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Opérations de ratissage en Casamance: Chronique d’un «Set-Setal» à l’arme lourde



Opérations de ratissage en Casamance: Chronique d’un «Set-Setal» à l’arme lourde
Récemment la Direction tion et des relations publiques des armées (Dirpa) a publié un communiqué informant sur les opérations militaires en Casamance pour neutraliser des éléments armés (Front Sud) auteurs d’exactions contre les populations. Par contre, sur le « Front Nord », c’est l’accalmie ! Car le chef autoproclamé Salif Sadio traqué par l’Armée et me- nacé à l’époque par l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, s’est terré en territoire gambien. Et tant mieux pour la paix en Casamance. Chronique d’un « Set-setal » à l’arme lourde !

Depuis quelques semaines, de nombreux actes de banditisme étaient commis dans les départements de Ziguinchor et de Goudomp. Et plus précisément dans les villages de Bissine-Diola, Bou- toupa-Camaracounda, Bissine, Sikoung, Bilasse, Bafata et Nadiou. Entre autres exactions, le 29 novembre dernier, dans la forêt de Bissine, trois jeunes du village de Niadiou avaient été enlevés et mas- sacrés par des voyous armés. Parallèle- ment, d’autres bandes armées entretiennent une économie criminelle notamment le trafic illicite d’anacarde, le trafic de chanvre indien, la coupe illé- gale de bois et la contrebande de marchandises.

Pour mettre fin aux agissements de ces entrepreneurs criminels, l’Armée a entamé une très vaste opération de sé- curisation et de nettoyage dans cette zone sous l’emprise mafieuse des rebelles du « Front sud » du Mfdc dirigé par César Atoute Badiate. Sans oublier l’autre faction rebelle du « Front Sud » commandée par Ibrahima Compass Diatta. Une véritable enclave rebelle ! D’ailleurs pour fuir les exactions de ces factions, les populations de Boutoupa Camaracounda avaient abandonné leurs villages pour aller s’installer à Ziguinchor. Sachant que la nature a horreur du vide 
les malfaiteurs du « front sud » en ont profité pour récolter les champs, voler le bétail et emporter les vivres vers les villages de la Guinée-Bissau voisine.

D’autres se sont carrément installés dans les hameaux abandonnés pour se livrer à la culture du cannabis. Ainsi, certains villages des communes de Boutoupa Camaracounda et de Goudomp avaient été transformés en zones de non-droit par des brigands. Il est vrai que le gouvernement, dans sa volonté de paix en Casamance, avait fini par fermer les yeux sur ces squats de rebelles.

Un Etat qui avait dû oublier que la lutte contre l’impunité est très importante pour la paix. Surtout dans des zones où les exactions contre les popula- tions civiles se multiplient de façon exagé- rée. Comprenant que ces bandes armées ne comprennent que le langage...des armes, l’Etat a entrepris de sévir. Toujours est-il que depuis quelques jours, comme l’a si bien précisé l’Etat-major des armées (Emga) par le biais de la Dirpa, l’Armée s’est déployée dans ces secteurs pour marquer sa présence en Casamance. Et n’entend céder aucun pouce du territoire national à des malfaiteurs. Ainsi des compagnies paras, des commandos et des éléments du 3e Bataillon d’infanterie poursuivent des opérations de ratissage et de sécurisation ponctuées par des tirs sporadiques à l’artillerie lourde.

Depuis le début de ces opérations des « Jambaars », le calme est totalement revenu dans ces localités puisque les bandits se sont volatilisés dans la nature. En tout cas, dans l’ordre d’opérations donné à nos forces armées figure aussi « l’accompagnement sécuritaire du retour des populations longtemps déplacées à Ziguinchor, en particulier celles des vil- lages de la commune de Boutoupa Camaracounda qui ont retrouvé leurs terroirs depuis juillet 2020 après plu- sieurs années d’absence » avait précisé la Dirpa avant de souligner que les unités de l’Armée profitent de l’occasion pour lutter contre les activités illicites de ces bandes armées qui s’activent dans une économie criminelle.

L’acalmie du « Front Nord » de Salif Sadio
Aussi bien la Gambie que la Guinée-Bissau ne servent plus de zones de replis servant de zones de repli aux bandes armées. Ce compte tenu des bonnes relations de voisinage sur fond de coopération militaire qu’entretien- nent le président Macky Sall et ses ho- mologues Adama Barro de la Gambie et Umaro Sissoco Embalo de la Guinée-Bissau.

Contrairement au regain de tensions et aux actes de banditisme observés au niveau de ce qu’il est convenu d’ap- peler la zone d’opérations du « Front sud » du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), c’est l’accalmie qui prévaut au « Front nord » dirigé par le chef de l’aile combattante du Mfdc, Salif Sadio, qui s’est finalement terré dans un village frontalier avec la Gambie.

Sachant sans doute que l’Armée pourrait user de son droit de poursuite depuis que son protecteur Yaya Jammeh n’est plus au pouvoir, Salif Sadio semble être moins agité ces der- niers temps. Ce, depuis les réunions po- pulaires qu’il avait tenté d’organiser à Diouloulou et Kagnobon (Bignona).

Des réunions provocatrices que l’ancien mi- nistre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye avait rigoureusement interdites. Et pour montrer qu’il ne badine pas, l’ancien mi- nistre de l’Intérieur avait ordonné l’ar- restation de treize (13) membres du Mfdc par la Brigade de gendarmerie de Bignona pour avoir bravé l’interdiction préfectorale. En dépit du dispositif mili- taire ayant fait capituler la bande à Salif Sadio, Aly Ngouye Ndiaye avait su allier l’ordre et la fermeté d’un côté ; la justice et la liberté de l’autre.

En tout cas, l’Etat s’était donné les moyens lourds de faire appliquer cette interdiction, quitte à le traquer jusqu’en territoire gambien pour capturer Salif Sadio mort ou vif ! Pour ce qui est de l’opération militaire en cours, nous disons tant mieux pour la sécurité des personnes et des biens dans notre chère Casamance !

Le Témoin 


Vendredi 5 Février 2021 - 11:19


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