La force africaine est sur le pied de guerre. L'état-major de la Misma se met en place. Le général nigérian Shehu Abdulkadir et son adjoint nigérien, le général Yayé Garba, seront à Bamako dès ce dimanche. Forts d'une longue expérience dans des missions onusiennes, les deux hommes vont organiser l’arrivée et le déploiement des troupes africaines. « Nos soldats viendront en appui aux militaires maliens, sur le front », confirme un responsable de la Cédéao.
Quatre bataillons sont attendus dans les prochains jours : un nigérian, un nigérien, un togolais et un burkinabè. Ce dernier sera chargé de la sécurisation à Bamako ou Sévaré. Au total, 2 000 hommes, sur les 3 500 prévus par cette mission de la Misma.
600 soldats nigérians attendus
Selon le représentant de la Cédéao en poste au Mali, Chéaka Touré, le Nigeria a déjà déployé une mission technique d'appui aérien à Bamako, chargé de remettre en état les six avions militaires maliens. Le Nigeria a par ailleurs promis de mettre quatre avions de chasse à la disposition de cette mission. Les appareils seront basés à Niamey.
Le Nigeria est la plus grande puissance militaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest. Selon des sources concordantes, le pays va contribuer à la hauteur de 600 hommes.
Reste à savoir quand le déploiement des troupes aura lieu. Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert vendredi, mais les autorités nigérianes n’ont pas souhaité s’avancer sur la date de l’envoi de leurs forces. Une source militaire, qui a tenu à garder l’anonymat, a d’ailleurs mis en garde contre toute déclaration hâtive suite à l’intervention française. « Plusieurs points techniques et financiers doivent encore être réglés, a-t-il dit. Jusque là, nous ne sommes pas prêts à intervenir ; notre déploiement ne se fera pas dans l’immédiat. »
La médiation burkinabè mise à mal
Ce déploiement militaire se fait aux dépens de l’activité diplomatique, et force est de constater que le dialogue avec les groupes armés du nord du Mali a du plomb dans l'aile. La réunion prévue le 19 janvier prochain entre le gouvernement de Bamako, le MNLA et Ansar Dine sous l'égide du médiateur burkinabè Blaise Compaoré n'a manifestement plus raison d'être.
Un constat s'impose : l'approche burkinabè a échoué. Le forcing opéré par Ouagadougou pour convaincre qu'il ne fallait pas diaboliser Ansar Dine et son chef Iyad Ag Ghali était manifestement une approche erronée. C'est sur la base de cette thèse que la médiation a intégré Ansar Dine comme un partenaire fréquentable. Tout cela est fini, constate un responsable politique malien. C'était une grossière erreur de croire que ce type de mouvement renoncerait à ses liens avec Aqmi, et donc avec le terrorisme, note de son côté un ministre nigérien.
Reste que si le Burkina peut être l'objet de critiques dans sa manière de conduire la médiation, Ouagadougou n'est pas seul. L'Algérie a elle aussi, et plus encore, contribué à donner du crédit à Ansar Dine, parfois même au détriment des touaregs du MNLA. Ce samedi, le ministre des Affaires étrangères burkinabè ne se faisait guère d'illusions : la priorité, a déclaré Djibril Bassolé, est à l'action militaire.
L’ALGÉRIE EN NÉGOCIATRICE
Ce samedi, en fin d’après-midi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué prudent dont les Algériens ont pris l’habitude : l’Algérie suit avec une grande préoccupation les derniers développements au Mali. Sauf que cette fois, Amar Belani insiste. Cette intervention militaire est une décision souveraine de Bamako ; l’Algérie ne condamne donc pas l’arrivée de soldats français, mais exprime son soutien non équivoque aux autorités maliennes de transition.
Alger condamne également « les attaques menées par les groupes terroristes dans la région de Mopti ». Des attaques que l’Algérie considère comme une nouvelle agression contre l’intégrité territoriale du Mali. Malgré le début des combats, Alger veut maintenir sa position de négociateur. Le Premier ministre malien Diango Cissoko est attendu à Alger dans la journée.
Quatre bataillons sont attendus dans les prochains jours : un nigérian, un nigérien, un togolais et un burkinabè. Ce dernier sera chargé de la sécurisation à Bamako ou Sévaré. Au total, 2 000 hommes, sur les 3 500 prévus par cette mission de la Misma.
600 soldats nigérians attendus
Selon le représentant de la Cédéao en poste au Mali, Chéaka Touré, le Nigeria a déjà déployé une mission technique d'appui aérien à Bamako, chargé de remettre en état les six avions militaires maliens. Le Nigeria a par ailleurs promis de mettre quatre avions de chasse à la disposition de cette mission. Les appareils seront basés à Niamey.
Le Nigeria est la plus grande puissance militaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest. Selon des sources concordantes, le pays va contribuer à la hauteur de 600 hommes.
Reste à savoir quand le déploiement des troupes aura lieu. Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert vendredi, mais les autorités nigérianes n’ont pas souhaité s’avancer sur la date de l’envoi de leurs forces. Une source militaire, qui a tenu à garder l’anonymat, a d’ailleurs mis en garde contre toute déclaration hâtive suite à l’intervention française. « Plusieurs points techniques et financiers doivent encore être réglés, a-t-il dit. Jusque là, nous ne sommes pas prêts à intervenir ; notre déploiement ne se fera pas dans l’immédiat. »
La médiation burkinabè mise à mal
Ce déploiement militaire se fait aux dépens de l’activité diplomatique, et force est de constater que le dialogue avec les groupes armés du nord du Mali a du plomb dans l'aile. La réunion prévue le 19 janvier prochain entre le gouvernement de Bamako, le MNLA et Ansar Dine sous l'égide du médiateur burkinabè Blaise Compaoré n'a manifestement plus raison d'être.
Un constat s'impose : l'approche burkinabè a échoué. Le forcing opéré par Ouagadougou pour convaincre qu'il ne fallait pas diaboliser Ansar Dine et son chef Iyad Ag Ghali était manifestement une approche erronée. C'est sur la base de cette thèse que la médiation a intégré Ansar Dine comme un partenaire fréquentable. Tout cela est fini, constate un responsable politique malien. C'était une grossière erreur de croire que ce type de mouvement renoncerait à ses liens avec Aqmi, et donc avec le terrorisme, note de son côté un ministre nigérien.
Reste que si le Burkina peut être l'objet de critiques dans sa manière de conduire la médiation, Ouagadougou n'est pas seul. L'Algérie a elle aussi, et plus encore, contribué à donner du crédit à Ansar Dine, parfois même au détriment des touaregs du MNLA. Ce samedi, le ministre des Affaires étrangères burkinabè ne se faisait guère d'illusions : la priorité, a déclaré Djibril Bassolé, est à l'action militaire.
L’ALGÉRIE EN NÉGOCIATRICE
Ce samedi, en fin d’après-midi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué prudent dont les Algériens ont pris l’habitude : l’Algérie suit avec une grande préoccupation les derniers développements au Mali. Sauf que cette fois, Amar Belani insiste. Cette intervention militaire est une décision souveraine de Bamako ; l’Algérie ne condamne donc pas l’arrivée de soldats français, mais exprime son soutien non équivoque aux autorités maliennes de transition.
Alger condamne également « les attaques menées par les groupes terroristes dans la région de Mopti ». Des attaques que l’Algérie considère comme une nouvelle agression contre l’intégrité territoriale du Mali. Malgré le début des combats, Alger veut maintenir sa position de négociateur. Le Premier ministre malien Diango Cissoko est attendu à Alger dans la journée.
Autres articles
-
RDC: huit militaires condamnés à mort pour «lâcheté» et «fuite devant l'ennemi»
-
RDC: les bataillons «Jungle», des spécialistes du combat en forêt équatoriale formés par la France
-
«Les Béninois ont faim»: au Bénin, plusieurs rassemblements pour protester contre la vie chère
-
Tchad: le Nord, grand oublié de la campagne présidentielle
-
Burkina Faso: une organisation de la société civile demande à la CPI d'enquêter sur la situation sécuritaire