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Libye: le ballet diplomatique continue, Haftar poursuit son offensive

Les ministres des Affaires étrangères français et saoudien étaient ce jeudi à Tunis pour des entretiens au plus haut niveau concernant la situation en Libye. Au même moment, leurs homologues égyptien et italien se trouvaient à Alger pour le même sujet. De son côté, le maréchal Khalifa Haftar a annoncé la poursuite de son offensive, saluant toutefois l'appel au cessez-le-feu lancé la veille par Ankara et Moscou.



Après la visite fin décembre du président Erdogan, des déclarations laissant entendre que la Tunisie avait choisi le camp turc ont provoqué de nombreux remous et l’occasion d’une mise au point.
 
D’abord, n’a cessé de rappeler la présidence, la Tunisie est et restera neutre. Un positionnement habituel en matière de politique internationale de la part de Tunis. Certes, la Tunisie soutient les initiatives onusiennes, mais ne prend pas parti entre les belligérants voisins. Une position qui permet à Carthage de rester un interlocuteur privilégié de partis parfois totalement antagonistes.
 
D’ailleurs son histoire, son positionnement géographique, sa taille et sa culture ont fait de la Tunisie un pays neutre et à l’écoute. Certes, la Libye constitue un dossier particulier. Ses 460 km de frontières communes et les récentes crises font de Tunis un interlocuteur de choix.
 
Le président vient d’affirmer que « tout indique que la situation en Libye est susceptible de connaître davantage de complications ». Histoire de rappeler qu’au-delà d’être un interlocuteur neutre à la recherche d’une solution pacifique, la Tunisie craint les conséquences de toute détérioration chez son voisin. À commencer par la gestion des flux de population et la crainte d’intrusion de combattants armés ou d’éléments perturbateurs.
 
 
L’Algérie veut une solution politique en Libye et s’oppose à toute intervention militaire étrangère dans le pays avec lequel elle partage 1 000 kilomètres de frontières. Même si elles ont condamné les violences et répété leur refus d’une solution militaire, les autorités algériennes ont été discrètes sur le dossier libyen en 2019, notamment du fait du contexte interne
 
Cette semaine, Alger change de stratégie. Lundi, le président Abdelmadjid Tebboune recevait Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale libyen, puis le ministre des Affaires étrangères turc. Mercredi soir, c’est le ministre des Affaires étrangères italien qui faisait le déplacement, puis ce jeudi, son homologue égyptien.
 
À chaque rencontre, les autorités algériennes ont répété qu’il faut faire respecter le cessez-le-feu et l’embargo sur les armes. Elles appellent ainsi le Conseil de sécurité de l’ONU à assumer ses responsabilités en ce sens. Car pour Alger, « l'escalade des actes de violence » est  induite « par les ingérences étrangères ».
 
Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen, a annoncé jeudi la poursuite de son offensive, saluant toutefois l'appel au cessez-le-feu lancé la veille par Ankara et Moscou, au milieu d'un chassé-croisé diplomatique face au risque d'une internationalisation du conflit en Libye.
 
Un conseiller du maréchal Haftar a précisé qu'il ne s'agit pas d'un rejet de l'initiative mais plutôt de « conditions qui doivent être remplies » avant tout cessez-le-feu. Haftar a estimé que la stabilité et la relance du processus politique ne pouvaient être réalisées avant l'« éradication des groupes terroristes » et la dissolution et le désarmement des milices. Depuis avril, les forces pro-Haftar mènent une offensive pour prendre Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.

RFI

Vendredi 10 Janvier 2020 - 09:01


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