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Mozambique: l'accord de paix menacé par les résultats attendus des provinciales

Cinq jours après les élections générales au Mozambique marquées par des fraudes et des violences, la situation reste tendue avec deux nouveaux meurtres. Les résultats attendus des élections provinciales font peser une menace sur l'accord de paix.



Dans ce contexte de violence dénoncé par la Renamo, deux opposants ont été retrouvés morts ce samedi 19 octobre. Les corps criblés de balle de Babuca Francisco, figure locale de l'opposition dans la province de Tete, et de son mari ont été retrouvés six jours après leur disparition portant à dix le nombre d'assassinats politiques depuis le début de la campagne électorale.
 
Pour la formation d'opposition, c'est le signe d'une aggravation des tensions les plus fortes depuis les premières élections multipartites de 1994 et entretenues selon elle par le parti au pouvoir.
 
La Renamo a officiellement dénoncé des fraudes. Bourrages d'urnes, délégués du parti arrêtés arbitrairement, intimidations d'électeurs le jour du vote : le principal parti d'opposition met en cause le parti au pouvoir, le Frelimo, d'avoir manipulé les élections pour favoriser son candidat, le président.
Sans surprise, les résultats provisoires continuent de donner le chef de l'État sortant et le Frelimo largement vainqueurs des présidentielle et législatives. Le secrétaire général de la Renamo a demandé l'annulation de ces élections lors d'une conférence de presse à Maputo ce samedi.
 
L'ex-rébellion reste prudente, disant se tenir du côté de la paix. Une paix bien fragile car l'accord du mois d'août pourrait donc voler en éclat à la publication prochaine des résultats des provinciales. Car pour renoncer à la négociation armée et permettre l'intégration de ces 5000 anciens maquisards aux forces de sécurité mozambicaines, la Renamo avait obtenu l'organisation inédite d'élections provinciales, avec l'espoir d'un partage du pouvoir.
 
Si la déroute de la Renamo se confirmait, le plan de paix se verrait plus que jamais menacé. Mais l'analyste politique Adriano Novunga, président du Centre pour la démocratie et le développement à Maputo, rappelle que la Renamo est affaiblie depuis la mort de son chef historique Afonso Dhlakama en mai 2018.
 
« Ces déclarations de la Renamo ont un goût de déjà vu, même si cette fois-ci la parti se fend d'un communiqué officiel. J'ai du mal à croire à de nouvelles élections. Pour que cela se produise, la Renamo aurait du suivre une procédure très stricte, lancer un recours le jour même des élections. À la place, le principal parti d'opposition semble vouloir remettre en cause l'accord de paix conclu au mois d'août avec le Frelimo au pouvoir. Et ça non plus, je n'y crois pas, à cause de la situation interne de la Renamo qui est affaiblie. D'ailleurs, c'est le secrétaire général du parti qui a demandé l'annulation des élections et non pas son président, Ossufo Momade, qui continue de se porter garant de l'accord de paix qu'il a lui-même signé. »

RFI

Dimanche 20 Octobre 2019 - 10:25


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