Des supportrices d'Ennahda, mardi 25 octobre, acclament les très bons résultats quasi assurés du parti islamiste. REUTERS/Zohra Bensemra
Ennahda veut diriger le futur gouvernement et ne s'en cache pas. Le parti religieux espère même former une nouveau équipe ministérielle d'ici un mois. A sa tête, les islamistes propose la candidature d'un modéré : leur numéro deux, Hamadi Jebali, ingénieur et ancien opposant à Ben Ali emprisonné pendant 16 ans, dont 10 à l'isolement. Il est décrit comme l'homme du consensus.
Pourtant, les résultats définitifs de l'élection ne sont pas encore connus. Et les nouvelles règles de nomination d'un gouvernement n'ont pas été décidées. Pour autant, Ennahda fait également circuler des noms pour la présidence de la République. Des noms évoqués par Rached Ghannouchi lui-même sur une radio tunisienne. Le leader de la formation islamiste imagine au choix une personnalité connue et consensuelle, non liée à un parti, comme Ahmed Ben Salah ou Ahmed Mestiri, deux ministres sous Bourguiba.
Cela peut-être également l'un des deux chefs des partis de centre-gauche dans la carré de tête du scrutin et actuellement courtisés par Ennahda pour former une coalition au sein de la future assemblée : Moncef Marzouki, leader du CPR, ou bien Mustapha Ben Jaafar du parti Ettakatol social-démocrate. Le secrétaire général du mouvement de gauche veut que la transition se passe avec le moins de dégâts possible. Il craint une résurgence des forces du passé, et pointe certaines listes qui ont réalisé un score notable. Pour lui, il faut y opposer une cohésion entre les différentes forces politiques.
Enfin, autre nom est évoqué pour accéder à la magistrature suprême en Tunisie : celui de l'actuel Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
En revanche, Ennahda exclut d’entamer des pourparlers avec la liste qui a créé la surprise et qui fait polémique, celle batpisée Aridha Ecchabiya en arabe, Pétition populaire en français, menée par un richissime Tunisien exilé à Londres, qui a tenu un discours populiste, via sa chaîne de télévision. Cet ex-activiste du parti Ennahda a obtenu un score inattendu. Pour Yousra Ghannouchi, fille du leader du parti islamiste et porte-parole du parti, il n'est pas question de s'allier avec Hachmi Hamdi car, dit-elle, «c’est un phénomène qui a seulement émergé pour ces élections, sans aucun passé, sans aucune racine. »
Rached Ghannouchi, le radical repenti ?
Son parti Ennahda (Renaissance, en arabe), arrivé en tête de l'élection de l'assemblée constituante en Tunisie pèsera dans toutes les décisions importantes pour l'avenir du pays. Chef historique du mouvement islamiste tunisien, Rached Ghannouchi est un homme qui revient de loin.
« Je ne suis pas un Khomeiny. » Rached Ghannouchi l'a dit plusieurs fois depuis qu'il est rentré de son exil de plus de vingt ans à Londres, peu après la chute du président Ben Ali. A 69 ans il se réclame d'un islam modéré, et du modèle turc.
Aurait-il changé ? Car par le passé, il a plutôt été catalogué chez les radicaux, en raison notamment de ses prêches enflammés des années 1970. Issu d'un milieu modeste et rural du sud tunisien, Rached Ghannouchi devient d'abord instituteur avant de partir poursuivre ses études dans les années 1960 au Caire puis à Damas, où il obtient un diplôme de philosophie.
De retour chez lui, il découvre la Tunisie de Bourguiba, sur la voie de la laïcité. Horrifié, il se met à dénoncer une société qu'il juge dépravée, et à réclamer l'application stricte de la charia. Il fonde avec d'autres le Mouvement de la tendance islamique, qui deviendra Ennahda. Le régime de Bourguiba s'inquiète, l'accuse de fomenter des troubles. Il est condamné à onze ans de prison fin 1981, puis aux travaux forcés à perpétuité.
Après l'arrivée au pouvoir de Ben Ali en 1987, Rached Ghannouchi applaudit, et il est grâcié en échange. Mais les relations se tendent à nouveau à l'occasion des législatives, deux ans plus tard. Ghannouchi choisit l'exil à Londres, où il obtient l'asile politique, pendant que le régime Ben Ali lance une répression systématique contre les islamistes.
Source: RFI
Pourtant, les résultats définitifs de l'élection ne sont pas encore connus. Et les nouvelles règles de nomination d'un gouvernement n'ont pas été décidées. Pour autant, Ennahda fait également circuler des noms pour la présidence de la République. Des noms évoqués par Rached Ghannouchi lui-même sur une radio tunisienne. Le leader de la formation islamiste imagine au choix une personnalité connue et consensuelle, non liée à un parti, comme Ahmed Ben Salah ou Ahmed Mestiri, deux ministres sous Bourguiba.
Cela peut-être également l'un des deux chefs des partis de centre-gauche dans la carré de tête du scrutin et actuellement courtisés par Ennahda pour former une coalition au sein de la future assemblée : Moncef Marzouki, leader du CPR, ou bien Mustapha Ben Jaafar du parti Ettakatol social-démocrate. Le secrétaire général du mouvement de gauche veut que la transition se passe avec le moins de dégâts possible. Il craint une résurgence des forces du passé, et pointe certaines listes qui ont réalisé un score notable. Pour lui, il faut y opposer une cohésion entre les différentes forces politiques.
Enfin, autre nom est évoqué pour accéder à la magistrature suprême en Tunisie : celui de l'actuel Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
En revanche, Ennahda exclut d’entamer des pourparlers avec la liste qui a créé la surprise et qui fait polémique, celle batpisée Aridha Ecchabiya en arabe, Pétition populaire en français, menée par un richissime Tunisien exilé à Londres, qui a tenu un discours populiste, via sa chaîne de télévision. Cet ex-activiste du parti Ennahda a obtenu un score inattendu. Pour Yousra Ghannouchi, fille du leader du parti islamiste et porte-parole du parti, il n'est pas question de s'allier avec Hachmi Hamdi car, dit-elle, «c’est un phénomène qui a seulement émergé pour ces élections, sans aucun passé, sans aucune racine. »
Rached Ghannouchi, le radical repenti ?
Son parti Ennahda (Renaissance, en arabe), arrivé en tête de l'élection de l'assemblée constituante en Tunisie pèsera dans toutes les décisions importantes pour l'avenir du pays. Chef historique du mouvement islamiste tunisien, Rached Ghannouchi est un homme qui revient de loin.
« Je ne suis pas un Khomeiny. » Rached Ghannouchi l'a dit plusieurs fois depuis qu'il est rentré de son exil de plus de vingt ans à Londres, peu après la chute du président Ben Ali. A 69 ans il se réclame d'un islam modéré, et du modèle turc.
Aurait-il changé ? Car par le passé, il a plutôt été catalogué chez les radicaux, en raison notamment de ses prêches enflammés des années 1970. Issu d'un milieu modeste et rural du sud tunisien, Rached Ghannouchi devient d'abord instituteur avant de partir poursuivre ses études dans les années 1960 au Caire puis à Damas, où il obtient un diplôme de philosophie.
De retour chez lui, il découvre la Tunisie de Bourguiba, sur la voie de la laïcité. Horrifié, il se met à dénoncer une société qu'il juge dépravée, et à réclamer l'application stricte de la charia. Il fonde avec d'autres le Mouvement de la tendance islamique, qui deviendra Ennahda. Le régime de Bourguiba s'inquiète, l'accuse de fomenter des troubles. Il est condamné à onze ans de prison fin 1981, puis aux travaux forcés à perpétuité.
Après l'arrivée au pouvoir de Ben Ali en 1987, Rached Ghannouchi applaudit, et il est grâcié en échange. Mais les relations se tendent à nouveau à l'occasion des législatives, deux ans plus tard. Ghannouchi choisit l'exil à Londres, où il obtient l'asile politique, pendant que le régime Ben Ali lance une répression systématique contre les islamistes.
Source: RFI
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