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Présidentielle au Cameroun: vent de critiques dans deux partis du Nord sur leur alliance avec Paul Biya

Au nord du Cameroun, à quelques mois de la présidentielle, des critiques d’Issa Tchiroma, ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, formulées à Garoua devant des militants de son parti FSNC, ainsi que la convocation d’un Comité central extraordinaire de l’UNDP de Bello Bouba, ministre d’État du Tourisme et des loisirs, interpellent. Ces deux alliés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Paul Biya sont-ils en train tourner le dos au chef de l’État ?



À quelques mois de l'élection présidentielle au Cameroun, dont la date reste à préciser, les alliances entre le président Paul Biya et quelques-uns des partis et des figures politiques du grand nord du pays – qui, à lui seul, représente près de 40% de l'électorat camerounais – vont-elles voler en éclat ?
 
C'est le débat qui agite la scène politique nationale depuis qu’Issa Tchiroma, ministre et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), s'est lancé la semaine dernière à Garoua, sa ville natale, dans une critique en public et sans concessions des 43 ans de pouvoir du président Paul Biya.
 
Celui qui est « est responsable de vos malheurs depuis 40 ans »
C'est devant sa résidence de Garoua, face à une foule de militants de son parti venus à sa rencontre, qu’Issa Tchiroma, pourtant connu comme l'un des défenseurs acharnés du président Paul Biya – il a d'ailleurs été porte-parole du gouvernement – a dégainé sa charge. En langue locale et sur un ton véhément, il a dénoncé, pêlemêle, la misère ambiante, le chômage et le manque d'opportunités pour les jeunes, tout en les incitants à tourner le dos, sans le nommer, à celui qui « est responsable de leurs malheurs depuis 40 ans ».
 
Joint par RFI, Issa Tchiroma, qui ne nie pas ces propos, explique avoir simplement exprimé le ressenti de sa base militante. Sa position est-elle toujours tenable au sein du gouvernement ? À cette question comme à celle liée à l'éventualité de sa candidature à l'élection présidentielle, Issa Tchiroma répond : « Soyez patient, vous aurez bientôt toutes les clarifications. »
 
Pour Hervé Emmanuel Nkom, membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais – la formation au pouvoir – avec cette sortie, Issa Tchiroma a déjà fait « le choix de la rupture ». On ne peut pas « être de l'intérieur et en même temps de l'extérieur », a-t-il asséné sur un plateau de télévision.
 
Bello Bouba, ministre d'État depuis 28 ans, mis sous pression par ses militants
Une ligne de fracture qui pourrait aussi concerner l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), l'autre grand parti du nord et dont le président, Bello Bouba, est mis sous pression par sa base pour rompre l'alliance qui lie le parti avec le parti présidentiel depuis 28 ans.
 
Du côté de l'UNDP, qui est le grand allié du Nord du pouvoir RDPC, les mêmes questions sont en effet sur la table. Les militants à la base poussent Bello Bouba, ministre d'État depuis 28 ans, à dénoncer son alliance avec Paul Biya. Maïdadi Saidou, Secrétaire national à la communication du parti, est de ceux-là. Pour lui, l'alliance entre le RDPC et l'UNDP a vécu et Bello Bouba doit se porter candidat à l'élection présidentielle. La question sera tranchée au cours d'une réunion du comité central de l'UNDP convoquée pour ce 28 juin.

RFI

Lundi 16 Juin 2025 - 11:05


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