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L'Armée de résistance du Seigneur sur le point d'être vaincue?

L'Ouganda et les Etats-Unis ont fait état, vendredi 14 février, du possible décès du numéro 2 de l'Armée de résistance du seigneur (LRA pour Lord's Resistance Army), la sinistre et sanguinaire rébellion ougandaise. Okot Odhiambo, recherché par la Cour pénale internationale pourrait avoir été tué lors d'une offensive ougandaise « à la fin de l'an dernier » selon le porte-parole de l’armée ougandaise. Si elle est avérée, la mort d’Odhiambo affaiblirait encore la LRA, en déclin depuis 2008.



Des militaires ougandais fêtent une de leurs victoires sur la LRA dans le parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo, le 18 décembre 2008. Reuters
Des militaires ougandais fêtent une de leurs victoires sur la LRA dans le parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo, le 18 décembre 2008. Reuters

Un récent rapport fait le point sur les activités de la rébellion de l'Armée de résistance du seigneur (LRA pour Lord's Resistance Army) qui a pris les armes en 1987 contre le pouvoir ougandais. Selon ce rapport, cosigné par Resolve LRA crisis et Invisible children, deux ONG internationales investies dans la lutte contre les violences de la LRA, la rébellion aurait perdu 20% de sa force de combat pendant l’année écoulée, soit 32 combattants. Le rapport estime aujourd’hui la force de la rébellion se situe entre 160 et 168 officiers et combattants.

Un succès, donc, obtenu grâce aux efforts des forces de l’Union africaine appuyées par les Américains. Leurs opérations menées depuis 2013 ont notamment permis de détruire plusieurs camps de la LRA. Voilà pour la tendance générale. Après, la situation varie dans la région ; depuis qu’elle a été chassée d’Ouganda en 2006, la LRA opère en petits groupes depuis la République centrafricaine, l’Est du Congo et le Soudan du Sud.

En Centrafrique, la LRA a ainsi profité du chaos dans lequel est plongé le pays depuis près d’un an pour lancer des raids dans l’Est du pays. Des pillages et des enlèvements qui pourraient constituer une « ligne de survie » pour Joseph Kony, le chef de la LRA. Selon le rapport, la rébellion a perpétré près de la moitié de ces enlèvements en RCA dans des zones contrôlées par la Seleka, la rébellion qui a renversé le pouvoir de Bozizé en mars 


La LRA a été l’un des groupes les plus violents au Congo dans les années 2008-2010, tuant plus de 2 300 civils et en enlevant 2 500 autres, rappelle le rapport. Depuis, les enlèvements et les assassinats ont chuté : 64% d’enlèvement en moins, 94% d’homocides en moins. La rébellion serait réduite à une peau de chagrin dans cette zone.

En revanche, les experts rapportent trois attaques au Soudan du Sud attribuées à la LRA. C'est une première là bas en plus de deux ans. La rébellion semble avoir été affaiblie par les forces régionales qui la traquent mais aussi par la reddition de combattants et de prisonniers. On apprend ainsi qu’en 2013, au moins 62 femmes et enfants détenus - certains pendant plus de dix ans - sont rentrés chez eux. Une quinzaine de combattants ougandais se seraient par ailleurs rendus. Un succès que le rapport attribue aux campagnes de défection menées par des militaires et des ONG.

Un mouvement à l’agonie ?


Le mouvement est en tout cas très fortement affaibli. Plusieurs de ses responsables ont disparu. La rébellion s’élève à moins de 200 personnes. Et Kony, son chef sanguinaire, inculpé par la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » est en fuite. Fin janvier 2014, une lettre prétendument de sa main, appelait Kampala à faire la paix. En novembre, c’est Djotodia alors président de la Centrafrique qui annonçait négocier avec Kony sa reddition. Donc, beaucoup de bruit autour d’une éventuelle reddition de Kony mais rien de certain…

Ce qui est sûr, c’est que si la mort d’Odhiambo, son numéro deux, venait à être confirmée, cela l’affaiblirait d’autant plus. Le rapport se veut toutefois prudent. « Des centaines de milliers de civils courent toujours un risque », écrivent les rapporteurs en concluant qu’il existe un risque que la LRA se reconstruise si la pression internationale se relâche.

Il faut rappeller que la LRA construit sa sinistre réputation sur ses exactions contre les civils mais surtout pour ses enlèvements d’enfants, enrôlés de force comme combattants ou esclaves sexuels.

Source : Rfi.fr
 



Dimanche 16 Février 2014 - 09:37


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