« Consterné et attristé » : c'est par ces mots que le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réagi à l'assassinat du témoin clé d'une affaire de violences policières, dans la soirée du vendredi 5 décembre. Il était alors aux environs de 20 heures quand Marius van der Merwe a été abattu de deux balles de AK-47 dans sa voiture, sous les yeux des membres de sa famille « traumatisés ». « Ils ont frôlé la mort dans des circonstances laissant penser que le courageux témoignage de Van der Merwe a provoqué la colère de certains éléments de notre société qui veulent saper l'État de droit et freiner la recherche de la vérité », a encore ajouté le chef de l'État.
L'assassinat de Marius van der Merwe est intervenu trois semaines après que cet ancien policier a témoigné anonymement devant la commission ultra médiatisée qui enquête sur des liens présumés entre le crime organisé et la police. Ce dernier avait alors notamment raconté aux juges comment certains de ses supérieurs lui avaient ordonné de faire disparaître le corps d'un suspect décédé en garde à vue. « J'ai compris que si je ne le faisais pas, le prochain, ce serait moi », avait-il déclaré.
« Le ministre de la Police lui-même a été suspendu ! »
Alors que plusieurs lanceurs d'alerte ont été abattus ces derniers mois en Afrique du Sud, le meurtre de Marius van der Merwe y suscite une très vive émotion. « Ces assassinats sont de plus visibles et de plus en plus médiatisés, ce qui conduit à une plus grande prise de conscience du public. Mais l'État devrait faire plus pour régler ce problème », explique Ugljesa Radulovic, chercheur en sociologie à l'université de Johannesburg, à notre correspondante Joséphine Kloeckner.
Si le président Cyril Ramaphosa a promis de redoubler d'efforts pour protéger les lanceurs d'alerte, et que sa ministre de la Justice a déclaré que Marius van der Merwe s'était vu proposer le dispositif de protection des témoins, l'organisation Whistleblower House, qui vient en aide aux lanceurs d'alerte, juge toutefois ces annonces insuffisantes.
« Le problème, c'est qu'on ne sait plus à qui on peut faire confiance – même lorsque l'on bénéficie du statut de protection des témoins –, car on ignore jusqu'où s'étendent les ramifications des réseaux criminels », commente ainsi Ben Therone, son président. « La police, qui est en charge de la sécurité des témoins, est corrompue : le ministre de la Police lui-même a été suspendu ! », poursuit ce dernier, tandis que l'ONG de défense des droits humains Amnesty International a déclaré que ce drame n'était « pas seulement une attaque contre une personne, mais aussi contre la justice ».
Alors que la corruption continue de gangréner l'Afrique du Sud, une proposition de loi censée améliorer la protection des lanceurs d'alerte devait être présentée en fin d'année. Elle est toujours attendue.
L'assassinat de Marius van der Merwe est intervenu trois semaines après que cet ancien policier a témoigné anonymement devant la commission ultra médiatisée qui enquête sur des liens présumés entre le crime organisé et la police. Ce dernier avait alors notamment raconté aux juges comment certains de ses supérieurs lui avaient ordonné de faire disparaître le corps d'un suspect décédé en garde à vue. « J'ai compris que si je ne le faisais pas, le prochain, ce serait moi », avait-il déclaré.
« Le ministre de la Police lui-même a été suspendu ! »
Alors que plusieurs lanceurs d'alerte ont été abattus ces derniers mois en Afrique du Sud, le meurtre de Marius van der Merwe y suscite une très vive émotion. « Ces assassinats sont de plus visibles et de plus en plus médiatisés, ce qui conduit à une plus grande prise de conscience du public. Mais l'État devrait faire plus pour régler ce problème », explique Ugljesa Radulovic, chercheur en sociologie à l'université de Johannesburg, à notre correspondante Joséphine Kloeckner.
Si le président Cyril Ramaphosa a promis de redoubler d'efforts pour protéger les lanceurs d'alerte, et que sa ministre de la Justice a déclaré que Marius van der Merwe s'était vu proposer le dispositif de protection des témoins, l'organisation Whistleblower House, qui vient en aide aux lanceurs d'alerte, juge toutefois ces annonces insuffisantes.
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