Président français, François Hollande, qui semblait perdu au cœur d’un gouvernement confus, redore son blason et se refait une image d’homme d’Etat, de chef de guerre, qui veut « détruire l’ennemi », « l’empêcher de nuire ». C’est donc au Nord du Mali que la France voit se refléter, enfin, l’image d’un Président fort, déterminé, installé à Paris. Il faut commencer par le commencement et prendre une position claire.

L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafijihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme. Leur compréhension de l’islam, leur façon d’instrumentaliser la religion et de l’appliquer en imposant des peines physiques et des châtiments corporels de façon odieuse est inacceptable. Encore une fois la conscience musulmane contemporaine, et internationale, doit s’exprimer haut et fort, le dire et le répéter, cette compréhension et cette application de l’islam sont une trahison, une horreur, une honte et les premiers à devoir s’y opposer devraient être les musulmans eux-mêmes et les Etats des sociétés majoritairement musulmanes. Politiquement, intellectuellement et avec toute la force de leur conscience et de leur cœur. Cette position ne doit souffrir aucune compromission.


A cette ferme position de principe, il faut ajouter l’analyse géostratégique et éviter de confondre la clarté de la position morale avec la naïveté d’une position politique binaire simpliste : être contre les extrémistes jihadistes reviendrait-il donc forcément à être en accord avec la politique française dans la région? L’expression « Etre avec nous ou contre nous » de George W. Bush est fondamentalement fausse et dangereuse dans sa substance autant que dans ses conséquences. Derrière l’engagement « noble » de la France aux côtés des peuples africains en danger, il demeure certaines questions qu’il faut poser explicitement. L’Occident en général, et la France en particulier, a oublié les peuples pendant des décennies sous les dictatures tunisiennes, égyptiennes et libyennes avant de chanter les louanges des «révolutions», du « printemps arabe » et de la liberté.

En Lybie, l’intervention humanitaire avait des aspects troubles, des parfums d’intérêts pétroliers et économiques peu dissimulés, voire assumés. Quelques mois plus tard, la France interviendrait au Nord du Mali pour le bien du peuple, avec cette seule intention de protéger ce pays « ami » du danger des extrémistes désormais alliés des rebelles touaregs. L’absence de données économiques et géostratégiques dans la présentation politique et médiatique des faits est troublante. On ne dit rien, en sus, de l’histoire longue, et plus récente, des alliances de la France avec les gouvernements maliens successifs.

Tout se passe comme si la France exprimait soudain sa solidarité politique de façon gratuite, généreuse et sans calcul. Or dans les coulisses des bouleversements politiques récents, la France n’a eu de cesse d’interférer, de faire pression, d’écarter les acteurs maliens gênants (politiques ou militaires) et de créer des alliances utiles, aux sommets de l’Etat comme sur les terrains tribal, civil et militaire. Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat le 22 mars 2012, a été grandement fragilisé et isolé après la chute du colonel Kadhafi. Il semble avoir payé le prix de sa politique vis-à-vis du Nord et de ses vues quant à l’attribution des futurs marchés d’exploitation pétrolière. Les liens (parfois difficiles) de la France avec l’organisation sécessionniste, « Le Mouvement National de Libération d’Azawad » (MNLA), ne sont un secret pour personne et permettaient d’établir une zone de fracture entre le Sud et le Nord du Mali bien utile à la lumière des visées d’exploitation de richesses minières très prometteuses. La présence de l’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et son alliance avec les tribus touaregs dans le Nord a été, depuis 3 ans (et davantage encore dans les faits), un autre facteur justificatif de la présence militaire française dans la région (et qui s’est proprement officialisée depuis le lancement de «la guerre» il y a quelques jours).


Le gouvernement français et les responsables des multinationales du gaz et du pétrole ont toujours, officiellement, relativisé ou minimisé les découvertes en matière de ressources minières dans la région sahélienne entre la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie (on a même parlé de « mirage malien »). Pourtant les données sont bien plus connues et certifiées qu’on ne le laisse entendre et Jean François Arrighi de Casanova, le directeur Afrique du Nord de Total, n’a pas hésité à parler « d’un nouvel Eldorado » avec d’immenses découvertes gazières et pétrolifères. La région n’a pas moins de cinq bassins des plus prometteurs. Le bassin de Touadenni, à la frontière mauritanienne, a déjà révélé l’importance de ses ressources. Il faut y ajouter les bassins du Tamesna et des Iullemeden (frontaliers avec le Niger), le bassin de Nara (proche de Mopti) et le graben de Gao. L’Autorité pour la Recherche Pétrolière (AUREP) confirme le potentiel du sous-sol du nord Mali en matière de ressources minières (essentiellement gaz et pétrole).

Le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont les premiers concernés et – avec la chute du colonel Kadhafi – les perspectives d’exploitation se sont ouvertes pour les compagnies françaises (au premier chef Total), italiennes (ENI) et algérienne (Sipex, filiale de Sonatrach) qui ont déjà investi plus de 100 millions de dollars (selon les estimations) en études et forages malgré les difficultés dues à l’aridité et à l’insécurité. Le peuple ami malien vaut bien que l’on défende son sang, sa liberté et sa dignité quand on sait, accessoirement, ce que peut receler son désert de gaz et de pétrole. Ce ne sont pas les ressources minières du nord du Mali qui sont un mirage mais bien la réalité de la décolonisation. Certaines questions ne sont-elles pas légitimes au demeurant ? Nul ne peut nier l’existence de groupes violents extrémistes et radicalisés qui ont une compréhension coupable et inacceptable de l’islam.

Nous l’avons dit, il faut les condamner. Il faut constater que ces groupes ont des stratégies politiques contradictoires et ont une fâcheuse tendance à s’installer aux lieux exacts où les ressources minières sont un enjeu capital. On le savait en Afghanistan (dans une région immensément riche de pétrole, gaz, or, lithium, etc.) et voilà – on ne comprend pas bien pourquoi – que les « fous » extrémistes s’installent dans le Sahel malien pour y appliquer leur « shari’a » inhumaine et si peu islamique. Dans le Sahel désertique ! Que l’on nous entende bien, il n’y a pas doute sur l’existence de ces groupuscules extrémistes mais il y a des questions légitimes sur leur infiltration possible (les services de renseignements américains, comme européens, ont admis faire usage de l’infiltration en s’appuyant sur des agents instigateurs). Leurs lieux d’installation et leurs méthodes d’opération pourraient bien être encouragés et orientés : on le savait avec George W.Bush, on le voit au Mali, on peut faire un usage utile « des terroristes ». Un chef militaire malien nous disait son trouble lors de notre dernière visite : « On a ordre de les exterminer, de les ‘détruire’ (sic), même quand ils sont désarmés. Pas de prisonniers !

On fait tout pour les rendre fous et les radicaliser». Etonnante stratégie de guerre en effet. Plus largement, le Canard Enchaîné révèle que l’allié de la France, le Qatar, aurait signé un accord avec Total – quant aux exploitations du Sahel – et, paradoxalement, soutiendrait financièrement et logistiquement des groupes radicalisés tels que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ». Si les faits sont avérés, s’agirait-il d’une contradiction ? Ou alors d’une façon d’encourager et de pousser les pyromanes (extrémistes) afin de rendre utile, nécessaire et impérative l’action des pompiers (français) ? Une répartition des rôles entendue, particulièrement efficace, et tellement cynique. Le monde observe et la récente prise d’otages en Algérie va davantage encore mobiliser les sentiments nationaux en soutien de l’opération militaire.

Des otages américains, anglais, norvégiens, etc. et ce sur le sol algérien : les enjeux dépassent désormais la France. Le peuple malien se réjouit en majorité mais beaucoup ne sont pas naïfs : la France amie est surtout amie de ses intérêts et sa façon d’intervenir sélectivement (en Lybie ou au Mali et non en Syrie ou en Palestine) n’est pas nouvelle. La politique biaisée de la « France-Afrique » est terminée nous disait-on, les colonisations politique et/ou économique ont fait long feu, l’heure de la liberté des peuples, de la dignité des nations et de la démocratie a sonné ! Il faudrait donc que l’on adhère béatement à cette hypocrisie générale. Il faut dénoncer les extrémistes, il faut condamner leurs actions et l’instrumentalisation de la religion et des cultures mais vient un jour où il faut aussi regarder les responsabilités en face. Aux Etats africains et arabes qui oublient les principes élémentaires de l’autonomie et de la responsabilité politiques (et ceux du respect de la dignité de leur peuple) ; aux élites africaines et arabes, et à nous tous, qui sommes si peu capables de proposer une vision claire de l’indépendance politique, économique et culturelle ; aux peuples qui se laissent emporter par les émotions populaires et les mirages « des puissance amies »... à nous tous, politiques, intellectuels et citoyens préoccupés par la dignité et la justice dans les pays du Sud, il faut renvoyer le miroir de notre responsabilité ultime quant à ce qui advient sous nos yeux.

La « destruction » des extrémistes djihadistes du Nord du Mali n’est pas une promesse de liberté du peuple malien mais, à long terme, une forme sophistiquée d’aliénation nouvelle. Pourtant, jamais comme aujourd’hui les forces de résistance des pays du « Global South » (avec les mouvements politiques et intellectuels engagés au Nord), jamais ces forces, disions-nous, n’ont eu autant d’opportunités d’ouvrir d’autres horizons et une marche nouvelle vers leur liberté. On ne voit rien aujourd’hui que cette euphorie, cette célébration ou ce silence, face à l’action libératrice de la France et de la « communauté internationale » qui unanimement la soutient.

Comme si le Moyen Orient et l’Afrique avaient accepté d’être soumis encore devant les dernières cartouches tirées par cet Occident meurtri et mourant de ses doutes et des crises économiques, politiques et identitaires qui le traversent. Le meilleur service que l’Afrique peut se rendre à elle-même, et à l’Occident, ce n’est pas de plier face à la nostalgie et aux délires de puissance de ce dernier, mais de lui résister avec dignité et cohérence au nom des valeurs même que l’Occident et la France défendent et qu’ils trahissent pourtant quotidiennement au gré de leurs politiques mensongères et hypocrites en Amérique du Sud, en Afrique comme en Asie. Le Nord du Mali est un révélateur qui donne la chair de poule : voilà un peuple qui chante sa libération politique laquelle est associée à son nouvel enchainement et étouffement économiques ; voilà des politiques et des intellectuels africains ou arabes qui sourient et applaudissent (conscients ou inconscients, naïfs, arrivistes ou compromis). L’hypocrisie et la lâcheté de ces derniers n’est somme toute que le miroir de l’hypocrisie et de la manipulation des grandes puissances.»


QUAND LE PRÉSIDENT MACKY S’AGITE ET MENACE
Merci à la chaîne de télévision américaine CNN d’avoir lancé l’alerte pour une première fois bien après que nos chaînes locales l’eussent fait avant elle mais sans aucune réaction de la part des gouvernants. Seulement le ridicule ne tue jamais en Afrique.

Pour rappel, 2500 sénégalais ont été rapatriés depuis le début de l’année 2017, il en resterait 500 autres qui attendent d’être secourus. Et combien parmi eux, auraient perdu la vie ou seraient disparus? That is the question!Après une soixantaine d’années d’indépendance, les différents dirigeants qui se sont succédés, ont laissé un continent en agonie, où il n’y a aucune politique mise en place pour faciliter le rapprochement des peuples autour d’une langue commune africaine comme le Swahili, le Puulaar ou le Lingala à travers laquelle, des centaines de millions d’africains pourraient s’y retrouver. A la place de ces prises de décisions de taille, le culte de la personnalité chez les présidents africains ; avec l’instauration d’effigies imprimées dans leur monnaie locale, les artères ou les tissus pour s’idolâtrer avec la complicité de leurs éternels maîtres occidentaux ; a été privilégié.Le Président MackySall, a annoncé depuis Abuja au Nigéria, mardi 21 novembre 2017, suite au crime contre l’humanité sur le commerce d’esclaves noirs africains en Libye ; que «  Ce commerce de la honte qui réveille au 21ème siècle les démons de l’esclavage, n’est pas seulement la pire forme des violations des droits de l’homme mais c’est une offense à la conscience universelle qui ne devrait en aucun cas rester impunie. »

Poursuivant sur cette lancée, il affirmera que « Le Sénégal a officiellement condamné ces actes odieux. Ce matin même, j’ai demandé la convocation du chargé d’affaires de l’Ambassade de la Libye à Dakar, pour que le ministre des affaires étrangères lui notifie notre réprobation face à une telle ignominie. » Toujours dans son intervention, il invitera ses collègues africains et la communauté internationale à porter le combat« Le Sénégal restera mobiliser dans toutes les instances internationales, y compris, comme l’a souhaité un certain nombre de chef d’Etat, dont le président Isoufou du Niger, au prochain sommet de l’UA-l’UE, pour que les auteurs et les complices de ces actes inqualifiables soient recherchés et traduits devant les juridictions internationales pour démanteler ces réseaux criminels.

L’Union africaine (Ua) ne devrait pas être en reste pour sanctionner l’absence de réaction des autorités libyennes face à ce commerce abject. Il me parait important, du haut de cette tribune du Parlement de la Cedeao, ici à Abuja, que le président de la Commission de cette Institution, engage les concertations nécessaires pour une action coordonnée et immédiate des Etats membres, en vue d’un rapatriement sans délai de l’ensemble des ressortissants africains présents sur le territoire libyen.»


Conclusion :
Aux Etats africains et arabes qui oublient les principes élémentaires de l’autonomie et de la responsabilité politiques (et ceux du respect de la dignité de leur peuple) ; aux élites africaines et arabes, et à nous tous, qui sommes si peu capables de proposer une vision claire de l’indépendance politique, économique et culturelle ; aux peuples qui se laissent emporter par les émotions populaires et les mirages «des puissances amies»... à nous tous, politiques, intellectuels et citoyens préoccupés par la dignité et la justice dans les pays du Sud, il faut renvoyer le miroir de notre responsabilité ultime quant à ce qui advient sous nos yeux. La « destruction » des extrémistes djihadistes du Nord du Mali n’est pas une promesse de liberté du peuple malien mais, à long terme, une forme sophistiquée d’aliénation nouvelle.

Pourtant, jamais comme aujourd’hui les forces de résistance des pays du «Global South» (avec les mouvements politiques et intellectuels engagés au Nord), jamais ces forces, disions-nous, n’ont eu autant d’opportunités d’ouvrir d’autres horizons et une marche nouvellevers leur liberté. Ne donnons pas raison à Sarkozy qui s’obstine dans sa logique de casser la dynamique africaine, à dire que l’Afrique et les africains ont raté le train de l’histoire, où à Macron qui donne une vision vraiment simpliste sur le retard économique de l’Afrique qui serait lié à sa démographie galopante. L’avenir de ce monde est entre les mains des africains à travers une jeunesse bien éduquée et bien formée; encadrée par une société civile forte et bien organisée. Ce continent comptera en 2050 près de 2,4 milliards d’habitants avec un espace Cedeao qui regroupe un marché de 300 millions de consommateurs. La prospérité de l’Afrique passera aussi par le développement des infrastructures notamment l’énergie, source de valeur ajoutée et de création de milliers d’emplois pour les jeunes.

 Par l’adjudant en retraite Ndiapaly GUEYE,
Secrétaire  général du Front pour l’Ouverture, l’Unité et la Défense de la République (FOUDR),

Ancien présentateur de l’émission radiophonique « Armée-Nation » à la RTS,
Diplômé de la DefenseLanguage Institute (DLI) - Diplômé de la Defense Information School (DINFOS) aux Etats-Unis d’Amérique,
Spécialiste en Relations publiques.

 


Jeudi 7 Décembre 2017 - 11:03


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