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Lettres a l’ARMP et saisine de l’agent judiciaire de l’Etat Bara Tall réclame 105 milliards

Bara Tall reprend sa croisade épistolaire contre l’Etat du Sénégal qu’il soupçonne de vouloir l’asphyxier. Dans deux lettres adressées au Président du Conseil et au Président de l’Autorité de Régulation de Marchés Publics (Armp), il énumère ses griefs contre le gouvernement et réclame des réparations pour des préjudices qu’il aurait subis. Le magnat de Jean Lefebvre/Sénégal (JLS) a aussi saisi l’Agent judiciaire de l’Etat et réclame 105 milliards de francs au gouvernement du président Abdoulaye Wade.



Bara Tall, patron de Jean Lefebvre/Sénégal (JLS)
Bara Tall, patron de Jean Lefebvre/Sénégal (JLS)
Après sa fameuse lettre adressée aux Sénégalais en juillet 2008 et dans laquelle, il parlait de sa volonté de délocaliser en Gambie et vers d’autres pays de la sous-région, Bara Tall remet ça. Dans deux lettres écrites aux autorités de l’Agence de régulation des marchés publics, le patron de Jean Lefebvre s’insurge une nouvelle fois contre « l’avalanche des actions menées en série contre son groupe depuis un certain temps et dont les motivations ressemblent de plus en plus à une volonté de liquidation de son entreprise ». Très amer, il rappelle les travaux de la route Dianamalary-Carrefour 22 qui ont présenté des décomptes certifiés sans aucune contestation entre 2005 et 2006. « Les travaux ont été réceptionnés provisoirement en 2006 et définitivement en 2007. Les paiements non disponibles en 2005 et 2006 pour un montant de 2.800.000.000 FCFA ont été mis dans le Budget Consolidé d’Investissements de 2007. Durant cette année, au lieu de nous payer cet argent qui nous appartient de plein droit, il a y été effectué deux ponctions de 1.500.000.000 FCFA pour financer, entre autres, des subventions et un programme de construction de villas », se désole-t-il. Avant de se demander si ce procédé qui consiste à déshabiller son entreprise pour habiller d’autres qui n’ont même pas de créances certifiées est-il normal. Et Bara Tall de constater qu’au lieu de lui payer le reliquat de 1.300.000.000 FCFA, il a été reversé comme fonds libres dans le BCI 2008. Un acte qui le pousse à affirmer que cette situation lui a causé auprès de ses partenaires et dans ses activités, des préjudices en chaîne énormes et dont il demande réparation… Autre motif du courroux du « boss » de Jean Lefebvre, le programme de construction de villas présidentielles d’un montant annoncé de 26.000.000.000 FCFA soumis aux règles de passation des marchés. Là-dessus, M Tall veut savoir s’il a satisfait aux procédures normales de la concurrence. Si tel n’est pas le cas, il demande à l’Armp d’intervenir pour le respect de ces procédures.



L’Aatr et l’Anoci dans le collimateur


Dans son entreprise de dénonciation des « persécutions » de l’Etat contre son groupe, Bara Tall épingle l’Aatr et l’Anoci. Et pour justifier son « procès » contre ces deux agences, il cite l’appel d’offres pour l’élargissement de la route Patte d’Oie – Aéroport de Yoff. A l’en croire, l’offre financière de JLS n’a pas été ouverte pour des raisons évoquées ne figurant nulle part dans les clauses de l’appel d’offre, alors que celles des deux autres concurrents que sont Zakhem et le Groupement Cse-Fougerolle ont été déclarées recevables. « Le Directeur de l’Aatr, après avoir rejeté notre réclamation, nous avouera plus tard que sa bonne foi a été abusée, parce qu’il était nouveau à son poste », ajoute M Tall. La construction de la deuxième partie de la route Linguère-Matam (attribuée à Arezki), l’élargissement de la Corniche Ouest (exécuté par le Cde), les travaux sur la Vdn (réalisés par la Cse) et l’agrandissement de la route de Oukam sont aussi cités par Bara Tall pour flétrir le comportement de l’Etat vis-à-vis de son groupe.



Vers un dépôt de bilan au Sénégal


Dans ce qui s’apparente à un ultime appel du pied à l’endroit du gouvernement, Bara Tall écrit : « En définitive, maintenant que nous nous dirigeons d’ici deux à trois mois vers une activité zéro au Sénégal, il n’est plus besoin de démontrer outre mesure cette volonté manifeste de rayer notre entreprise du paysage où elle représente une référence d’ancienneté, de notoriété, de compétence locale et d’entreprise citoyenne ». Et pour finir, il rappelle au président de l’Armp que sa structure a, dans sa mission, la lourde charge, au-delà de toutes contingences, de veiller sur l’équité et la justice, en les rétablissant au besoin. « Les espoirs et les attentes qu’elle suscite sont immenses. Ces cas que nous vous soumettons constituent donc assurément un test majeur qui déterminera à coup sûr le niveau de ce que nous pouvons attendre de son érection », conclut-il. Avant de rappeler que, compte tenu de ce qui précède, il a déposé auprès de l’Agent Judiciaire de l’Etat une réclamation pour les réparations financières et non financières des préjudices subis et des manques à gagner concernant un volume d’affaires de 105 milliards de francs Cfa.

L'Observateur

Jeudi 11 Décembre 2008 - 14:02


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