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Planification familiale : seuls 17 % des acteurs communautaires formés selon les normes nationales



Planification familiale : seuls 17 % des acteurs communautaires formés selon les normes nationales
Une étude conjointe menée par des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et du Centre africain de recherche pour la population et la santé (APHRC) met en lumière de fortes insuffisances dans la formation et les moyens des acteurs communautaires intervenant dans la planification familiale (PF) au Sénégal. Présentée mercredi à Dakar, lors de l’ouverture de l’atelier national de validation de l’évaluation de l’offre en planification familiale et santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI), l’étude révèle que sur 83 % d’agents de santé communautaire (ASC) formés en PF, seuls 17 % l’ont été selon les normes nationales.
 
Selon le Dr Cheikh Mbacké Faye, directeur pays de l’APHRC, “les ASC jouent un rôle important mais limité dans la promotion de la santé reproductive”. Il souligne que leur connaissance de la contraception, des soins prénatals et postnatals ou encore de la gestion des accouchements “reste globalement faible”. Moins de la moitié des agents interrogés connaissent les indicateurs d’alerte ou les bonnes pratiques en cas de complications. En outre, seulement 52,1 % disposent d’un appui matériel, même si 94,4 % de ceux qui en disposent les utilisent effectivement.
 
Ces limites structurelles et humaines freinent l’atteinte des objectifs nationaux. En 2023, le taux de prévalence contraceptive moderne demeure stable à 25 %, loin de l’objectif de 46 % fixé pour 2028. Les besoins non satisfaits en planification familiale atteignent 19,1 %.
 
L’étude indique par ailleurs que l’offre de méthodes contraceptives varie selon le type de structure. Les implants (90,6 %), les injectables (80,7 %) et les pilules (76,6 %) sont les produits les plus disponibles. Les dispositifs intra-utérins (DIU) sont présents dans 65,1 % des structures, tandis que les méthodes permanentes, comme la stérilisation, sont quasi absentes hors des Établissements publics de santé.
 
Les chercheurs soulignent également des disparités dans la disponibilité des produits contraceptifs au sein du secteur privé. Les pharmacies affichent une “excellente disponibilité” des préservatifs masculins (93,4 %) et des pilules d’urgence (85,8 %), mais subissent des ruptures fréquentes en pilules contraceptives (72,1 %). Par ailleurs, elles se concentrent essentiellement sur la vente, sans offrir de services de conseil ou d’orientation.
 
Sur le plan des ressources humaines, le rapport note une forte implication des sages-femmes dans l’administration des méthodes hormonales, tandis que les infirmiers interviennent principalement sur les injectables. Les médecins généralistes restent peu impliqués, laissant aux gynécologues la prise en charge des dispositifs intra-utérins et des injectables.
 
Au total, l’étude a porté sur un échantillon de 61 cliniques, 197 pharmacies, 169 cases de santé et 790 clients, indique Aps.
 


Mercredi 8 Octobre 2025 - 23:06


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