L'armée kényane a annoncé avoir lancé un assaut la nuit dernière contre le dernier bastion des insurgés islamistes en Somalie.
« Nous appelons les combattants qui restent à Kismayo à rendre leurs armes. » Un communiqué du commandant de l'AMISON, la force de l’Union africaine en Somalie, publié en fin de matinée ce vendredi, confirme l’approche des troupes kényanes vers la ville de Kismayo, qui n'est toutefois pas encore sous leur contrôle.
Selon le porte-parole de l’armée kényane, Cyrus Oguna, l’offensive a débuté il y a trois jours. Ce matin vers 2 heures, les dernières troupes kényanes mais aussi somaliennes transportées par voie maritime ont débarqué à quatre kilomètres de Kismayo. Le nombre de navires déployés pour cette opération amphibie n’a pas été précisé et le porte-parole dément que des forces navales étrangères soient impliquées, alors que la rumeur enfle sur la présence de soldats occidentaux.
A la mi-journée, la ville était donc toujours aux mains de shebabs et leur radio diffusait toujours. Selon certaines sources, ils seraient une centaine à préparer leur défense. Le porte-parole, qui reste vague sur les points stratégiques capturés, affirme que l’avancée toujours en cours se fait sans grande résistance. Mais l'entrée dans la ville n'a pas encore eu lieu.
Les jours précédents, l’aviation et les forces navales avaient bombardé plusieurs lieux présentés comme des entrepôts d’armes et de munitions. Les troupes kényanes et leurs alliés somaliens ont répété aux résidents de s’éloigner des zones de combats pour éviter les dommages collatéraux.
Cette offensive intervient quasiment un an après le début de l’intervention militaire kényane en Somalie. Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), 12 000 personnes ont fui Kismayo, ville d’environ 200 000 habitants ces dernières semaines.
Bientôt la fin de la guerre ?
La perte de Kismayo risque d’etre un coup sévère porté au mouvement shebab. Cette ville portuaire constituait ces dernières années pour eux une source de revenus importante et l'une des principales depuis la perte de Mogadiscio en 2011.
Cependant, la prise de Kismayo ne signifie pas loin de là, la fin de la guerre. Les insurgés islamistes contrôlent encore une large zone principalement rurale dans le sud de la Somalie. Ces dernières semaines à Mogadiscio, ils ont montré qu’ils pouvaient frapper dans les zones gouvernementales et faire beaucoup de victimes.
Incapables de faire face à une armée bien équipée, qui dispose d’une force aérienne, ils peuvent en revanche se replier sur une tactique de guérilla urbaine, en se dissimulant parmi la population, et lancer des attaques kamikazes. Le nombre d’assassinats ciblés, qui ne sont sans doute pas tous attribuables aux insurgés, a considérablement augmenté.
Comme à la fin 2006, lors de l’intervention éthiopienne en Somalie, les combattants ont commencé à se replier vers le sud, la zone forestière de Ras Kamboni, ou il est très facile de se dissimuler, mais aussi vers le Kenya.
Source: RFI
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