Sénégal-marché des scooters : HLM-rail en roue libre

Foire ou officine aux deux roues. C’est l’impression que l’on a à l’entrée des HLM, juste après le carrefour Castors. Sur place, on est accueilli par une odeur âcre provenant du mélange de l’huile et du carburant. Tandis que les carcasses d’engins jonchent partout et donne une forte impression de désordre. A cause du décor, on se croirait dans un autre monde. Avec le temps, le sable a fini par épouser la couleur noire. Il a subi les affres de la mécanique et de la vidange qui s’y font régulièrement.

Sur 500 mètres, on ne voit que des engins soit en vente, en réparation ou en carcasse. Ce lieu de vente, de réparation ou de montage des vespas, scooters, ciao, si et autres est implanté là depuis plus d’une décennie. Ces occupants, par la force de la pratique, sont devenus des génies de ce moyen de locomotion. Ils ne connaissent que cela et ne font que cela depuis des années.

Ces professionnels des deux roues sont là et maintiennent le cap qu’il vente, qu’il pleuve où qu’il neige. Comme les autres secteurs de la vie active, ils nagent dans des difficultés. Des problèmes qui sont plus liés à l’acquisition de leur matériel de travail, des pièces détachées. «On a qu’un petit bénéfice dans ce que nous vendons. Juste une marge qui tourne autour de 5000 francs CFA. Cela, parce que les pièces nous reviennent très chères. La cherté de ces pièces est relative aux taxes douanières qui varient entre deux cent mille (200000) ou trois cent mille (300000) francs CFA», se lamente Assane Diop vendeur de pièces détachées. Il lance un cri de cœur tout espérant un écho favorable. «Le gouvernement doit nous venir en aide en diminuant le droit de douane sinon on ne pourra pas s’en sortir».

Appelé communément HLM-rail, cet endroit baigne dans une effervescence quasi quotidienne. Situé sur une artère très bien fréquentée, ces officines d’engins deux roues reçoivent chaque jour beaucoup d’individus. Ils viennent souvent acheter, vendre, chercher une pièce détachées ou pour réparer leur bécane. Toutefois, HLM-rail ne jouit pas d’une bonne réputation. Il est très souvent visité par des éléments de la police à la recherche de scooters ou de vespas volés. La plupart des «deux roues» volées sont souvent vendues à certains mécaniciens qui ont pignon sur rue ici. «Il y a des mécaniciens qui achètent des scooters sans se soucier de leur provenance ou sans demander leur CMC, leur papiers. De ce fait quand une personne va faire une déposition à la police pour vol, aussitôt, les limiers pensent à nous. Ils débarquent automatiquement ici. Malheureusement, cela ne fait pas notre affaire», confesse Pape Sy.