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Gambie: les appels se multiplient pour arrêter l'exécution de condamnés à mort

Les appels à épargner près de 40 prisonniers dans le couloir de la mort en Gambie se sont multipliés mardi, après l'annonce officielle de l'exécution de neuf condamnés à la peine capitale, alors qu'une ONG a appelé à isoler le président gambien Jammeh jugé "dangereux pour l'Afrique".



Gambie: les appels se multiplient pour arrêter l'exécution de condamnés à mort
Lundi soir à Banjul, le ministère gambien de l'Intérieur a publié la liste de neuf prisonniers passés par les armes dimanche, affirmant que tous avaient épuisé leurs recours. Une femme et d'anciens militaires figurent parmi eux.

Les ONG de défense des droits de l'Homme ont été les premières à condamner ces exécutions qu'avaient promises, sans dates et sans nombre précis, le président gambien Yahya Jammeh dans un message à la Nation les 19 et 20 août.
Amnesty International s'est déclarée "consternée" et a exhorté les autorités gambiennes "à faire en sorte qu'aucune nouvelle exécution n'ait lieu".

Les proches des neuf fusillés n'ont pas été préalablement informés de leur exécution et 38 détenus demeurant dans le couloir de la mort sont privés de communication avec leurs familles, selon Amnesty.
Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho, ONG basée à Dakar), a lui dénoncé "un cas de folie à la tête d'un Etat, un paranoïaque à la tête de la Gambie et c'est dangereux pour l'Afrique", a-t-il affirmé, en réclamant "un isolement total de Yahya Jammeh".
Ex-militaire, Yahya Jammeh, 47 ans, dirige d'une main de fer ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal depuis un putsch en 1994. Elu en 1996 et réélu trois fois (2001, 2006, 2011), il se pose en homme aux pouvoirs mystiques et se dit notamment capable de "guérir" le sida.

Les Etats-Unis ont exhorté la Gambie à cesser "immédiatement" les exécutions. La France, le Commonwealth - dont la Gambie est membre - ont regretté ces exécutions et pressé Banjul de ne pas les poursuivre.
Le président sénégalais Macky Sall a lui annoncé mardi soir avoir demandé que l'ambassadeur gambien au Sénégal soit convoqué pour lui notifier sa protestation après l'exécution, à l'insu de Dakar, de deux Sénégalais.
Détenus dans un "isolement de fait"

Le Parti pour la démocratie et le progrès de la Gambie (GPDP), une formation de l'opposition gambienne, a dénoncé de son côté les exécutions, les qualifiant d'acte "insensé", et a appelé le président Jammeh à quitter le pouvoir. L'annonce par M. Jammeh du projet d'exécution de tous les condamnés à mort avait déjà suscité l'inquiétude d'organisations de défense des droits de l'Homme et de plusieurs pays et institutions, qui l'ont pressé d'y renoncer, en vain.

Le nombre de prisonniers visés n'a jamais été officiellement communiqué en Gambie mais dans un communiqué conjoint le 23 août, la Raddho et deux autres ONG basées à Dakar avaient fait état de 47 condamnés à mort détenus en Gambie, incluant, onze prisonniers politiques et huit malades mentaux.

Le journal privé sénégalais Le Quotidien en publiait la liste le lendemain: 39 Gambiens et huit Ouest-Africains (du Sénégal, du Mali, de Guinée-Bissau et du Nigeria). Dans le lot, figurent sept officiers gambiens condamnés en juillet 2010 pour trahison et tentative de coup d'Etat en novembre 2008, et certains des fusillés de dimanche.
Selon ces listes et le décompte d'Amnesty, 38 détenus demeurent donc dans le couloir de la mort en Gambie. Des sources judiciaires locales ont fait état récemment auprès de l'AFP d'un nombre plus important de condamnés à mort. Amnesty soutient que les conditions de détention dans le couloir de la mort en Gambie, "déjà considérées comme effroyables (...), se sont aggravées avec une sécurité accrue depuis la semaine dernière", ce qui met les détenus dans un "isolement de fait".

Banjul a déjà prévenu qu'il ne renoncerait pas aux exécutions: "toutes les peines prescrites par la loi seront appliquées à la lettre, y compris la peine capitale", avait assuré lundi le ministère gambien de l'Intérieur. Mardi, des policiers en civil étaient déployés à Banjul et personne ne souhaitait aborder le sujet de peur d'avoir affaire à un agent de renseignement, a-t-on constaté.

AFP


Mercredi 29 Août 2012 - 12:51


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