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RDC: journée ville morte suivie à Beni après un nouveau massacre

En RDC, une attaque attribuée aux rebelles ougandais des ADF a fait au moins 18 morts, 14 civils et 4 militaires, et 9 blessés samedi soir dans la ville de Beni, dans le Nord-Kivu. La population est en deuil depuis ce lundi matin lors d’une journée ville morte à l'appel de la société civile. Un mot d’ordre suivi



 
Sur place, à Beni, la société civile et des journalistes décrivent une ville totalement paralysée depuis ce lundi matin. Les écoles, la plupart des administrations, les marchés sont fermés. Les taxis-motos ont également cessé toute activité. La capitale du Nord-Kivu se recueille et enterre ses morts.
 
Des lycéens ont tenté de manifester ce matin, et ont être dispersé à coups de gaz lacrymogène. Le président de la société civile par intérim, Kizito Bin Hangi, déplore d'ailleurs qu’un de ces engins soit tombé dans une salle où tous les leaders de la société civile étaient réunis ce matin pour décider de la suite de leur mouvement. Une ville en colère et sous le choc après cette attaque attribuée aux rebelles ougandais des ADF. Des rebelles qui, pour la première fois depuis vingt ans qu'ils sont signalés dans cette province du nord-est congolais, ont atteint le centre-ville de Beni.
 
Nombreuses interrogations
 
Les habitants de Beni se posent beaucoup de questions. Ces questions reviennent dans toutes les bouches depuis deux jours, et elles sont relayées par la société civile de Beni. Son président rappelle que Beni est ceinturé par des milliers soldats congolais, qui sont sur des positions censées protéger la ville. Il faut compter également quelque 3 000 casques bleus de la Mission de l’ONU, Monusco, qui sont stationnées dans la province du Nord-Kivu, dont une bonne partie appartient aux FIB, une brigade spécialement conçue pour interdire rapidement dans cette région.
 
Les habitants de Beni se demandent comment est-ce que ces rebelles ADF ont percé ces défenses, sont allés jusqu'au cœur de la ville avant de se replier officiellement sans avoir subi des pertes. Pour le moment, il n’y a pas de réponse et la société civile semble vouloir prolonger son mouvement et devrait décréter cinq journées de deuil.
 
Elle a exigé que les ministres de la Défense et de l'Intérieur, le chef d'état-major de l'armée viennent durant cette période pour faire une évaluation des opérations militaires en cours et de leur efficacité. Enfin, et c'est une décision qui pourrait avoir des conséquences sanitaires graves, la société civile demande la suspension des activités de riposte à Ebola, ainsi que la fermeture de toutes les ONG locales et internationales durant cette période de cinq jours. « La population préfère mourir par Ebola, que par les balles des ADF », justifie la société civile.

Rfi.fr

Lundi 24 Septembre 2018 - 17:15


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