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Opinion: Il faut oxygéner notre démocratie dans un consensus large



Opinion: Il faut oxygéner notre démocratie dans un consensus large
L’ancien président du Sénat Pape Diop propose de limiter les partis politiques dans notre pays. Cette déclaration est clairement une absurdité et un hors sujet inquiétant. Heureusement qu’elle n’émane pas de la majorité. Il est certes établi que la prolifération des partis politiques, nuit à la bonne lecture de l'offre politique dans notre pays et donne aux citoyens un sentiment de pléthore et de cacophonie nuisible à la classe politique et à leurs programmes. Mais c'est aussi un signe de dynamisme politique qu'on doit garder. Il ne faudra pas dénaturer la question pertinente sur cette question encore, qui est selon moi la suivante : "Comment faire pour rationaliser les acteurs politiques au Sénégal ?". A cette question aucune réponse dogmatique ne sera efficace. Seule une vraie concertation entre acteurs politiques et une volonté du président de la république pourra nous faire avancer. Et encore sur ce sujet il est temps qu'on innove! Et à mon avis la prise en compte de cette question dans la globalité nous impose à nous pencher sur le financement des partis politiques et à leurs obligations vis-à-vis des citoyens. Il est urgent qu'on dote des partis parlementaires au moins ceux là, de vrais moyens pour leur assurer un fonctionnement normal et digne de leur rang en espérant qu’ils seront jaloux de leur indépendance vis-à-vis de certains acteurs de la vie économique et publique.

Une de mes propositions est de doter aux partis représentés au parlement de 10 millions de CFA par député par an. Ce qui fera un budget 1 milliard 500 millions par an. Toute la nation aura participé à financer le fonctionnement des partis politiques et sera donc en droit de leur demander de façon effective de publier leurs comptes, d'organiser des congrès au moins chaque trois ans (le rythme pourra être discuté), et de faire au moins une assemblée annuelle. Le même mécanisme pourra être utilisé pour une dotation calculée sur le nombre d’élus locaux. Avec cette mesure, les partis représentatifs pourront aisément organiser des journées de réflexion en réunissant des experts pour les problématiques qui les intéressent selon leurs orientations. Dans le cadre du financement, il serait aussi intéressant de mettre en place une incitation plus grande au financement par les citoyens et les entreprises en octroyant des réductions d’impôt conséquentes. Au-delà de la transparence, croyez moi chers compatriotes cela aura un effet révolutionnaire dans le fonctionnement des partis. Les quelques deux à trois personnes qui assurent le financement des partis verront leur prépondérance naturellement réduite et cela bouleversera les processus de décision au sein des organisations partisanes dans le bon sens et permettra des débats plus sains et un fonctionnement vertueux en leur sein. Comme je l’ai dit plus haut, je ne doute pas que le personnel politique soit réticent à cette réforme, pour dire vrai les cadres de toutes les formations politiques sont demandeurs de ce type d’innovations et ont des propositions innovantes révolutionnaires sur le sujet. Et nous sommes dans le temps politique le plus propice qu’on ait connu depuis toujours pour réussir cette mue. Si le président de la république appelle à une conférence politique entre les partis et leur demande des propositions en leur donnant des orientations et une feuille de route assez claire, il en sortira un consensus sur le financement et les obligations des organisations politiques très intéressant et utile. Et le ministère de tutelle pourra avoir un suivi plus strict de ces organisations. Les partis devront se conformer à la loi sous peine de dissolution pour ceux qui ne la respecteraient pas. Une autre innovation me semble nécessaire, dans le souci de donner aux partis les moyens de leurs missions. Comme à l’instar des zones franches pour les industries, ou des maisons des syndicats dans un pays comme la France, il serait intéressant de doter à nos partis des locaux mutualisés et équipés pour leur permettre d’avoir une efficience organisationnelle et des infrastructures de qualité pour qu’ils se concentrent un peu plus sur leurs missions d’éveil citoyen et de formation. Croyez-moi chers compatriotes, la classe politique en sortira avec un blason redoré et dans quelques années on sera fier de leur production et de l’évolution vertueuse de leur fonctionnement. C’est un pari que je prends !

Ces innovations politiques ne sont pas les seuls à devoir être opérer. Je propose aussi que dans ce sommet social, que le président propose aux partis de lui soumettre un mécanisme pas trop couteux en temps pour que le premier ministre avec son gouvernement viennent répondre aux questions des députés oralement. Car pour des questions au premier ministre l’opposition a été obligée récemment de recourir à la motion de censure et à en croire les déclarations de la majorité et de l’opposition parlementaire lors de la dernière motion, ils se sont tous accordés sur le caractère incongru de cette démarche qui a été la seule laissée à l’opposition dans notre arsenal juridique. C’est une chose à corriger, il faut dépasser l’indignation et la dénonciation et agir d’autant plus que la majorité qui a dénoncé le procédé a les leviers pour le faire et l’opposition l’y aidera surement.

Un autre point intéressant non moins important c’est cette effervescence au ministère de l’intérieur que nous avons tous constatés et depuis longtemps, à la veille de chaque dépôt de candidature. Il est temps que les experts des questions électorales s’y penchent et propose une solution opérationnelle à ce problème. Et que sereinement les candidatures soient déposées au ministère sereinement des leurs précédents les clôtures de dépôt et en toute sérénité.

Au-delà de la question de la pléthore de partis politiques, c’est notre démocratie qui demande à être oxygéner et il serait révolutionnaire que les acteurs politiques s’y accorde sous l’impulsion du chef de l’état.

Mohamed LY ce 30 Janvier 2013-01-30
Twitter : @ly_mohamed email : madanillou@gmail.com

Mohamed LY

Mercredi 30 Janvier 2013 - 13:43


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1.Posté par Mohamed LY le 30/01/2013 12:50
Bonjour,

Merci de revoir le contenu de l'article, je pense qu'il y'a eu erreur.

cordialement.

2.Posté par Pape Sarr le 30/01/2013 14:52
Ces gens sont de nature à fermer la porte dès qu'il accède quelque part pour que personne ne les y rejoigne. Il n'a pas encore de récépissé, le comble serait qu'on applique son voeux maintenant pour lui couper l'herbe sous les pieds, à ce Moustapha, ou Pape, ou je ne sais comment DIOP

3.Posté par Ibhahima khaliloulah le 30/01/2013 14:52
Très brillante analyse et les propositions que tu nous fais sont d'un grand intérêt pour tte personne soucieuse de la bonne marche de notre démocratie. Je retiendrai particulièrement les recommandations sur le financement des partis politiques, mais en suggérant qu'on bâtisse le mécanisme de financement sur la participation et les résultats des élections, plutôt que sur le nombre de députés par parti. La raison est toute simple c'est que ça évitera les inégalités dans le traitement que reçoivent ces partis. Prenons notre assemblée nationale, telle que constituée actuellement par exemple. On voit qu'il y aura des disparités énormes entre les sommes que recevraient la coalition benno Bokk Yaakaar et le PDS, sans parler des problèmes internes que cela pourrait poser au sein des coalitions. Quand on sait qu'au Sénégal, les moyens sont déterminants dans la conquête des suffrages des électeurs, la répartition que tu nous propose créerait des désavantages certains à l'opposition et permettrait au parti présidentiel ou à sa coalition de tjr mieux asseoir sa suprématie. Si par contre le financement des partis est assujettie, en grande partie en tout cas, au respect de la législation en vigueur pour les parties, notamment la production des Pv de réunion, la tenue des comptes, la tenue des assemblées et des congrès à temps et dans le temps, et à la participation de ces partis aux différentes élections, on aura mis en place un système qui...

4.Posté par Ibhahima khaliloulah le 30/01/2013 14:53
De plus le contrôle par le ministère de l'intérieur de l'activité des partis ne dois pas être assujéti au financement publique des partis politiques. La loi en la matière existe et il suffit de l'appliquer. Les partis doivent se conformer à la loi sous peine de dissolution. Cela permettra déjà de "dégraisser le mammouth". Parce que beaucoup de partis sont hors la loi, sinon tous les partis, à l'heure où on parle !

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