Sinjar est désormais un véritable champ de bataille. Depuis cinq jours, 24 heures sur 24, la lutte y est acharnée. Les tirs sont sans répit. L'objectif des Kurdes n'est pas atteint, et sur la ligne de front, les ambulances évacuent les blessés les uns après les autres. Beaucoup de combattants perdent la vie. Les forces kurdes disposent pourtant d’artilleries lourdes, mais pour le général peshmerga Hashti Kotcher, il est hors de question de déployer les grands moyens au milieu d’une zone d’habitations. « Nous ne voulons pas utiliser des missiles pour ne pas détruire les infrastructures de base. Nous voulons y aller étape par étape », dit-il.
Le drapeau noir des jihadistes flotte sur les deux tiers de la ville, qui est en train de brûler. Les forces de l'Etat islamique ont en effet incendié plusieurs immeubles, desquels s’élèvent des colonnes de fumée noire. Leur but est de brouiller la visibilité des avions de la coalition internationale qui survolent Sinjar. Car comme à Kobane, ville du Kurdistan syrien récemment débarrassée des jihadistes, l’aviation de la coalition est en appui des troupes au sol.
Vêtements, carcasses ; les routes portent les stigmates de la guerre
Selon les peshmergas, la victoire est toute proche, d’autant que les renforts sont arrivés. Les combattants kurdes de Turquie, hommes et femmes, ont volé au secours de Sinjar par centaines. Nojine Amad, une Kurde de 31 ans, coordonne les opérations : « Nous ne cèderons pas à Sinjar, assure-t-elle. Nous ne quitterons pas les lieux tant que la ville ne sera pas libérée. Lorsque des Kurdes sont opprimés ou menacés, peu importe où ils se trouvent, le mouvement révolutionnaire du PKK sera là pour les défendre. Il faut aider les civils. Nous aidons les Yézidis, comme nous avons aidé la population de Kobane. »
La route qui mène à la ville est déjà sécurisée. Néanmoins, elle porte encore les stigmates des derniers jours de combats. Des dizaines de véhicules calcinés jonchent les abords des voies. A côté de ces voitures, on remarque aussi plein de vêtements éparpillés au sol. Ce sont ceux des habitants de Sinjar qui, pris de court par les jihadistes, avaient tout abandonné sur place et pour fuir à pied. Dans cette région, les jihadistes se replient depuis quelques jours, certes, mais sur leur chemin, ils sèment la désolation. Ils ont miné les routes et piégé les différentes bâtisses. Sur ces dernières, ils ont tagué, en signe de défiance : « L’Etat islamique demeurera ».
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