Cyrille Bret : La reprise de Soledar par les troupes russes – si elle est avérée – constitue le premier véritable succès militaire sur le terrain depuis maintenant six mois pour le commandement russe, qui intervient dans une région que les Russes considèrent comme leur bastion. Pour eux, ce serait véritablement marquer un coup d’arrêt à la série de revers qu’ils ont subis depuis les contre-offensives ukrainiennes commencées en août. Et ce serait, en tout cas c’est ainsi que les autorités voudraient le présenter, le premier pas vers une offensive cet hiver, notamment une offensive dans le Donbass, dans une région qui est absolument stratégique pour le projet politique et pour le projet militaire de la présidence Poutine. En fait, ce qui est absolument essentiel pour les autorités russes, c’est d’abord de juguler la série de revers, ensuite de montrer qu’elles sont capables de reprendre des villes, parce que la plupart des succès ont été remportés dans des localités de moindre importance, dans des régions qui sont vides, et de montrer qu’elles sont capables, même dans des conditions qui ne sont pas bonnes, de reprendre une localité.
Le leadership russe souhaite marquer un nouvel élan dans son offensive en Ukraine. Cette bataille augure-t-elle d'une offensive de plus grande ampleur dans les mois qui viennent ?
Le système politique, le système administratif, le système économique et le système militaire russes sont en train de se reconfigurer pour mener en 2023, sur plusieurs mois, une offensive d’ampleur : changement de commandement militaire dans le sens d’un plus grand professionnalisme, changement également dans la gestion de l’appareil économique avec un développement considérable du contrôle de l’État, repositionnement des cercles de décisions, et le clergé aussi avec le retour sur le devant de la scène du patriarche Kirill. Tous ces éléments économiques, militaires, médiatiques, politiques, religieux ou du moins cléricaux, annoncent une offensive prolongée, une offensive très dure à partir du milieu de l’hiver et durant le printemps pour essayer d’emporter le succès que la Russie n’a pas réussi à obtenir en 2022. Et c’est de très mauvais augure pour les populations civiles ukrainiennes.
Dans un rare signe de reconnaissance, l'armée russe a salué vendredi les actions courageuses des combattants du groupe de mercenaires russes Wagner à Soledar. Omniprésent dans les médias et en rivalité ouverte avec le ministère de la Défense russe, le chef du groupe Wagner Evgueni Prigojine ne cache pas ses ambitions politiques...
La guerre en Ukraine et les revers militaires successifs ont ouvert une question qui restait taboue qui est celle de la succession. Durant plus de deux décennies, le président Poutine a méthodiquement sapé toute émergence d’un véritable dauphin et cette crise ouvre des possibilités à l’expression de rivalités. On le voit aujourd’hui avec Evgueni Prigojine qui se met en scène comme celui qui a jugulé les revers militaires russes grâce à sa société de militaires privés et il pose désormais sa société de mercenaires non plus comme un instrument d’intervention lointain en Syrie, en Libye, en Afrique occidentale et en Afrique centrale, mais comme une véritable composante de l’armée régulière russe. Et à ce titre, il se met en scène comme dépositaire de la sécurité nationale russe. Oui, c’est une période où s’ouvrent des rivalités, d’abord pour obtenir la confiance du leader, et d’autre part, pour se positionner comme la suite. Et donc, si une personnalité émerge sur la scène nationale et sur la scène internationale, ça pourra susciter un rival pour le président.
Le leadership russe souhaite marquer un nouvel élan dans son offensive en Ukraine. Cette bataille augure-t-elle d'une offensive de plus grande ampleur dans les mois qui viennent ?
Le système politique, le système administratif, le système économique et le système militaire russes sont en train de se reconfigurer pour mener en 2023, sur plusieurs mois, une offensive d’ampleur : changement de commandement militaire dans le sens d’un plus grand professionnalisme, changement également dans la gestion de l’appareil économique avec un développement considérable du contrôle de l’État, repositionnement des cercles de décisions, et le clergé aussi avec le retour sur le devant de la scène du patriarche Kirill. Tous ces éléments économiques, militaires, médiatiques, politiques, religieux ou du moins cléricaux, annoncent une offensive prolongée, une offensive très dure à partir du milieu de l’hiver et durant le printemps pour essayer d’emporter le succès que la Russie n’a pas réussi à obtenir en 2022. Et c’est de très mauvais augure pour les populations civiles ukrainiennes.
Dans un rare signe de reconnaissance, l'armée russe a salué vendredi les actions courageuses des combattants du groupe de mercenaires russes Wagner à Soledar. Omniprésent dans les médias et en rivalité ouverte avec le ministère de la Défense russe, le chef du groupe Wagner Evgueni Prigojine ne cache pas ses ambitions politiques...
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