Venu à Bangui participer à un séminaire sur l'impunité, le Haut commissaire aux droits de l'homme ne s'est pas privé de délivrer quelques vérités bien senties.
Il a plaidé pour une approche « bien plus robuste » envers les groupes armés, afin, selon lui, qu'ils commencent à « comprendre qu'ils ne peuvent plus impunément bafouer l'Etat de droit ». Des propos qui surviennent deux semaines après les graves affrontements entre miliciens anti-balaka et Seleka dans la ville de Bambari.
Zeid Al Hussein appelle à davantage de fermeté contre les chefs de ces milices : « Bien que certaines personnes aient été arrêtées et inculpées de crimes, il ne s'agit que du menu fretin. Les dirigeants les plus connus qui ont tant de sang sur les mains ne sont ni arrêtés, ni poursuivis, ni jugés ni condamnés. Actuellement, dans de nombreuses parties du pays, il n'y a toujours pas de procureur ni de juge. Dans certains endroits où il y a l'un, mais pas l'autre. Et dans les endroits où il y a un procureur et un juge, ils sont souvent incapables de fonctionner, car ils sont soumis à des intimidations et des menaces de la part de groupes armés ou d'autres criminels. »
Responsabilités partagées
Selon lui, chacun est responsable de cet état de fait, les autorités centrafricaines d'abord, mais aussi la communauté internationale qui n'en fait pas assez pour aider la justice centrafricaine. La justice et la sécurité sont étroitement liées, a-t-il insisté, en évoquant la situation de l'enclave musulmane du PK5 encerclée et surpeuplée. Un constat qui pose des problèmes en terme de droits basiques comme l'accès aux soins ou à l'éducation.
Il plaide en outre pour un renforcement de la Minusca, afin qu'elle puisse assurer le mandat qui lui a été confié par l'ONU. Le Haut commissaire regrette que les Etats contributeurs n'aient pas encore fourni la totalité des contingents ni les équipements vitaux comme les hélicoptères de combats.
Il a conclu son intervention en espérant, je cite, « revenir à Bangui quand la RCA et l'ONU auront pris le bon tournant ». Un discours d'urgence alors que se profile un nouveau report des scrutins prévus en octobre. L'absence de sécurité dans certaines régions ayant ralenti les préparatifs.
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