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L'Irak s’enfonce dans le chaos

Un attentat à la voiture piégée sur un marché de Sadr City, le quartier chiite de Bagdad, a fait au moins 7 morts ce mardi 17 juin. L'explosion a également fait 20 blessés alors que les jihadistes de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) tentent de s'approcher de la capitale irakienne. L'armée, au sein de laquelle le Premier ministre Nouri al-Maliki vient de limoger quelques officiers supérieurs, semble tenir ses positions autour de la ville. Elle a repoussé une attaque des insurgés radicaux sunnites à Bakouba, à 60 kilomètres à peine au nord de Bagdad.



Quelque 200 000 personnes, soit la moitié de la population de Tal Afar et ses environs, ont fui ces derniers jours.
Quelque 200 000 personnes, soit la moitié de la population de Tal Afar et ses environs, ont fui ces derniers jours.

En ordre de bataille, l’armée et la police irakienne ont rassemblé leurs forces. Elles sont parvenues à repousser l’attaque insurgée contre Bakouba. Dans la nuit, des combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant lancent leur offensive. Armés de fusils d’assaut, ils réussissent à prendre plusieurs quartiers de la ville et en gardent le contrôle durant plusieurs heures. Mais dans la matinée ce mardi, les forces de sécurité irakiennes parviennent à les chasser et les secteurs tombés repassent sous le contrôle des troupes gouvernementales.

A travers cette première attaque jihadiste contre la ville de Bakouba, l’objectif de l’EIIL est clairement affiché : les extrémistes veulent poursuivre leur avancée en direction de Bagdad.

Une série d'attentats à Bagdad

Seulement voilà, afin de les arrêter, l’armée et la police irakiennes ne doivent pas seulement les combattre sur un seul front. Ces jihadistes extrêmement armés et bien entraînés sont alliés aux tribus sunnites.  Et c’est d’ailleurs à partir de ces zones sunnites situées aux portes de la capitale qu’ils mènent leur offensive.

Les forces Irakiennes affirment ces derniers jours contrer l'offensive jihadiste au nord de Bagdad, mais cette affirmation est démentie ce mardi matin par la prise par ces mêmes insurgés sunnites de l’EIIL de Tal Afar,  ville stratégique, située à 380 kilomètres au nord-ouest de Bagdad. Quelque 200 000 personnes, soit la moitié de la population de Tal Afar et ses environs, ont fui ces derniers jours, selon un responsable municipal.

Ce mardi encore, la police irakienne a annoncé avoir découvert les corps de 18 membres des forces irakiennes exécutés à 15 kilomètres à l'est de la ville sunnite de Samarra (110 kilomètres au nord de Bagdad). Les corps portaient des impacts de balle dans la tête et la poitrine, a précisé un colonel de police.


Dans le même temps, au moins 21 personnes sont mortes dans une série d'attentats 
à Bagdad. Au moins 11 personnes ont été tuées et 20 blessées en début de soirée dans l'explosion d'une voiture piégée sur un marché dans le quartier majoritairement chiite de Sadr City, dans le nord de Bagdad. Un caméraman irakien a été tué et un correspondant de la même chaîne de télévision blessé au nord de la capitale alors qu'ils couvraient l'offensive des jihadistes.

A Fallouja, ville située à 60 kilomètres à l'ouest de Bagdad et tenue par des insurgés depuis plus de cinq mois, des bombardements ont fait 4 morts et 3 blessés, a indiqué un médecin à l'hôpital de cette ville.

Le gouvernement, dominé par les chiites, s'en est vivement pris à l'Arabie Saoudite sunnite, l'accusant de financer les groupes insurgés. L'Arabie Saoudite avait ouvertement accusé Nouri al-Maliki d'avoir conduit l'Irak au bord du gouffre par sa politique d'exclusion des sunnites et réclamé la formation d'un gouvernement d'entente nationale. Ce mardi, le Premier ministre a limogé plusieurs officiers supérieurs des forces de sécurité qui ont échoué à contrer l'avancée des jihadistes dans le pays.

Inquiétude internationale

La progression de l'Etat Islamique en Irak et au Levant menace la stabilité de l'Irak et de la région depuis maintenant quelques semaines. A l'occasion de la 26e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies, a fait le point sur les différents conflits qui sévissent dans le monde. Il a exprimé notamment son inquiétude face à l'avancée des jihadistes en Irak.

 

Je suis très inquiet de la détérioration rapide de la sécurité en Irak, notamment avec les informations faisant état d’exécutions sommaires de masse perpétrées par l’Etat islamique en Irak et au Levant. Il y a un risque important de voir davantage de violences sectaires à grande échelle en Irak et au-delà de ses frontières. J’appelle l’ensemble des dirigeants irakiens, politiques, militaires, religieux et les diverses communautés à s’assurer que leurs partisans évitent les représailles afin de combattre cette menace vitale pour le pays. Un dialogue ouvert est la clé d’un bon gouvernement. Une telle instabilité politique est souvent le terreau des terroristes et des extrémistes qui s’infiltrent à l’intérieur des sociétés.

Source : Rfi.fr


Mercredi 18 Juin 2014 - 00:12