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Litige foncier ICS-Paysans de Tobène: la Société civile et d’autres organisations de la paysannerie en bouclier

​Plusieurs mouvements paysans envisagent effectuer le déplacement à Thiès, pour assister au jugement prévu ce vendredi 21 août 2020, des 18 personnes arrêtées et placées sous mandat de dépôt suite aux échauffourées qui ont opposé les populations de Tobène aux forces de l’ordre dans le litige foncier portant sur 6 hectares de terres controversées attribués aux Industries chimiques du Sénégal (ICS).



Litige foncier ICS-Paysans de Tobène: la Société civile et d’autres organisations de la paysannerie en bouclier
Dans la journée du mercredi 12 août 2020, le village de Tobène, dans la commune de Méouane (département de Tivaouane), avait été en ébullition et plusieurs arrestations avaient été faites par la gendarmerie dans les rangs des populations, parmi lesquelles trois chefs de village. A l’origine, un conflit foncier né du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (ICS) sur les terres des habitants de ladite localité, qui disent n’avoir aucune autre ressource de subsistance. Ce sont, disent-ils, « nos terres qui nous permettent de vivre car n’ayant pas d’autres sources de revenu ». Une demande que les autorités ont rejetée du revers de la main.

C’est donc, remarquent plusieurs organisations du monde paysans, « parce qu’elles s’opposent à ‘’l’oppression’’ des autorités qui les obligent à céder leurs terres aux Industries Chimiques du Sénégal que ces populations du village de Tobène et environs, ont subi la ‘’rigueur’’ des forces de l’ordre ». Les pandores sont descendus très tôt le matin sur lesdits lieux pour cerner le village de Tobène afin de faire face au veto des populations qui refusent une « colonisation » de leur localité.

Devant la détermination des autorités compétentes à les forcer à céder leurs terres aux Industries Chimiques du sénégal, les habitants du village tobène et environs se veulent catégoriques : « tant qu’il nous restera un souffle de vie, nous allons nous battre jusqu’à la mort. Quitte à ce qu’ils marchent sur nos cadavres ». Ces populations qui s’opposent avec fermeté à la « délimitation préjudiciable » de six autres hectares sur leurs terres, disent s’être réveillées encore, ce jour-là, dans la stupeur en constatant que les forces de l’ordre avaient assiégé leurs champs. Ce pour permettre à la commission départementale d’évaluation des impenses, de procéder à la délimitation des six ha en question et au travail parcellaire, ainsi qu’à l’évaluation des champs devant permettre la fixation des barèmes d’indemnisation. Il faut rappeler que quelques jours avant la Tabaski, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait convoqué une rencontre de crise réunissant toutes les parties prenantes, à Méouane. Il avait invité les autorités des Industries chimiques du Sénégal (ICS) à revoir le barème d’indemnisation jugé dérisoire. Mais en vain !

Les ICS, aujourd’hui, semblent plus que jamais décidées à « exproprier » les terres de ces populations aux fins de les exploiter. Et face à une telle obstination de la société minière, les paysans de Tobène ont jugé nécessaire d’interpeller, à temps, le Président Macky sall, avant, craignent-elles, que « le pire ne se produise ». Aujourd’hui, pas moins de 35 organisations de la société civile et de la paysannerie, dont la RADDHO, Amnesty international, forum social sénégalais, qui sont montées au créneau dans l’affaire du litige foncier à Tobène, pour s’ériger en bouclier, au chevet des personnes arrêtées dont, disent-elles, « le seul tort est de défendre les intérêts de leur communauté ».

Et d’exiger leur « libération sans conditions » et la « protection des intérêts matériaux et moraux des populations ». Ces organisations et défenseurs des droits de l’homme souhaiteraient une « renégociation transparente, dans un esprit de dialogue et d’apaisement social, des contrats liant l’Etat aux ICs dans le but de mieux préserver les intérêts économiques locaux et nationaux et de protéger les droits économiques et sociaux des communautés conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution sénégalaise ». Les populations de Médina Dakhar, dans le département de Tivaouane, qui n’ont pas elles aussi manqué de décrier « les conflits fonciers qui constituent une grande plaie qui mine la société sénégalaise », comptent se déplacer en masse à Thiès, pour assister au jugement de ce vendredi 21 août 2020.

Le Témoin


Vendredi 21 Août 2020 - 11:15


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