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RCA: au moins un mort pour un convoi

Des soldats tchadiens de la force africaine chargés d’escorter un convoi musulman fuyant la capitale centrafricaine ont ouvert le feu sur des civils mardi à proximité de l’aéroport de Bangui.



L’accrochage s’est déroulé vers la fin de la journée alors que le convoi de musulmans tentait de fuir des exactions selon l’agence France presse qui décrit le tableau d’un corps étendu sur la chaussée au moment où les soldats tchadiens de la force africaine quittaient les lieux.

Les riverains survoltés et armés de machettes ont indiqué qu’une deuxième personne aurait été tuée non loin du lieu de l’impact.

Selon un communiqué de la Misca mardi, un convoi de civils escorté par la force africaine a "essuyé une attaque d'éléments armés du groupe dit des anti-balaka" dimanche, entraînant une riposte "en position de légitime défense" dont le bilan "est de 11 assaillants armés neutralisés et 12 civils légèrement blessés".

Harcelés, pillés, lynchés au quotidien par la population désormais à majorité chrétienne de la capitale centrafricaine, les musulmans, étrangers comme centrafricains, fuient la ville.

Leur exil s'est accéléré depuis que les combattants de l'ex-rébellion Séléka, de majorité musulmane, ont été contraints au cantonnement ou au départ par l'intervention de la force française Sangaris et africaine Misca.

Les mouvements de représailles se sont accentués à l'encontre des civils musulmans, assimilés par une partie de la population aux ex-rebelles, qui avaient multiplié pendant des mois les exactions contre les chrétiens lorsqu'ils étaient au pouvoir en 2013.

Le passage de ces convois de musulmans est régulièrement l'objet de manifestations et d'injures des riverains, qui n'ont pas hésité début février à lyncher l'un des candidats au départ, tombé du camion sur lequel il était juché.

Le président tchadien Idriss Déby a appelé mardi les Nations Unies à fournir "les moyens nécessaires" à une sortie de crise en Centrafrique, où la situation sécuritaire reste extrêmement préoccupante, en particulier en province.

Arguant que les forces françaises et de l'Union africaine, "quelle que soit leur volonté, ne pourront pas remplir correctement la mission" faute d'effectifs, le président tchadien en a appelé à l'ONU pour un retour à la paix en Centrafrique, toujours en proie à des violences intercommunautaires.

Mais c'est surtout en province que la situation demeure difficile.

Dimanche, un nouvel accrochage entre miliciens anti-balaka et soldats de la Misca a fait 11 morts à la frontière camerounaise.

"Il faudra plus d'hommes, plus de moyens (...) et quelle est l'institution qui a les moyens nécessaires pour gérer ce genre de situation ?

"Il faut aller vers les Nations Unies pour avoir les moyens nécessaires pour tirer la république centrafricaine vers la sortie de chaos actuel", a plaidé le président tchadien lors d'une conférence de presse.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a également appelé mardi "les États membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que les pays donateurs, à se mobiliser pour mettre immédiatement un terme aux atrocités commises à l'encontre des populations".

"L'insuffisance de la réponse internationale actuelle est la preuve accablante de l'abandon pur et simple de la population centrafricaine", souligne MSF.

La France avait déployé début décembre 1.600 hommes en Centrafrique, mais ce contingent limité, qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la Misca, n'a pas permis de faire cesser les violences entre communautés chrétienne et musulmane.

La France a annoncé l'envoi de 400 soldats supplémentaires et l'Union européenne envisage de doubler les effectifs de sa mission Eufor-RCA, pour les faire passer de 500 à 1.000 hommes.

A terme, l'ONU envisage de déclencher une véritable opération de maintien de la paix, avec près de 10.000 Casques bleus, mais il faudra obtenir le feu vert de l'Union africaine, pour l'instant réticente, et une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

Alors que la situation humanitaire est dramatique, avec près d'un million de déplacés dans le pays, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué mardi que les soldats français allaient s'efforcer de sécuriser l'axe routier qui relie Bangui à la frontière camerounaise pour acheminer davantage d'aide.

Source : Rfi.fr
 



Mercredi 19 Février 2014 - 09:15


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