C’est très tôt, dimanche matin, que les éléments du maintien de l’ordre ont pris position place Toumo, lieu de rendez-vous où devait débuter la marche suivie du meeting de l’opposition politique nigérienne. Les militants qui arrivaient en petits groupes ont vite compris que leur manifestation n’aura pas lieu ce week-end à Niamey, car aussitôt la police les a dispersés par jets de gaz lacrymogènes.
Après une première débâcle et une course dans tous les sens, les manifestants sont revenus avec l’arrivée des leaders de l’opposition, avec à leur tête Mahamane Ousmane, président de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république, et Seyni Oumarou, chef de file de l’opposition. Mais rapidemment les forces de l’ordre sont revenues à la charge, obligeant les leaders de l’opposition à vite quitter les lieux et les militants à rentrer chez eux.
La marche interdite après les violentes manifestations anti-Charlie Hebdo
La veille, les autorités régionales avaient annoncé l’interdiction de cette manifestation de l’opposition. Cet appel à manifester avait pourtant été lancé de longue date. Mais compte tenu des violentes manifestations anti-Charlie Hebdo à Zinder et Niamey, le gouvernement avait interdit ce rassemblement. Mais pour Ali Sabo, le vice-président du MNSD (Mouvement national pour la société de développement), cette marche de l'opposition n'avait rien à voir avec les manifestaions violentes des deux derniers jours. Le MNSD accuse par ailleurs les forces de l'ordre d'être intervenues dans les locaux du parti.
Les militants de l'ARDR (Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république) digèrent très mal également l’interdiction de la manifestation. « Si on interdit les gens de marcher, je ne sais plus dans quel pays nous sommes », s’indigne l’un d’eux. « Le régime, réfractaire à toute protestation des populations par rapport aux actes qu’il est en train de poser et irrespectueux de la loi, est en train de montrer à la face du peuple nigérien qu’il n’a aucun respect pour les libertés publiques », dénonce un député de l’opposition.
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