La sonnerie aux morts a retenti en pleine rue à Sétif. Le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, s'est recueilli devant le monument érigé en souvenir de Saal Bouzid, la première victime algérienne des massacres du 8 mai 1945.
Un symbole qu'a salué le ministre algérien des Moudjahidines, Tayeb Zitouni, venu lui aussi déposer une gerbe de fleurs devant le mausolée : « C’est une journée importante. Ça rentre dans l’histoire des deux pays. Je pense qu’il sera suivi d’autres pas dans le renforcement des relations bilatérales entre l’Algérie et la France. »
Un « moment fort » des relations franco-algériennes
Pour le secrétaire d’Etat français, il ne s’agit pas de repentance, mais bien d’une reconnaissance des souffrances causées au peuple algérien, « tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont souffert, qui ont combattu, qui sont morts pour la France, qui sont morts ici à Sétif dans des évènements tragiques, à un moment où la France a manqué à ses idéaux. Je crois que c’était tout à fait logique qu’un ministre vienne - c’est la première fois -, après nos ambassadeurs qui sont venus dire ce que le président de la République a affirmé très fort. On ne peut pas se projeter dans l’avenir sans connaître notre histoire. Cette histoire, elle est partagée, elle est collective. Ces gestes sont des moments forts dans le cadre des relations franco-algériennes », a commenté Jean-Marc Todeschini.
Le responsable français a précisé rapidement qu’il ne souhaitait oublier aucune mémoire dans cette histoire tragique. Sur le livre d’or qu’il a signé après sa visite du musée national, il a indiqué rendre hommage aux victimes algériennes et européennes de Sétif, de Guelma et Kherrata. « J’invite Français et Algériens, au nom de la mémoire partagée par nos deux pays, à continuer d’avancer ensemble vers ce qui les réunit », a ajouté le secrétaire d’Etat.
La longue route de la reconnaissance des massacres de Sétif
En 2005 déjà, l’ambassadeur de France, Hubert Colin de Verdière, avait qualifié les massacres du 8 mai 1945 de « tragédie inexcusable ». A nouveau, en 2008, le représentant de la France en Algérie, Bernard Bajolet, avait estimé que ces massacres avaient « fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d’une tache indélébile ».
Devant les deux chambres réunies du Parlement algérien, le président français François Hollande a reconnu de son côté en décembre 2012 « les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien ».
Un geste symbolique
Après ces déclarations, il fallait proposer un geste, un symbole, a estimé l’entourage du secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini. Ce fut celui-là : un moment de recueillement devant le monument à la mémoire de Saal Bouzid, la première victime algérienne des massacres.
C’est la première fois qu’un responsable gouvernemental français effectuait ce geste. Pour éviter toute polémique dans une mémoire encore meurtrie, le secrétaire d’Etat français a aussitôt indiqué qu’il commémorait également les victimes françaises ou européennes des massacres. Il a aussi rendu hommage aux juifs, aux musulmans et aux chrétiens qui se sont battus pour la France en se rendant à la nécropole du Petit lac à Auran.
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