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Rentrée scolaire sur fond de crise économique : vendeurs et parents d'élèves se plaignent de la cherté de la vie



À la veille de la rentrée scolaire prévue ce mercredi 8 octobre 2025, le marché Petersen grouille de monde. Entre vendeurs et acheteurs, l’effervescence est à son comble. Les étals débordent de fournitures scolaires, sacs, gourdes et cahiers, rappelant ainsi la période de la rentrée des classes. Un événement qui coïncide avec un contexte économique difficile qui pèse lourdement sur les commerçants comme sur les parents d’élèves.
 
Assis sur un banc au milieu de son magasin rempli de gourdes, interrogé sur le prix de ces articles scolaires, Aliou Coulibaly rassure les parents d’élève par rapport aux prix des gourdes scolaires. « Les prix des gourdes n’ont pas changé. Il n’y a aucun changement dans les prix des gourdes. Les prix sont compris entre 1000 FCFA, 1600 FCFA et 2000 FCFA », déclare-t-il, avant d’ajouter : « même si le prix des gourdes est abordable, ce n’est pas pour autant que les clients s’y trouvent leur compte ».
 
Mais derrière cette stabilité apparente, la réalité est tout autre. Selon Aliou Coulibaly, la situation du pays n’est pas favorable pour les clients. « Le pays traverse une période compliquée. Certains clients ne veulent pas marchander dès qu’ils entendent le prix, tournent le dos sans négocier », regrette-t-il.
 
Même son de cloche chez Modou Sow, vendeur de sacs scolaires. Trouvé en train de discuter avec un client, il soutient que les prix varient selon le pouvoir d’achat des parents.
 
« Tous les sacs n’ont pas les mêmes prix. Les prix des sacs sont compris entre 2000, 2500, 3000,5000 et 6000 FCFA. Chaque parent peut avoir un sac pour son enfant qu’importe son état financier », explique-t-il. 
 
« Les temps sont vraiment durs pour nous les parents »
 
 
Du côté des acheteurs, la situation économique alourdit les préparatifs. Marème, marchande ambulante et mère de famille, confie sa détresse : « En tant que mère de famille, je n’ai pas encore commencé les préparatifs de la rentrée scolaire. Car il faudra d’abord que je vende mes marchandises pour pouvoir payer la rentrée des classes de mes enfants. Les temps sont vraiment durs pour nous les parents. Tout le monde se lamente. C’est très difficile de devoir acheter les fournitures scolaires, les habits ».
 
Pour d’autres vendeurs, comme Bara Diop, il y a tout de même une bonne nouvelle. Il confie que les prix des cahiers ont considérablement baissé. « Les prix des cahiers ont considérablement baissé cette année. Le prix du paquet des cahiers de 100 pages qui se vendaient à 2400 voire même 2500 FCFA coûtent maintenant 2000 FCFA ; et le prix du paquet des cahiers de 50 pages passe de 2000 FCFA à 1750 FCFA », explique-t-il.
 
Mais au-delà des prix, les difficultés logistiques et administratives persistent. Amy Sarr, marchande ambulante, dénonce les conditions précaires de travail au marché Petersen.
 
«Nous rencontrons beaucoup de difficulté ici. Car nous occupons la voie publique et des fois les policiers viennent enlever nos étals et on est obligé de les ranger jusqu’à ce qu’ils partent pour afin les remettre », fustige-t-elle.
 
Favoritisme dans la gestion des cantines
 
Dans la même lancée, Modou Sow s’en prend à la gestion des cantines du marché. « Le maire Aliou Ndoye nous a construit un marché, mais la distribution des cantines est très lente. Car si on les donnait dans les règles, tous les marchands ambulants auront leur propre cantine », dit-il.
 
Il a également souligné que la gestion du marché est entachée de favoritisme : « Les personnes que le maire Aliou Ndoye a délégué la gestion de la distribution des cantines font du favoritisme. Ils donnent les cantines à d’autres personnes au détriment des marchands ambulants alors que de base, le maire a construit ce marché pour nous. Il faut que les autorités veillent sur ça », martèle-t-il.
 
Un avis partagé par Lamine, vendeur d’habits, qui lance un appel aux autorités municipales : « Je demande au maire Aliou Ndoye de faire en sorte que chaque marchand ambulant ait sa propre cantine dans ce marché avant qu’il ne procède à notre délogement. Ce n’est pas intéressant que certains s’en bénéficient et d’autres non ».
 
Ainsi, à Petersen, la rentrée des classes n’est pas seulement synonyme de fournitures scolaires, mais aussi de revendications et d’inquiétudes économiques pour une grande partie des commerçants et des familles sénégalaises.


Fatime Gueye

Mardi 7 Octobre 2025 - 23:32


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